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Merleau-Ponty (1908-1961 ): MON CORPS

Publié le 19/06/2020

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« J'appelle corps à la fois ce que je peux percevoir et ce sans quoi je ne peux percevoir. En tant que je peux le percevoir, mon corps est une chose dans le monde : c'est le corps objectif ; en tant qu'il est condition de ma perception, je ne peux le percevoir : c'est le corps phénoménal. Le corps, dit Merleau-Ponty, est avec moi, jamais devant moi. Le corps réel, c'est celui avec lequel je perçois, qui est dans le monde et qui fait qu'il y a pour moi un monde. Mon corps objectif n'est qu'un concept pour moi : c'est mon corps tel que je le verrais si j'étais dans un autre corps, qui serait par conséquent le mien. Le corps propre, c'est celui par lequel j'agis. B. Mon corps Connaître son corps, c'est savoir s'en servir, et le corps n'est pas ce que je vois là-bas, mais ce dont je me sers habituellement. Le corps est un faisceau d'habitudes, le foyer de mes actions quotidiennes ; c'est lui qui donne son sens à mon monde coutumier. C'est lui qui fait que le piano n'est pas la même chose pour le pianiste et pour celui qui ne sait pas en jouer. Le corps donne son sens au monde, et le monde au corps. Je dois faire abstraction de mon corps pour percevoir un monde, et du monde pour prendre conscience de mon corps. Au sens phénoménal, le corps n'est pas ce que je vois, mais ce avec quoi je me confonds lorsque je fais abstraction du monde. Mû par le flux d'une vie anonyme, il est tissé d'intentions de se mouvoir à l'appel du monde. Mon fond le plus intime est mon corps, et mon corps n'existe que telle une pluralité d'intentions préconscientes, qui constituent comme en secret un monde préalable pour ma conscience. ...»

« MON coRPs -,-Z y a une grande différence entre un comportement délibéré _J_ et un comportement machinal: l'un, conscient, est issu de l'esprit, l'autre, réflexe, est issu du co,ps.

Comment savoir si mon corps est tout-puissant et décide de tout à ma place ? C'est lorsque mon c01ps est fatigué que je décide de ne plus prêter attention à mon tra­ vail.

Il n'y a en fait pas à opposer psychologi,que et physiologi,que : l'origine de l'acte est dans une existence concrète, corporelle et spiri- tuelle, qui se porte insensiblement d'une direction à l'autre. 1. Le corps propre A.

Le cmps objectif et le cor ps phénoménal 11 J'appelle corps à la fois ce que je peux percevoir et ce sans quoi je ne peux percevoir.

En tant que je peux le percevoir, mon corps est une chose dans le monde: c'est le corps objectif; en tant qu'il est condition de ma perception, je ne peux le percevoir: c'est le corps phénoménal. Le corps, dit Merleau-Ponty, est avec moi, jamais devant moi. llil Le corps réel, c'est celui avec lequel je perçois, qui est dans le monde et qui fait qu'il y a pour moi un monde.

Mon corps objectif n'est qu'un concept pour moi : c'est mon corps tel que je le verrais si j'étais dans un autre corps, qui serait par conséquent le mien.

Le corps propre, c'est celui par lequel j'agis. B.

Mon cor ps Ill Connaître son corps, c'est savoir s'en servir, et le corps n'est pas ce que je vois là-bas, mais ce dont je me sers habituellement.

Le corps est un faisceau d'habitudes, le foyer de mes actions quotidiennes ; c'est lui qui donne son sens à mon monde coutumier.

C'est lui qui fait que le piano n'est pas la même chose pour le pianiste et pour celui qui ne sait pas en jouer.

Le corps donne son sens au monde, et le monde au corps. 111 Je dois faire abstraction de mon corps pour percevoir un monde, et du monde pour prendre conscience de mon corps.

Au sens phéno­ ménal, le corps n'est pas ce que je vois, mais ce avec quoi je me confonds lorsque je fais abstraction du monde.

Mû par le flux d'une vie anonyme, il est tissé d'intentions de se mouvoir à l'appel du monde. Mon fond le plus intime est mon corps, et mon corps n'existe que telle une pluralité d'intentions préconscientes, qui constituent comme en secret un monde préalable pour ma conscience.. »

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