MÉTHODE DISSERTATION Philosophie
Publié le 18/04/2024
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«
LA MÉTHODE DE LA DISSERTATION 1 Analyser le sujet L'analyse est nécessaire.
Elle permet
d'éviter le hors-sujet.
Elle consiste à être attentif à la formulation de la question derrière laquelle se
tient le problème, à identifier la (ou les) notion(s) au programme, à repérer les éventuels
présupposés.
1.1 Repérer les différentes formulations de la question Le sujet est toujours exprimé
sous la forme d'une question mais la question est libellée de différentes manières.
Les formulations
sont nombreuses et peuvent déstabiliser par leur naïveté apparente ou leur complexité.
Voici
quelques formulations possibles.
La question peut demander de préciser le sens d'une notion : La
conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ? Il s'agit alors de
montrer que la question contient implicitement une réponse mais que cette réponse n'est pas
suffisante.
Il faut s'efforcer d'être exhaustif et aller dans toutes les directions.
Certaines questions
proposent une alternative : La conscience est-elle source de liberté ou de contrainte ? Le travail de
la dissertation consiste alors à envisager les termes de l'alternative en essayant d'équilibrer la
réponse, c'est-à-dire en donnant autant de consistance à chacune des réponses possibles contenues
dans le sujet.
Il faut ensuite envisager une troisième partie qui offre une réponse précise et réfléchie.
La question peut porter sur la possibilité : « Peut-on...
? », « Puis-je… ? », Est-il possible ? : Dans
ce cas, il faut interroger le sujet sous plusieurs aspects : L'aspect matériel ou technique : il s'agit de
« mener une enquête » sur la faisabilité.
L'aspect logique : il s'agit d'évaluer la cohérence.
L’aspect
juridique et/ou moral.
On s'intéresse alors au problème de la légalité et/ou de la légitimité.
Puis-je
ne pas être l’auteur de mes pensées ? [Est-ce logiquement envisageable de dire que mes pensées ne
sont pas ma production ? Qui pense si ce n’est pas moi ? N’y a-t-il pas là une absurdité à déclarer
que j’ai des pensées qui ne m’appartiennent pas ?] - La question peut aussi contenir le verbe devoir
ou falloir : Là aussi, on envisagera les différents aspects de la question : l’aspect moral bien entendu
mais aussi l’aspect social et politique.
Il s’agira encore de s’intéresser aux conditions de possibilité
matérielles, juridiques… Doit-on faire le bonheur des autres ? Faut-il respecter les animaux ? 1.2
Identifier les notions contenues dans le sujet Les questions posées contiennent toujours une
référence aux notions du programme.
Il s'agit de ne pas manquer cette référence : il faut se
demander quelle est la notion abordée et quelles sont les notions sous-jacentes.
Une question porte
rarement sur une seule notion.
Même (surtout !) lorsque la notion n'est pas explicite, il est crucial de
l'identifier.
[Ce qui n’est pas si facile...] Il importe aussi de dégager tous les sens de la notion pour
voir ceux qui sont les plus pertinents.
Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? 1.3 S'intéresser à tous
les mots, pas seulement au mot principal La question tourne autour d'une ou de plusieurs notions
qui font le cœur du sujet mais le libellé dépend aussi des adjectifs, des adverbes et des verbes
employés.
Il est indispensable de les prendre en considération pour bien percevoir le sens du sujet et
ne pas partir dans une mauvaise direction.
Doit-on toujours dire la vérité ? [Il ne s’agit pas de savoir
si la plupart du temps il faut dire la vérité et exceptionnellement la taire et même mentir, il s’agit de
savoir si notre conduite doit se régler exclusivement sur la vérité ? Quelle est la morale à laquelle
nous devons souscrire ? « Tu ne dois jamais mentir », est-ce une maxime sur laquelle nous ne
devons jamais transiger ?] La conscience fait-elle obstacle au bonheur ? 1.4 « Débusquer » les
présupposés De la même façon que tout propos peut contenir des sous-entendus, une question
philosophique repose sur des présupposés.
Il s'agit d'idées implicites, de notions communes, de
références générales qui rendent possibles la formulation de la question telle qu'elle est proposée.
Il
y a des questions neutres, c'est-à-dire qui ne présupposent aucune réponse.
Les progrès techniques
rendent-ils l’homme plus heureux ? Il y a des questions qui au contraire dans leur formulation
présupposent certaines thèses.
