MCCA
Publié le 15/05/2020
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1 / 2 16 octobre 1968 Série D-51 Fiche N• 2655
MCCA
1.
Cinq petits pays d'Amérique centrale (Guatemala, Costa Rica, Nicaragua, Salvador
et Honduras) progressent vers l'inté.;;ration grâce au Marché commun centro-amérl cain (MCCA).
Celui-ci ne constitue qu'un aspect de l'unité politique que s'est proposée I'ODECA (Organisation des Etats centro-américains) dans une région balkanisée
depuis le début du Xl Xe siècle.
Les cinq pays concernés couvrent 470 000 km 2 et
comptent un peu plus de 13,5 millions d'habitants (1968).
2.
Le MCCA est régi par le «Traité multilatéral de libre commerce" signé en 1958 à Tegucigalpa (Honduras) et mis en vigueur en 1961 (sauf pour le Costa Rica qui
n'y adhéra que l'année suivante).
Le Panama y aurait une place tout indiquée si le
statut douanier particulier de la zone du canal n'empêchait sa participation.
Le Conseil économique de I'ODECA constitue l'instance suprême du MCCA, dirigé par un conseil exécutif.
Un accord d'intégration industrielle complète le traité et une
Banque pour l'intégration économique centro-américaine (BIECA) a pu mobiliser
plus de 200 millions de dollars depuis sa fondation.
3.
L'abolition des droits de douane au sein du MCCA a été réalisée à 95%.
Les
échanges entre les cinq pays ont t;é multipliés par sept et atteignent 200 millions de dollars en 1967.
De 20 millions de dollars en 1960, les investissements étrangers
directs progressent régulièrement à raison de 60 millions de dollars par an, provenant
surtout des Etats-Unis.
L'intégration a aidé la région à maintenir un taux de crois
sance moyen de 6 % par an.
4.
Le principal objectif du MCCA est de créer des industries capables de réduire
les importations.
Ces industries sont protégées par un tarif commun.
Les Etats-Unis
(dont les intérêts privés dépassent 500 millions de dollars dans la région en 1968) encouragent cette évolution.
Malgré une certaine concurrence japonaise ou alle mande, ils continuent de jouer un rôle prédominant.
Aussi reproche-t-on parfois au MCCA de favoriser la pénétration du capital américain.
En principe, le Marché
commun latino-américain (MCLA), tel qu'il a été prévu par la conférence présiden
tielle de Punta del Este en 1967, résultera de la fusion entre le MCCA et I'ALALC (Association latino-américaine de libre commerce).
5.
Le MCCA rencontre de sérieuses difficultés après 1966, sa balance de paiements
devenant lourdement déficitaire (plus de 280 millions de dollars en 1967).
Les res sources de base continuent de dépendre de trois produits agricoles: café, coton,
bananes.
Le développement inégal des cinq économies constitue aussi un obstacle:
les pays les plus industrialisés (Guatemala,
Costa Rica, Salvador) profitent plus du MCCA que leurs partenaires.
6.
Ces difficultés ont obligé, en 1967, plusieurs membres du MCCA à faire appel au Fonds monétaire international, alors que les réserves de la communauté bais saient.
En 1968, le président Johnson a assuré le marché commun de l'appui amé ricain.
Pour parer au déficit de la balance des paiements, des restrictions d'importa tions non essentielles, frappées de droits de douane augmentés de 30% et de
taxes, ont été décidées.
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