MARÉCHAL DE SAXE(1696-1750) - BIOGRAPHIE.

« 1 / 2 MARÉCHAL DE SAXE (1696-1750) Maurice de Saxe appartient à la lignée des grands chefs de guerre professionnels au service des cours européennes.

Fils naturel de l'Elec­ teur de Saxe Auguste II et de la comtesse Aurore de Kônigsmarck, il embrasse la carrière des armes dès l'adolescence.

A la fin de laguerre de la Succession d'Espagne, il combat contre la France sous le prince Eugène avant de servir sous Pierre le Grand contre les Suédois.

Après une brève campagne contre les Turcs, il entre au service de la France et est nommé maréchal de camp.

En 1726, il est élu duc de Courlande mais ne peut prendre possession de son duché, devant l'opposition de la tsarine Cathe­ rine l"', et revient en France, qu'il ne quittera plus jusqu 'à sa mort.

C'est à l'occasion de la guerre de la Succession d'Autriche qu'il va s'illustrer et se révéler comme un des meilleurs hommes de guerre de son temps.

En Bohême, il réussit à s'emparer par surprise de Prague, puis d'Eger.

Promu maréchal de France, il remporte aux Pays-Bas toute une série de victoires : Fontenoy (1745), Rocou x (1746), Lawfeld (1747), avant de s'emparerde Bergen op Zoom.

En 1748, à la paix d'Aix-la-Chapelle, à la conclusion de laquelle il a contribué, Louis XV, en dépit de ses avis, n'en renonce pas moins à la conquête des Pays-Bas, voulant traiter en roi et non en marchand.

Entre temps le mariage du Dauphin de France avec Marie-Josèphe de Saxe a fait du maréchal l'oncle de la Dauphine.

Maurice de Saxe meurt deux ans plus tard, le 30 novembre 1750, à Chambord, laissant le souvenir d'un homme d'une force prodigieuse, capable de briser un fer à cheval entre ses mains, aimant la facétie et menant une vie de plaisirs dans son château de Chambord, que le roi lui avait accordé après Fontenoy.

Parmi ses nombreuses maîtresses, on comptera la tragédienne Adrienne Lecouvreur.

Le maréchal de Saxe a laissé une importante correspondance et un tmité d'art militaire inattendu, appelé Mes rêveries.

Impressionné par la puissance croissante des armes à feu, le maréchal était devenu, à la fin de sa vie, l'adversaire de la bataille rangée.

Il prônait la «stratégie des accessoires>>, ponctuée par des sièges et des marches savantes sur les arrières de l'ennemi.

Il affirmait sa conviction qu'à l'avenir un grand chef de guerre pourrait fort bien éviter la bataille pendant toute sa carrière ! La mort du maréchal, cependant, priva Louis XV du seul grand capi­ taine qui put lui permettre d'en imposer militairement à l'Europe.

Ana­ lysant le caractère du héros, Voltaire résuma ainsi son jugement : «Il est étrange que le maréchal de Saxe ait fait la guerre avec une intelli­ gence si supérieure, étant très chimérique sur tout le reste.

C'est pour­ tant lui qui a sauvé la France.>> 2 / 2. »