Maximilien LUCE:L'ÉGLISE SAINT-MÉDARD.

« Maximilien LUCE L'ÉGLISE SAINT-MÉDARD C' est rue Mouffetard que se dresse la modeste église Saint-Médard.

En éternel amoureux de Paris, Luce nous offre une vue de ce quartier pittoresque et vivant.

Paris du temps jadis, Paris encore village ...

C'est une toile de format réduit qui sert de sup­ port à cette vue.

Luce adopte le support à son sujet: présentant des proportions modestes, l'église semble plus acc ueillante .

La diagonale de la rue divise la composition en deux par· ties, l'une réservée aux passants , l'outre à l'église, sur fond de ciel b leu moucheté, et aux arbres, dont le vert soutenu donne leur inten­ sité aux couleurs du tableau.

Cor la dominan­ te de bleu, coloris froid, est peu propice à suggérer la douceur de vivre dons un quartier parisien en cette fin du XIX• siècle.

Ainsi le peintre rehausse subtilement sa palette et oppose sur l'ombre violette d'une maison à l'arrière-plon des pointes de rouge, comme il le fait aussi, à droite de l'église, pour la hampe oronge qui s'élève vers le ciel: cet axe vertical attire le regard du spectateur vers l'horizon indistinct composé de toits et de che­ minées, qui nous rappellent que l'on se trouve bien dons la capitole.

Des silhouettes peu pré­ cises, mois très présentes, cor le peintre les trace en sombre sur fond clair, peuplent la composition.

On distingue au bord du trottoir une marchande et sa charrette à bras , image qui éveille aujourd'hui chez les citadins une certaine nostalgie.

L'église Saint-M édar d et la rue Mouffe ta rd à P a ris au tournant du siècle.

MuJmllleo LUCE 1151-1894 • L '8rllu Stlbtt-M1411nl • Huile sur tolle 33 aa s 43,lcs .Peint en t• • SiaM et dati en bas, l~PH~dae, « Luce 88» • LoaHsatloa: collection p8l'ticaRre LA TE CHNIQUE « l'art, c'est l' harmon ie et l' harmo nie , c'est l'an alogie des contra ires , l'analog ie des semb laol es, de ton, de teinte , de ligne , co nsi­ dé ré s par la dominante et sous l' influence d' un éclairage en combina isons ga ies, calme s ou tristes ».

C'est ainsi que Seurat, chef de file du néo-impressionn isme, définit sa théorie .

L'Église Saint-Médard de Luce est une mer­ veille d'éq uilibre : la composition est solide­ ment construite, les proportions sont harmonieuses, les teintes rigoureusement étu­ diées pour foire jouer tous les rapports de tons.

Apposée à petits coups de pin ceau, la couleur ne craint pas les tonalités stridentes de violet et de rouge.

La lumière baigne la composition ; en parsemant la surface de touches plus claires, le peintre don­ ne à cette vue l'atmosphère riante d'une belle journée de juin.

LA COTE Les tableaux de Luce, qui, après sa mort, était injustement tombé dans l'oubli, sont désormais dans les grands musées.

Cette toile de format réduit pourrait être vendue aux alentours de JOOOOOFF (55000 dollars).

Mais on peut acquérir un dessin pour moins de 10000 FF , comme le prouve La Seine et k Louvre, qui a trouvé acquéreur pour 7 000 FF (1200 dollars) au Havre en 1993.. »