Mer de Barents

« Mer de Barents Mise à la réforme de la flotte de haute mer.

La campagne de la mer de Barents, en décembre 1942, marquaprofondément !e haut commandement allemand.

Lorsque, partie de la lointaine Norvège septentrionale, la nouvelledu fiasco parvint en Allemagne, Hitler se déchaîna contre ce qu'il appelait la pusillanimité de sa flotte de surface.

Iln'entendait rien à la marine et ne pouvait se rendre compte que les limites qu'il avait lui-même imposées àl'utilisation des bâtiments, par crainte de pertes éventuelles, suffisaient à expliquer les médiocres résultats obtenuspar ses bâtiments de surface.

Mais Hitler s'apercevait toujours trop tard de ses erreurs.

Après la campagne de lamer de Barents, il ordonna d'envoyer à la casse ses navires de haute mer. L'amiral Raeder, commandant en chef de la marine, avait bâti la flotte allemande, puis, après la déclaration deguerre, assisté au mauvais usage qu'on en faisait.

Il exposa les graves conséquences qu'entraînerait la disparition deces bâtiments: les Britanniques ne seraient plus contraints de concentrer une puissante flotte à Scapa Flow etpourraient considérablement alléger la protection de leurs convois dans l'Atlantique.

(En ce qui concerne ScapaFlow, les Britanniques n'y maintenaient qu'une flotte modeste, composée, en janvier 1943, de 4 cuirassés, de 9croiseurs et de 20 contre-torpilleurs.) Tant que l'Allemagne conserverait une flotte, poursuivit l'amiral, la Home Fleetse trouverait gênée dans ses mouvements.

Il précisa aussi qu'il était illusoire de penser que le démantèlement desnavires permettrait de renforcer- les batteries côtières.

Les hommes rendus disponibles ne représentaient que 8%des marins allemands, l'acier récupéré ne couvrirait que 4% des besoins et les canons, enfin, n'équiperaient que 15batteries côtières et pas avant une année au moins.

A cette limpide démonstration, Hitler ne répondit que par desinjures et, le 30 janvier 1943, Raeder remit sa démission.

Mais le successeur de Raeder, Donitz, eut plus de succès.Certes, les vieux cuirassés, le Hipper endommagé et quelques croiseurs légers furent réformés, mais le Lützow, leScheer et le Prinz Eugen survécurent pour entraîner les équipages et le Scharnhorst, enfin, partit rejoindre le Tirpitz,en Norvège septentrionale.

Leur seule présence suspendit les convois dans l'Arctique au cours de l'été de 1943,notable résultat pour une flotte condamnée, bénéficiant d'un court sursis de 6 mois.. »