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MICHAEL PACHER

Publié le 16/05/2020

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« MICHAEL PACHER vers 1430- 1498 MICHAEL PACHER est né à Neustift, près de Brixen, à une date que les recherches n'ont pas encore permis de déterminer mais qui, selon toutes probabilités, doit remonter aux environs de 1430; on trouve les premières traces de son établissement à Bruneck vers l'année 1465, et il est mort en 1498.

On ne saurait douter qu'il soit resté continuellement fidèle à son Tyrol natal, et ce pays d'alpes et de défilés, dont la configuration, non moins que la position géographique, est si parti­ culière, a certainement fixé son tempérament et marqué toute sa carrière.

Il n'en est pas moins vrai que, comme tant d'autres peintres l'ont fait au cours de cette longue période de transition où le gothique a cédé peu à peu aux innovations de la Renaissance, Pacher s'est de bonne heure laissé tenter de visiter les foyers italiens de l'art pour en admirer les œuvres et en tirer pour lui-même les enseignements: Venise, Padoue, Mantoue lui ont tour à tour révélé la diversité de leurs écoles, de leurs procédés et de leurs chefs-d'œuvre, et c'est ainsi qu'il découvrit notamment le moyen, alors nouvellement employé, d'ordonner la perspective du dessin sur un point focal, de même que les résultats obtenus aussi bien par le détachement objectif du peintre à l'égard de son sujet que par l'ordonnance constructive du sujet représenté, tels que son contemporain, le Mantouan Mantegna, en fournit l'exemple.

Aussi n'est-ce pas sans étonnement qu'en étudiant son œuvre au point de vue des influences légitimement présumées après ses études en Italie, on ne peut relever, dans toute l'œuvre de Pacher, aucun signe direct des impressions qu'il en avait certainement rapportées; parmi ses importantes peintures d'autel, ainsi à Gries près de Bozen, à Saint-Wolfgang, à Neustift, à Salzbourg, aucune ne révèle qu'il ait utilisé le point focal pour atteindre à la sobriété dans l'ordonnance du sujet représenté, aucune ne se ressent d'un effort de froide objectivité de l'artiste, ni du moindre essai de simplification des problèmes.

Il semble que Pacher n'ait vu dans ces innovations que des tentations d'un art étranger et profane dont sa forte personnalité ne s'est pas laissé ébranler, et sans doute son tempérament, jusqu'au fond de lui-même essentiellement gothique, tel qu'il l'a hérité du sol natal et de la tradition, n'aurait-il pu, d'aucune manière, se sentir en danger d'évolution.

Au surplus, il était voué par ses tendances les plus intimes à la conception « gothique du Nord » de l'espace en soi plus essentiellement qu'il n'aurait su observer les formes générales du gothique, et cette disposition de son caractère l'exposait moins que tout autre aux influences de la transition.

Malgré les exemples qu'il avait admirés en Italie, il lui restait impossible de ne pas s'identi­ fier à son œuvre; il ne savait pas s'en détacher et peindre objectivement, il se sentait vivre et agir en coacteur des sujets qu'il représentait; l'espace même, chez lui, est constamment partie intégrante des scènes religieuses et se trouve rendu dans ses tableaux non comme la copie d'une construction réelle, mais dans le sens figuré qu'il entendait lui attribuer.. »

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