Mexique (1985-1986) Année d'épreuves

« Mexique (1985-1986) Année d'épreuves En 1985 et pendant les premiers mois de 1986, le Mexique s'est enfoncé dans la crise économique.

Leitmotiv: la dette extérieure (100 milliards de dollars), la chute des prix du pétrole et la reconstruction à la suite des séismes.

Pour le Mexique, il n'est pas question de ne pas payer la dette, mais d'en obtenir un rééchelonnement acceptable n'entravant pas le développement du pays, à travers un traitement différencié des créanciers. Pour les États-Unis et le FMI, un arrangement serait possible à condition que le Mexique fasse des concessions: infléchissement de sa politique centraméricaine, établissement d'un marché "ouvert" avec son voisin du Nord, abolition de la loi sur les investissements étrangers, accélération de la privatisation de l'économie nationale, ce que le Mexique ne peut accepter sans remettre en cause tout son système économique et politique.

Ces exigences ont provoqué un regain de nationalisme autour de la défense de la souveraineté et de l'indépendance, alimenté par la campagne antimexicaine orchestrée aux États-Unis.

Début juin 1986, la situation était telle que des secteurs de plus en plus larges de la société nationale réclamaient un moratoire du paiement de la dette. A ces déboires s'est ajouté le désordre pétrolier international qui a provoqué la chute du prix de la principale source de devises.

Cette situation repose avec acuité le problème de la diversification des exportations, défavorisée par le protectionnisme des pays industrialisés.

Avec sa prochaine entrée au GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), très controversée dans le pays, le Mexique espère stimuler les exportations non pétrolières. Le PIB a tout de même crû d'environ 3%.

Mais les Mexicains, dans leur vie quotidienne, ont surtout été sensibles à l'inflation, officiellement de 58% en 1985, et qui pourrait dépasser les 80% en 1986.

Les réserves en devises de la Banque du Mexique ont chuté de 50% en 1985.

Quant à la monnaie, elle n'a cessé de se dévaluer: le dollar, qui valait 245 pesos début juillet 1985, s'achetait à 546 pesos fin mai 1986.

La balance commerciale a baissé de 40,5% entre janvier et septembre 1985 par rapport à la même période de 1984. Les carences des pouvoirs publics Le Mexique se trouve donc dans une situation économique très vulnérable, alors qu'il doit également faire face à la reconstruction après les tremblements de terre des 19 et 20 septembre 1985 qui ont secoué la capitale et les États de Guerrero, de Michoacán et de Jalisco.

Une Commission nationale de reconstruction a été installée en octobre.

Les chiffres officiels, dans un souci de minimiser la catastrophe, font état de 4 516 victimes, mais selon d'autres sources, leur nombre serait de dix à vingt mille...

Le ministère du Développement urbain et de l'Écologie (SEDUE) estime à 500 000 le nombre de sinistrés.

Ce désastre a mis en lumière les insuffisances du système.

Ainsi, la moitié des édifices affectés sont des constructions publiques (écoles, hôpitaux, bâtiments gouvernementaux...).

Une partie de l'aide internationale n'est jamais parvenue à. »