Mexique (1981-1982) La fin d'un sexennat
Publié le 20/09/2020
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Mexique (1981-1982)
La fin d'un sexennat
On attendait 1982 et la fin du sexennat du président López Portillo, mais les
difficultés économiques et politiques ont surgi dès 1981.
L'importance
croissante du Mexique sur la scène internationale (sommet Nord-Sud de Cancun,
politique centre-américaine) n'est pas parvenue à faire oublier à la population
les problèmes internes.
Les premiers nuages noirs sont apparus au milieu de l'année 1981 quand, en
raison de la baisse du prix du pétrole sur le marché mondial et des décisions
hâtives et désordonnées de certains dirigeants, le Mexique a failli perdre une
partie de ses débouchés habituels pour l'exportation d'hydrocarbures.
Début
octobre la crise touchait la vie politique: la désignation du candidat du Parti
révolutionnaire institutionnel (PRI) à la présidence de la République, Miguel de
la Madrid, technocrate formé aux États-Unis, entraînait de sérieuses
protestations de certains secteurs ouvriers et la démission du président du
parti qui était, par ailleurs, son rival...
Un même problème se trouve derrière ces deux événements apparemment distincts:
le modèle de développement mexicain.
L'argent du pétrole - augmenté de
considérables emprunts internationaux - est en effet utilisé pour assurer la
croissance rapide du pays (7% en 1981, 8% environ au cours des trois années
précédentes).
Le moindre manque à gagner (il s'est élevé seulement pour le
pétrole à cinq milliards de dollars en 1981) se fait alors durement ressentir
tant dans le domaine économique que social.
Le taux de croissance ayant seul
permis ce qui reste le grand orgueil du régime: la création de près de neuf cent
mille emplois par an au cours des dernières années.
La baisse des rentrées
pétrolières a en outre été aggravée par la chute des prix des principales autres
matières premières exportées par le Mexique: 44% pour l'argent, 20% pour le
café, 17% pour le coton et 14% pour le cuivre.
Dans le domaine politique, la désignation de Miguel de la Madrid s'explique par
la volonté du président López Portillo d'assurer la poursuite de la
modernisation du pays qu'il a lui-même entreprise et qui ne pouvait s'engager
suffisamment pour être irréversible en un seul sexennat.
Ministre du Plan et du
Budget, Miguel de la Madrid a été la cheville ouvrière de l'élaboration du plan
de développement 1980-1986 et sera donc peu tenté de le bouleverser
profondément.
Mais cette recherche de la continuité a eu pour effet de stopper
le traditionnel mouvement de balance auquel les politiciens mexicains s'étaient
habitués, même s'ils en nient parfois l'existence et y voient un concept venu de
l'étranger.
Plus grave encore: la modernisation qui s'était traduite par une loi de réforme
politique permettant aux adversaires du PRI de s'exprimer un peu plus facilement
devrait, à terme, conduire à s'attaquer aux structures mêmes du parti, qui
exerce le pouvoir depuis plus de quarante ans et commence à donner des signes
d'essoufflement.
Beaucoup de caciques locaux ou nationaux sont inquiets de
l'accession à la présidence d'un homme qui n'est pas des leurs (il n'a exercé
aucune fonction politique avant d'être ministre) et dont ils craignent qu'il.
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