Michel-Ange

Cet édifice se trouve dans le secteur du cloître de la basilique Saint-Laurent, donc de l'église relevant des Médicis. Elle fut commandée par le pape Clément VII, sous Jules de Médicis, pour abriter les livres de la famille. Les travaux commencent en 1524 sous la direction de Michel-Ange qui étudie dans une série de dessins, aussi bien les solutions architecturales que la décoration et les bancs. On accède à la longue salle à partir d'un atrium ou vestibule,  par un escalier à trois rampes en "pietra serena". Cette entrée fait elle aussi partie du projet de Michel-Ange, mais elle a été réalisée ultérieurement. L'intérieur est rythmé par des piliers qui encadrent les fenêtres, correspondant aux contreforts extérieurs. Ainsi, les murs sont uniformisés par un seul agencement décoratif, d'une grande pureté formelle.

Après son premier séjour à Rome, Michel-Ange revient en 1501 à Florence, devenue république après la mort de Laurent le Magnifique en 1492. Il reçoit de la République florentine la commande pour une statue gigantesque de David, oeuvre pour laquelle il doit travailler sur un bloc de marbre déjà dégrossi par d'autres artistes. L'extraordinaire puissance expressive du nu est exaltée par le soin avec lequel certains détails naturalistes sont exécutés, comme les veines du bras et de la main, ou bien les tendons du cou. La pose du héros est légèrement asymétrique et les proportions du visage, des mains et des pieds sont agrandies de façon à accentuer la vitalité du personnage. En cela Michel-Ange dépasse les modèles antiques, auxquels il se réfère pourtant, en accentuant les caractères physiques qui expriment la force intérieure. On peut dire que dans la statue de David s'incarne orgueilleusement une conception idéale de la Renaissance, celle de l'homme en tant que libre artisan de son destin. Dans ce cas particulier, elle est aussi une représentation allégorique de la jeune République qui s'oppose à l'Empire, vu sous les traits du géant Goliath. C'est pour cette raison qu'elle est exposée place de la Seigneurie, où figure actuellement une copie fidèle.