Marie Walewska.

« 1 / 2 Marie Walewska «La belle étrangère)) Issue de la noblesse polonaise, Marie Leczinska épouse, en 1804, le comte Walewski qui approche des 70 ans; elle prend alors le nom de Marie Walewska que l'Histoire retiendra.

Comme tous ses compatriotes, Marie Walewska est désespérée par le martyre de sa patrie, sans cesse déchirée et dépecée par la Russie et par la Prusse.

Elle apparaît comme une farouche nationaliste.

Le 1er janvier 1807, sur la route de Var­ sovie, dans cette Pologne où il fait cam­ pagne, Napoléon s'arrête, en compagnie de Duroc, au relais de Blonie, afin de changer de chevaux.

Il est acclamé par une population enthousiaste qui espère en la France pour rétablir la Pologne dans ses droits nationaux et dans son indépendance.

Napoléon remarque alors une jeune femme, blonde et belle, et demande à Duroc de la conduire jus­ qu'à lui.

Marie Walewska, car c'est d'elle qu'il s'agit, souhaite la bienvenue à Napoléon en des termes si chaleureux que l'Empereur, séduit par tant de grâce et de passion, lui offre un bouquet de fleurs qu'on vient de lui remettre.

Dès lors, Napoléon n'a de cesse de revoir Marie Walewska.

Mais celle-ci, catholique fervente, n'entend pas trom­ per son vieil époux et reste inflexible aux prières, aux ordres de Napoléon qui, sans cesse, la convoque et auquel, sans cesse, elle se dérobe.

Les nobles polo­ nais, par l'intermédiaire du prince Po­ niatowski, supplient Marie Walewska de céder à Napoléon et lui rappellent, pour l'encourager, l'histoire d'Esther qui accepta de se sacrifier à Assuérus par amour de sa patrie.

Marie Walewska se 1789-1817 rend à Varsovie et, en présence de Napoléon, éclate en sanglots.

Napoléon, ému, la console, parle toute la nuit avec elle de l'avenir de la Pologne puis, après son départ, lui envoie un collier de dia­ mants qu'elle refuse.

Mortifié, Napoléon lui dépêche Duroc qui la ramène au palais.

Napoléon fait alors à Marie Wa­ lewska une scène violente, lui promet la destruction de la Pologne et écrase sous son talon sa propre montre.

Marie Walewska s'évanouit; elle saura, à son réveil, que Napoléon a profité de sa syn­ cope; elle fond en larmes et se met en prière.

Pourtant, entre Napoléon et Marie Wa­ lewska, naît peu à peu un amour pro­ fond et sincère; pendant plusieurs se­ maines, ils vivent ensemble au château de Finkenstein; puis Marie Walewska s'installe rue des Victoires à Paris.

En 1810, elle retourne en Pologne pour y mettre au monde un fils de Napoléon, le comte Walewski, qui sera ministre de Napoléon III.

Devenue veuve, Marie Walewska épouse le comte Philippe­ Antoine d'Ornano et meurt, en 1817, en donnant naissance à un ms.

Mais elle n'a jamais oublié Napoléon puisqu'elle s'est rendue à l'île d'Elbe en 1814 et que Las Cases, dans son M émo­ rial de Sainte-Hélène, évoque «la belle étrangère que l'Empereur aurait aimée en pays lointain».

Dlustration: Portrait de Marie Walewska, par R.

Lefebvre Collection particulière/cl.

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