Mead, Moeurs et Sexualité en Océanie (extrait)Moeurs et sexualité en
Publié le 18/05/2020
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Mead, Mœurs et Sexualité en Océanie (extrait)
Mœurs et sexualité en Océanie est l’adaptation française de deux ouvrages de l’ethnologue américaine Margaret Mead : la Puberté à Samoa (Coming of Age in Samoa, 1928) et Sexe et tempérament dans trois tribus primitives (Sex and Temperament in three Primitive Tribes, 1935) qui établit des rapports comparatifs entre trois sociétés de Nouvelle-Guinée (les Arapesh, les Mundugumor et les Chambuli) et la société américaine moderne.
Margaret Mead observe les effets des différences culturelles sur l’identitéet la personnalité des femmes et des hommes, la relation entre les sexes, le rapport aux enfants, examinant de manière comparative la situation de la femme, séparant cequi est de l’ordre de l’inné et de l’acquis, du naturel et du culturel.
Mœurs et sexualité en Océanie de Margaret Mead
L’étude qui suit ne cherche pas à déterminer s’il existe, ou non, entre les sexes, des différences réelles et universelles, qualitatives ou quantitatives.
Son but n’est pasd’établir la plus grande variabilité des femmes par rapport aux hommes — ce que l’on prétendait avant que la doctrine de l’évolution n’eût attiré l’attention sur lavariabilité —, ni leur moindre variabilité, ce qu’on affirma par la suite.
Ce n’est pas non plus un traité sur le droit des femmes, ni une enquête sur les fondements duféminisme.
Mon intention est, tout simplement, d’exposer dans quelle mesure, chez trois populations primitives, les manifestations sociales du tempérament sontfonction des plus évidentes différences entre les deux sexes.
Pourquoi étudier ce problème chez les sociétés primitives ? C’est parce que là, nous trouvons le dramede la civilisation écrit en petit, un microcosme social semblable en espèce, sinon en dimensions, aux structures sociales complexes de peuples qui, comme le nôtre,sont tributaires d’une tradition écrite et de l’intégration d’un grand nombre de traditions historiques et contradictoires.
Voilà donc ce que j’ai voulu étudier chez lesdoux montagnards Arapesh, les féroces cannibales Mundugumor, les gracieux chasseurs de têtes Chambuli.
Comme toute société humaine, chacune de ces tribusavait donné à la différence entre les sexes une interprétation sociale particulière.
En comparant ces interprétations, il est possible de discerner plus clairement la partdes constructions de l’esprit par rapport à la réalité des faits biologiques sexuels.
Source : Mead (Margaret), Mœurs et sexualité en Océanie, trad.
par Georges Chevassus, Paris, Plon, 1963.
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