Max stirner

« Max Stirner est le fondateur de l'individualisme, un courant de pensée anarchiste qui donne la priorité à l'individu,reconnu comme étant un être unique. Max Stirner, l'homme d'un livre Max Stirner s'appelait en réalité Johann Caspar Schmidt.

Le surnom de Stirner lui a été donné par ses condisciples en raison de son front (Stirner en allemand) démesurément long.

Né à Bayreuth(Autriche) le 26 octobre 1806, Stirner se destine à une carrière d'enseignant.

Il mène péniblement ses études et,faute de devenir professeur d'État, occupe, de 1839 à 1844, un poste de professeur dans une pension de jeunesfilles à Berlin.

Le soir, il se rend au cercle des Hommes libres, où se retrouvent intellectuels (dont Marx et Engels) etanticonformistes.

Sous son pseudonyme, il rédige quelques articles et son ouvrage capital, Der Einzige und seinEigentum (L'Unique et sa propriété), paru fin 1844.

Son livre obtient un réel succès, mais Stirner sombre très vitedans l'oubli et la misère.

En 1856, il meurt dans un extrême dénuement et dans des conditions ridicules : empoisonnépar une mouche qui le pique à la nuque. La souveraineté du Moi Stirner restera le défenseur inlassable de l'individu.

« L'homme est unique », ne cessera-t-il de répéter, et rien nedoit ni ne peut contrarier l'intégrité de son caractère.

Stirner écrira : « Il n'y a pas d'autre juge que moi-même quipuisse décider si j'ai raison ou non.

» Pour lui, personne ne peut dompter l'homme.

Ni l'État, ni la société, nil'humanité.

Stirner s'insurge alors contre toutes les formes d'autorité, contre la religion et contre les positions decertains révolutionnaires qui veulent, dit-il, soumettre les hommes à une nouvelle forme de pouvoir.

Pour Stirner, ilfaut tout d'abord que l'homme se libère de la religion, de la morale bourgeoise, « des devoirs et de toutes cesbêtises dont on a bourré la cervelle et le coeur.

» Il s'en prend aussi à la morale sexuelle - « à tout ce que lechristianisme a machiné contre la passion » -et à l'éducation, qui « pousse les jeunes en troupeau à l'école » pourapprendre par coeur « le verbiage des vieux », alors que, pour lui, « le point de départ de la pédagogie ne doit pasêtre de civiliser, mais de former des personnalités libres, des caractères souverains ». Vers une association d'égoïstes Même s'il se laisse parfois emporter par un sentiment asocial plutôt pessimiste qui lui attirera souvent les foudres deses opposants - « Nous n'aspirons pas à la vie commune mais à la vie à part » ou « Le bonheur du peuple est monmalheur » -, Stirner imagine tout de même une société réunissant des individus conscients de leur unicité etvolontairement associés.

Mais, dans cette organisation, il considère que c'est la liberté individuelle - pour ne pasdire l'égoïsme -qui doit le plus souvent l'emporter sur l'intérêt général : « Le Moi choisit arbitrairement et décrètesouverainement.

» Pour lui, la société n'a d'avenir que si elle ne repose que sur la combinaison des individualités. L'influence de StirnerÀ une époque où l'anti-individualisme est de mode dans les mouvements révolutionnaires (en opposition à l'égoïsmebourgeois), Stirner a le mérite de jeter les bases d'une nouvelle théorie.

Théorie toutefois rejetée avec violence pardes personnalités comme Karl Marx et critiquée par de nombreux anarchistes.

Le respect de l'individu dans le cadred'un projet de société restera tout de même l'une des constantes de la pensée anarchiste.. »