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Messiaen Olivier

Publié le 29/08/2020

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MESSIAEN Olivier. Compositeur français. Né le 10 décembre 1908 à Avignon. Il remporte de nombreux prix au Conservatoire de Paris, où il est notamment l’élève de Dukas pour la composition, et de Marcel Dupré pour l’orgue et l’improvisation. Maurice Emmanuel lui donnera la curiosité des musiques non européennes. En 1931, à 22 ans, il se trouve titulaire des grandes orgues de l’église de la Trinité, poste qu’il occupe encore aujourd’hui. L’orgue sera toujours pour lui un merveilleux moyen de s’exprimer dans l’improvisation. C’est d’ailleurs la matière des improvisations de bien des années qui servira de base à la Messe de la Pentecôte (1950), une de ses œuvres les plus achevées. Ouvert à de nombreuses influences, Messiaen a écrit une œuvre, souvent difficile d’accès, où il a voulu faire tenir un univers dépassant largement celui auquel on limite habituellement la musique. Il s’en est d’ailleurs fréquemment expliqué. Dès ses premières productions, Messiaen se place sous le signe de l’exégèse musicale des mystères chrétiens. Ce sont Le Banquet céleste (1928) pour orgue, Les Offrandes oubliées (1930), triptyque pour orchestre, dont les thèmes sont la Croix, le Péché, l'Eucharistie. En 1935, La Nativité du Seigneur, neuf méditations pour orgue, et, juste à la veille de la guerre, Les Corps glorieux, sept visions brèves de la vie des ressuscités. Entre-temps, il avait écrit à l’occasion de son mariage le texte et la musique des délicieux Poèmes pour Mi (1936), suivis de près des Chants de la Terre et du Ciel, deux cycles pour soprano et piano. En captivité, il écrit un Quatuor pour la fin du temps (1940), où sont évoqués des thèmes de l'Apocalypse. Libéré dès 1942, il est nommé professeur au Conservatoire, et écrit coup sur coup les Visions de l’Amen, pour deux pianos (1943), les Trois Petites Liturgies de la présence divine (1944), pour chœur de femmes et ensemble instrumental, et les Vingt Regards sur l’Enfant Jésus , pour piano (1944) qui sont dédiés à Yvonne Loriod, qui sera sa seconde femme. La première exécution des Trois Petites Liturgies donnera lieu à une bataille culturelle, l’auteur étant accusé de mélanger Bible et poésie moderne, astronomie, botanique et religion. En fait, il a commencé un processus de syncrétisme musical qu’il n’abandonnera plus. L’œuvre suivante, La Turangalîla-symphonie (1946), le montre bien puisque le titre lui-même, d’origine indienne, demande une traduction. Messiaen traduit « Hymne à la joie et contrepoint de rythmes » et joue de façon cyclique, dans cette longue symphonie, avec quelques thèmes affirmés de façon spécifique : la statue-peur, les fleurs, l’amour dont la Turangalîla se veut l’exaltation. Les Cinq Rechants pour chœur mixte (1949) sont également des chants d’amour. L’auteur a mélangé des mots clefs : Yseult, Mélisande, Viviane, à des syllabes sans sens apparent, créant ainsi une atmosphère incantatoire. 1950 et 1951 voient apparaître les deux œuvres majeures de l’œuvre d’orgue du musicien. La Messe de la Pentecôte et le Livre d’orgue sont la somme de vingt ans d’expérience. En 1953 entrent en scène des personnages essentiels du monde de Messiaen qui n’avaient jusqu’alors fait que de brèves apparitions : les oiseaux. L’auteur se livre depuis des années à l’observation la plus précise du chant des oiseaux. (Il a mis au point une notation utilisant jusqu’au huitième de ton.) Le résultat de ce travail quasi scientifique va être : Réveil des oiseaux (1953) et Oiseaux exotiques (1956), tous deux pour piano et orchestre, et surtout le Catalogue d’oiseaux (1956-58) pour piano. Les œuvres se succèdent. Messiaen est devenu un personnage important et c’est en présence du général de Gaulle que sera donnée à Chartres, en 1964, la première exécution de l’oratorio Et expecto resurrectionem mortuorum. En 1969, un autre oratorio, la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ et les Neuf Méditations pour orgue sur le Mystère de la Sainte Trinité. La dernière en date des grandes œuvres, Des canyons aux étoiles (1974) nous emmène toujours plus loin, sur cette trajectoire qui va du chant du plus petit oiseau à l’infini « au-delà des étoiles ». Messiaen est éminemment un musicien religieux. Il proteste contre le terme de mystique qu’on a tendance à lui appliquer, disant qu’il est simplement « né croyant » et que de ce fait découle toute sa vie artistique. Trois grands thèmes dominent celle-ci, qui finalement convergent : la foi catholique, puis l’amour humain, mais, comme il l’a chanté lui-même dans les Poèmes pour Mi, l’amour de corps appelés à la Résurrection, les oiseaux enfin, qui ont pris dans son œuvre de plus en plus de place — mais n’a-t-il pas écrit, parlant de Dieu, « l’unique oiseau de l'Eternité, c’est vous » ? La place de Messiaen dans la musique moderne lui a valu d’avoir pour élèves des musiciens comme Boulez, Pierre Henry, Xenakis ou Stockhausen, pour ne mentionner que les plus célèbres. Le compositeur écrit actuellement (1978) un opéra sur la vie de saint François d’Assise.

