Marivaux

« Marivaux (1688 - 1763) D'abord journaliste, Marivaux se consacra au théâtre, pour lequel il écrivit une quarantaine de pièces en prose, dontcertaines La Double Inconstance, Le Jeu de l'amour et du hasard, sont devenues des classiques.

Il peint l'amournaissant, dans un langage délicat qu'on a appelle le "marivaudage". Du journalisme au théâtre.Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux est né à Paris le 4 février 1688.

Il commence sa carrière comme journaliste,collabore au Nouveau Mercure, prend résolument le parti des Modernes contre les Anciens.

Ruiné par la banqueroutede Law, il lance ensuite divers périodiques inspirés par la presse anglaise.

Entre deux romans, La Vie de Marianne(1731-1741) et Le Paysan parvenu (1735-1736), petits chefs-d'œuvre de réalisme et de finesse, c'est au théâtrequ'il consacre le meilleur de son génie.

Il écrit une quarantaine de pièces pour la Comédie française et le Théâtre-italien où il trouve une interprète idéale en la personne de Gianetta Benozzi, dite Sylvia.

A partir de 1743, il vit dansune semi-retraite et meurt, presqu'oublié, vingt ans plus tard. Amour et jeu.Au XVIIIe siècle, Marivaux est le seul des successeurs de Molière à trouver sa propre voie et à imposer une nouvelleforme de comédie au style naturel.

Peignant la passion naissante, il excelle à analyser la conquête des cœurs parl'amour.

Dans ses pièces, l'obstacle à l'amour n'est ni extérieur, comme chez Molière, ni insurmontable.

C'est en lui-même que le personnage ressent des motifs qui le retiennent d'aimer.L'évolution de son sentiment, jusqu'à l'aveu, constitue le jeu dramatique.

Pour cela, Marivaux utilise deux procédés :le chassé-croisé sentimental et le déguisement.

Son comique, tout en nuances et en variations aigre-douces, estservi par une extrême subtilité de langage.

Observateur lucide de l'injustice sociale, Marivaux annonce aussi destemps nouveaux : réunis par la quête du bonheur, ses héros, maîtres et serviteurs, ont la révélation soudaine d'uneauthentique égalité.

Marivaux ne connut jamais un succès éclatant au XVIIIe siècle.

Au XXe siècle, il trouve unpublic enthousiaste qui goûte fort la complexité qu'on lui reprochait de son temps. Témoignage."J'ai guetté dans le cœur humain toutes les niches différentes où peut se cacher l'amour lorsqu'il craint de semontrer, et chacune de mes comédies a pour objet de le faire sortir d'une de ses niches." Marivaux Principales pièces de théâtre.La Double Inconstance (1723), La Fausse Suivante (1724), Le Jeu de l'amour et du hasard (1730), La Méprise(1734), Les Fausses Confidences (1737).. »