Mécanisme et enjeux des réécritures (2)

« Mécanisme et enjeux des réécritures (2) Concepts clés 1 NTERTEXTUALITÉ • On appelle intertextualité la relation qui unit un texte littéraire à d'autres textes préexistants auxquels il s'op­ pose ou fait écho.

L'intertexte est alors cet ensemble d'écrits auxquels le texte est relié, explicitement ou non.

Le fait de regrouper les textes par genres litté­ raires implique déj à l'idée qu'un texte se crée toujours, d'une certaine ma­ nière, dans une relation intertextuelle à d'autres textes.

PARODIE • En littérature , la parodie est un pro­ cédé de réécriture visant à reprendre l'intrigue ou les personnages d'une histoire en modifiant le registre du texte.

• La paroeWe poursuit bien souvent un but comique ou satirique : il y a dans les transformations qu'elle entraîne une part de j eu ou de moquerie.

Elle s'oppose au pastiche qui n'est qu'une im-)(
]&e formelle et stylistique. • Les pièces de Victor Hugo ont sou­ vent été paro�$C-s , comme le prouve, par exemple, le drame romantique Hernani qui, sous la plume d'un autre dramaturge, se transforme en Harnali. PASTICHE • Le pastiche est une imitation for­ melle consistant à reproduire les prin­ cipales caractéristiques du style d'un auteur, souvent par j eu, par défi ou par hommage.

Marcel Proust, dans Pastiches et Mélanges, œuvre publiée en 1919, imite par exemple avec talent le style de Balzac, de Flaubert ou des Goncourt.

• Le pastiche peut également être intégré à un roman.

Dans Le Temps retrouvé, Proust pastiche à nouveau le style du journal des frères Goncourt. SE RÉÉCRIRE • L'écrivain peut être amené à se réécrire.

Les brouillons des auteurs nous le confirment.

Les romanciers du x1xe siècle ont cherché à mettre en lumière ce travail de ['écrivain.

Flau­ bert , dans sa correspondance , le décrit comme un long et difficile accouche­ ment.

Les brouillons de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust montrent également que le style du romancier est le résultat d'un travail patient et minutieux.

• Émile Zola insiste lui aussi sur les différentes étapes de l'écriture : en ­ quêtes, recherches , plans , brouillons.

Il écrit ainsi dans un article intitulé « Le Sens �eréel » : « On voit , dans ce tra­ vail , combien l'imagination a p eu de part.

Nous sommes loin, par exemple, de George Sand, qui , dit-on , se mettait devant un cahier de papier blanc, et qui , partie d'une idée première , allait tou j ours sans s'arrêter [ ...

].

». »