« Messiaen Olivier Compositeur et organiste français * 10.12.1908, Avignon + 28.4.1992, Paris Elève de Paul Dukas et de Marcel Dupré, nommé en 1936 professeur à l'École normale de musique, il fonde la même année le groupe Jeune-France avec André Jolivet, Daniel Lesur et Yves Baudrier, en réaction contre le néoclassicisme. Mobilisé en 1939 et fait prisonnier, il est envoyé dans un camp de Silésie, où il écrit son célèbre "Quatuor pour la fin des temps" (1940).

Revenu de captivité en 1942, il est nommé à la classe d'harmonie du Conservatoire de Paris avant d'ouvrir, en 1947, la célèbre classe d'analyse que fréquenteront nombre de futurs chefs de file de la nouvelle musique (Boulez, Stockhausen, Xenakis).

Il donne par ailleurs, jusqu'en 1963, des cours de rythme dans plusieurs pays. Reconnu dans le monde entier, il obtient de nombreuses distinctions.

Messiaen est l'auteur d'une oeuvre abondante, d'inspiration souvent religieuse et théologique, ample et sensuelle, à mi-chemin entre innovation et tradition. D'abord influencé par l'esthétique de Debussy ("Huit Préludes pour piano", 1929), il évolue ensuite vers la recherche rythmique issue de la métrique grecque et de la rythmique hindoue ("L'Ascension", 1934 ; "La Nativité du Seigneur", 1935) et vers une écriture modale très personnelle (modes "à transposition limitée"), qu'il formule dans son célèbre traité, "Technique de mon langage musical" (1944).

Il compose la même année les "Trois Petites Liturgies de la présence divine", pour choeur féminin et orchestre, dans lesquelles il recherche de nouvelles combinaisons de timbres, et les "Vingt Regards sur l'Enfant Jésus, écrits pour son épouse, la pianiste Yvonne Loriod - pour laquelle il écrit d'ailleurs l'ensemble de son oeuvre pour piano.

Son oeuvre comprend ensuite la "Turangalîla-Symphonie" (1946-1948), aux dimensions colossales, les "Cinq Rechants pour choeur" (1949), "Les Modes de valeur et d'intensités" (1949), courte pièce de piano qui a ouvert la voie au sérialisme intégral, et "Le Livre d'orgue" (1951).

Avec "Le Merle noir" (1951), Messiaen, ornithologue passionné, commence à systématiser l'une des caractéristiques décisives de son écriture, inaugurée en 1940 dans "Le Quatuor pour la fin des temps" : la transcription des chants d'oiseaux ("Réveil des oiseaux", 1953 ; "Oiseaux exotiques", 1955-1956 ; "Catalogue d'oiseaux", 1956-1958).

On trouve ensuite des pièces d'inspiration japonaise ("Sept Haï-Kaï", 1962) ou religieuse ("Couleurs de la Cité céleste", 1963 ; "Et exspecto resurrectionem mortuorum", 1964, oeuvre commandée à Messiaen par André Malraux pour commémorer les morts des deux guerres mondiales).

Il est enfin l'auteur de l'un des rares opéras contemporains, "Saint François d'Assise", créé en 1983 à l'Opéra de Paris.. »

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