Marine Arthur Rimbaud (commentaire rédigé)
Publié le 22/03/2021
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Sujet du commentaire: Vous composerez le commentaire du poème d'Arthur Rimbaud intitulé
"Marine" de 1872
En 1872, le mouvement romantique s'impose, les poètes ont besoin de changements, ils cherchent la
nouveauté, à casser les codes de cette société trop renfermée, à bouleverser les règles, ils refusent le
formalisme de la métrique, et c'est ainsi que naquît le "vers libre".
Un des poètes qui est l'emblème d'un
révolutionnaire et rebelle dans l'âme est évidemment Arthur Rimbaud.
Son poème "Marine" de 1872 est l'un
des rares en vers libres de son œuvre " Illumination".Rimbaud n'hésite pas à franchir ces barrières de
versifications classiques entre lesquelles il ne trouve plus sa place, pour composer de manière plus fluide et
moins rigide.
"Marine" est un poème qu'il a écrit en 1872, sur le thème de la nature, ou plus précisément
d'une sorte de tempête naturelle bouleversante.
Son type descriptif et le registre épique utilisé s'accorde
parfaitement avec le monde palpitant et terrifiant que nous projette l'auteur.
Nous pouvons alors nous
demander, en quoi le tableau évoqué dans "Marine" appartient-il à cette création débridée, qui nous
surprend tout en nous persuadant par sa force et sa cohérence? Après avoir étudié l'aspect déroutant et
cataclysmique de ce poème, nous verrons comment celui-ci conserve tout autant une belle unité.
En effet, nous observons dans ce poème un sentiment profond de détresse, les malheurs affluent,
s'accumulent indéfiniment et déferlent en avalanche désastreuse.
Comme nous le montre le champs lexical du déluge, avec un ensemble mots qui forment une
atmosphère de bouleversement: "chars" au vers 1, "souches des ronces" au vers 4; "ornières" au vers 6,
accompagnés des verbes battre, soulever et heurter.
Tout ces mots renvoie à une terminologie de cataclysme.
C'est une sorte de frénésie de mouvements d'éléments incontrôlés.
De plus, nous analysons certaines
incohérence, qui renvoie encore une fois à ce même sentiment d'avalanche de calamités.
Par exemple, au
vers 5, les "courants" connotent l'univers marin, cependant, suit le mot "landes" qui lui évoque la terre.
Nous
distinguons également que les phrases sont désarticulées, les verbes sont séparés de leurs sujets et de leurs
compléments, ce qui accentue encore davantage l'effet "déluge".
Le lecteur est noyé sous ce véritable flots
d'informations contradictoires, qui le malmène, mais Rimbaud a cependant bien relevé son défi de plonger
son lecteur dans un étrange univers catastrophique.
Ensuite, nous constatons qu'il y a une volonté ferme de la part de Rimbaud de faire fusionner ces
deux paysage si différents l'un de l'autre.
C'est d'ailleurs cette différence si flagrante qui déstabilise le lecteur
et le questionne.
Pour cela, l'auteur utilise un parallélisme aux deux premiers vers, car tout deux débutent par
un groupe nominal pluriel suivit d'un complément qui traite des métaux.
Cependant, les "chars"(vers1)
peuvent être d'abord assimilés à des bateaux métalliques mais rouillés comme le "cuivre"(vers1), mais aussi à
des charrues dont les socs sont brillants et quelques éléments rouillés.
Terre et Mer fusionne, dans un
contexte de catastrophe, puisque ce deux éléments ne peuvent bien souvent se rencontrer seulement par
l'intervention des forces de la nature par l'intermédiaire de tsunamis, de tremblements de terre, de séismes...
De même, il y a une analogie évidente entre l'étrave du bateau et le soc des charrues, entre le charruage, le
labour de la campagne et le charruage des bateaux dans la mer fendant les vagues, entre les sillons d'un
champ labouré et les ondulations des vagues dans un vaste océan.
L'auteur joue sur les mots, sur les doubles
sens qu'ils peuvent comporter, sur leurs connotations pour inviter l'imagination du lecteur à se laisser
entraîner dans ce paysage de confusion entre le monde marin et terrestre..
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