Mill (1806-1873): LA LOGIQUE DE L'INDUCTION ET LA MORALE DE L'UTILITÉ
Publié le 18/06/2020
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« A. Le calcul des plaisirs La morale de l'utilité passe pour une morale du plaisir parce qu'elle commande en toute chose de rechercher son intérêt. En réalité, Mill reproche à Bentham l'austérité de son principe, qui commande toujours de substituer à un plaisir immédiat un calcul froid et repousse toujours la consommation du plaisir alors qu'il prétend y conduire. II n'y a pas d'autre but à suivre que le plaisir, et aucun plaisir ne peut être en lui-même opposé à l'utilité. La seule raison de renoncer à un plaisir, c'est qu'il empêcherait un plaisir meilleur ou plus grand. Chacun calcule à mesure de ses aptitudes les plaisirs qu'il choisit ; il en découle ceux auxquels il renonce. ...»
«
Mill
(1806-1873)
LA LOGIQUE DE L'INDUCTION ET
LA MORALE DE L'UTILITÉ
L e
philosophe anglais a attaché son nom à une philosophie
scientifique de l'induction*, une philosophie morale utilita
riste* et une philosophie politique et économique à la fois libérale et
humaniste.
Le point commun de l'utilitarisme et de l'induction, c'est ce
rationalisme de l'expérience, qui fait du sentiment le but de l'existence.
1.
Savoir par induction
A.
La logique
■ La logique est la science de la méthode par laquelle toutes les
connaissances qui ne sont pas immédiates sont établies.
Au sens clas
sique du terme, elle ne concerne que la cohérence du raisonnement, mais
non sa vérité : « Tous les hommes sont grecs, or Cicéron est un homme,
donc Cicéron est un grec » est un jugement cohérent et formellement
valide, mais faux.
■ A la logique classique, qui étudie la déduction rigoureuse ou
vicieuse, Mill adjoint la logique de l'induction.
Les connaissances
immédiates sont intuitives (perception, sentiment, etc.) ; les connais
sances médiates sont des inférences.
B.
L'induction
■ La déduction établit une proposition incluse dans la proposition de
départ, l'induction au contraire établit une proposition plus vaste que la
proposition de départ.
« Tous les corps lourds tombent, donc toutes les
pierres tombent » est une déduction ; « les pierres tombent, donc tous
les corps lourds tombent » est une induction.
La déduction précise la
connaissance, l'induction l'étend.
■ Il n'y a pas de déduction sans induction : c'est par induction que
l'on établit les propositions générales d'où partent les déductions.
Toute
la science est donc, dans sa base, inductive, même les mathématiques.
■ L' induction présuppose une idée fondamentale : l'uniformité de
la nature.
Sans elle, jamais je ne pourrais étendre la vérité d'une pro
position d'expérience, toujours particulière, à l'universel..
»
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