A-t-on raison de s'inquiéter du progrès technique ? [La question
présuppose que le progrès technique inquiète alors qu’il est peut-être globalement accepté voire
plébiscité.
Ce n’est peut-être qu’une minorité d’individus qui s’en soucie et le dénonce.
Le « on »
est à interroger : qui est ce « on » ? Toute la population ? Une petite partie ?] Exercice : A propos du
sujet suivant « Peut-on agir sans être conscient ? », traitez l’ensemble des étapes précédentes.
Analyse du sujet : 1) Le libellé du sujet : « Peut-on ? » - Est-ce logique, est-ce cohérent ? Est-ce que
je peux agir, c’est-à-dire faire quelque chose par exemple marcher, courir, parler, penser… sans
savoir ce que je suis en train de faire ? Est-ce que je peux soutenir le contraire sans dire une
ineptie ? N’est-ce pas absurde de dire que l’on peut agir sans le savoir ? - Est-ce que c’est moral ?
Agir sans être conscient, c’est agir en ignorant les mobiles et les conséquences de son action, c’est
entreprendre une action que l’on ne contrôle pas.
Mais n’est-ce pas dangereux et irresponsable ?
Quand j’agis sans évaluer la portée de mon action, sans me poser de question alors j’agis en
refusant la conscience, en m’en exonérant.
Je choisis d’ignorer les conséquences.
Sur le plan moral,
c’est inacceptable.
Un effort cependant pourrait me rendre davantage conscient.
Ne dois-je pas
accomplir cet effort ? 2) Les notions : la conscience, l’inconscient, la liberté, le devoir, la justice 3)
Les mots du sujet : - « Agir » : faire quelque chose, intervenir, se comporter, se conduire… - « Être
conscient » : être présent, éveillé, attentif, vigilant, percevant, connaissant… - on : l’homme ou
l’animal ? Le fou ou l’homme sain ?...
2 Construire le plan (oui, mais, alors) Il est impossible de
disserter sans respecter un plan préalablement établi.
Ce plan se compose au moins de deux parties,
souvent de trois.
Chacune d'entre elles est composée de paragraphes et autant que possible, on
essaie d'équilibrer l'ensemble.
Le plan est rédigé au brouillon.
Il doit être suffisamment précis pour
permettre une rédaction fluide de la dissertation mais il ne faut pas tout écrire sous peine de
manquer de temps.
2.1 Élaborer la première partie L'analyse du sujet fait émerger une première
réponse ; en général il s'agit de l'opinion communément partagée, c'est ce que l'on appelle la doxa.
Cette première réponse appuyée sur des arguments et des exemples sert à nourrir la première partie.
Le plus simple, c'est de répondre en allant dans le sens du sujet.
Cette première réponse, c’est la
thèse.
2.2 Élaborer la deuxième partie La première partie apporte une réponse au sujet mais cette
réponse ne peut suffire à l'épuiser.
Au contraire, elle doit être interrogée.
Il convient de l'examiner
avec soin, d'en tester les fondements.
C'est là un travail proprement philosophique puisqu'il consiste
à remettre en question ce qui a été dans un premier temps affirmé.
Il s'agit de faire preuve de
scepticisme à l'égard de la réponse spontanée.
Il s'agit de sonder l'opinion commune pour voir ce
qu'elle contient d'affirmations hâtives et irrationnelles, en quoi elle est fidèle à la croyance et se fie
aux fausses évidences.
Il importe de prendre du recul par rapport à ce qui a été d'abord affirmé.
La
contradiction s’appelle l’antithèse.
2.3 Élaborer la troisième partie C'est un moment difficile.
La
plupart du temps nous sommes épuisés et nous n'avons plus rien à dire.
Nous avons l'impression
d'avoir traité le sujet en révélant l'opposition qu'il contenait implicitement.
Cependant il ne faut pas
en rester là.
D'abord parce qu'en dialectisant (en affirmant successivement le oui et le non), nous
laissons le lecteur perplexe : quelle solution, quelle réponse choisir est-il en droit de se demander :
l'affirmation ou la négation ? Sur le plan pratique une telle indécision est fâcheuse et sur le plan
intellectuel elle laisse un goût d'inachevé.
Quant à la logique, elle n'y trouve absolument pas son
compte : comment peut-on nier ce que l'on a dans un premier temps affirmé ? Il convient donc de
sortir de l'indécision et de l'incohérence.
Pour sortir de cette mauvaise posture, il est possible de
présenter une synthèse des deux premières parties en montrant....
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