Marteau sans maître, le [Pierre Boulez] - analyse de l'oeuvre musicale.
Publié le 18/05/2020
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Marteau sans maître, le [Pierre Boulez] , composition de Pierre Boulez pour contralto et petite formation.
Écrite en 1954 mais révisée en 1956, cette œuvre, qui se veut un ultime hommage rendu au Schoenberg du Pierrot lunaire, est créée à Baden-Baden le 18 juin 1955 sous la direction de Haus Rosbaud.
Elle est donnée ensuite à Paris, au Domaine
musical, le 25 avril 1956 sous la direction de Pierre Boulez en personne.
Elle marque le début de sa carrière internationale.
Trois des poèmes du Marteau sans maître de René Char, dont Boulez avait déjà mis en musique le Soleil des eaux (1948) et Visage nuptial (1946-1951), sont à l’origine de cette composition pour une voix de contralto et flûtes alto en sol, alto, guitare,
xylorimba, vibraphone, et percussion, sorte d’ensemble de timbres « de couleur exotique » qui constitue à l’époque un enrichissement du vocabulaire sonore européen.
Les instruments à tessiture moyenne sont prédominants et l’ensemble des
percussions possède une fonction de continuum fréquemment bouleversé par de nombreuses et abruptes fluctuations dans les tempi.
Pour le traitement de la voix, le musicien utilise des modes d’émission variés, du chanté au parlé, en passant par le
chant mélismatique, le chant syllabique et le chant bouche fermée.
Sur le plan formel, les poèmes de Char sont répartis en trois cycles de pièces enchevêtrées — l’Artisanat furieux, Bourreaux de solitude et Bel Édifice et les pressentiments —, comportant trois versets avec voix, et six versets instrumentaux, la voix
étant le noyau de chacun des trois cycles qui constituent cette création.
La dernière pièce, qui est un tutti, sert de finale à l’ensemble.
L’écriture musicale du Marteau sans maître est une écriture sérielle dans l’esprit « cellulaire » du dernier Webern, elle est, pour reprendre les mots de Dominique Jameux, un sérialisme à la fois « accepté, assumé et dépassé ».
Voir Dodécaphonique,
musique.
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