Maximilien LUCE:COUILLET, CHARLEROI.

« Maximil ien LUCE CO U ILLET , CHARLEROI Fasciné par l'uni ver s des gueules noires, Luce nous offre ici une vue moins dramatique de la ville belge de Couillet.

Au début des années 1890 , luce peint des vues de Paris et des paysages de banlieue néo-impressionnistes, très appréciés par la cri­ tique d'avant-garde .

En 1892 , il participe à une exposition du groupe des XX à Bruxelles avec !W:Jry Cassatt, IW:Jurice Denis, Lucien Pis­ sarro et Seurat.

La même année, il séjourne à Londres avec Pissar ro, puis retrouve Signac à Saint-Tropez.

Il expose sa production récente au Salon des Indépendants , puis chez le Barc de Boutteville avec les peintres impression ­ nistes et symbolistes .

L'année suivante, il trouve de nouveaux motifs à Camaret, en Bretagne .

En 1894, ce sympathisant anarchiste connaît une année particulièrement agitée.

A la suite de l'assassinat du président Sadi Carnot par Caserio en juin, Luce est arrêté dans le cadre d'un vaste coup de filet contre les milieux anarchistes .

Incarcéré pendant quarante-cinq jours , il sera finalement relâché sans être incul· pé.

En décembre, il expose chez Moline, la galerie des néo-impressiqnnistes.

En 1895 , il rend visite au poète Emile Verhaeren à Bruxelles , après avoir participé à une exposi­ tion de la libre Esthétique .

Il profite de son séjour en Belgique pour visiter la vallée de la Sambre et découvrir son vaste complexe sidé­ rurg ique .

l'année suivante, il se rend de nou­ veau à Couillet, Charleroi et Chatelet, où il peint pendant trois mois l'univers terrible des gueules noires.

L'Œ UVR E luce renonce momentanément à croquer les ouvriers au travail dans l'enfer des hauts four­ neaux et des mines pour nous offrir une vue moins dramatique du pays noir belge .

Il repré­ sente Couillet de loin, par-delà une rivière LA COTE Un autre paysage, Village vers Charleroi , a changé de main pour 16460 FF (3000 dollars) à Stuttgart en 1994.

On trouve des fusains de l'artiste à partir de 1000 FF (180 dollars) et des encres à partir de 1200 FF (220 dollars) .

MuimUien LUCE 1858-1941 • Couilkt , Cluukroi, f1GJ1"8~ a bord tkla rivUre • Huile sur tolle 48,8 em x 65,2 em • Signé et daté « Luce 96 ,.

• Peint en 1896 • Localisation : eolleetion partJcullère tranquille.

Mais le parterre fleuri au premier plan tranche radi calement avec la ville sombre qui se profile à l' horizon .

Des peu­ pliers majestueux , alternant avec le clocher de la cathédrale et le faîte des maisons sur toute la largeur de la toile , lui donnent tout de même un aspect humain.

Au-dessus de l'hari· zon, un panache de fumée , échappé d'une cheminée , rappelle la présence des usines.

De gros nuages sombres , libérant des torrents de pluie, créent un contraste frappant avec la lumière blafarde du jour .

luce révèle ici ses talents de co l oriste, oppo­ sant des touches jaunes, orange , roses et vertes au prem ier plan à des notes bleu-gris , violettes et mauves à l 'arrière-plan.

Mais l 'ar­ tiste ramènera surtout de Belgique des scènes puissante s d'ouvriers travaillant cour ageuse­ ment dans des condition s terribles.

Usine de l oco mo tive s à Charler oi (ve rs 1 895).

Des c h em in é e s in cend ié es se dé t a cha nt s ur un c iel plombé, des ho m m es ployant sou s la tâ ch e: une év ocation du monde ouvrier typique d es œuvres «soc ia les» de Lu ce .. »