Marcoule
Publié le 16/05/2020
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1 / 2 25 aoQt 1965 Série No 58 Fiche No 686
Marcoule
1.
En 1952, le premier plan quinquennal du Commissariat à l'énergie atomique fut
adopté par le Parlement français.
Il prévoyait entre autres la création d'un centre de
production du plutonium, composé de deux grands réacteurs utilisant l'uranium
naturel, et d'une usine chimique d'extraction du plutonium formé dans ces réacteurs.
La construction de l'ensemble fut entreprise
à un rythme accéléré à Marcoule, situé à trente kilomètres au nord d'Avignon: en 1956, le premier réacteur (G1) entrait en divergence, et en 1958 commençaient à fonctionner l'usine d'extraction et le
réacteur G2.
2.
Un deuxième objectif fut fixé au centre de Marcoule: la production d'électricité.
Les deux réacteurs G2 et G3 (mis en service en 1959), d'une puissance totale de 70 000 kW., fournissent au réseau de l'EDF plusieurs centaines de millions de kWh.
par an.
L'expérience acquise avec eux a permis la réalisation d'un important pro
gramme
de production d'électricité nucléaire: les centrales construites à Chinon
(EDF 1, 2 et 3) ont une puissance totale supérieure à 600 000 kW.
3.
L'objectif primordial de Marcoule était la production de plutonium destiné à l'ar
mement nucléaire français.
Aussi les réacteurs G1 (expérimental), G2 et G3 sont-ils
du type uranium naturel-graphite.
(L'uranium naturel est composé de 99,3% de l'iso
tope 238 et de 0,7% de l'isotope 235 qui, seul, est fissile.
Sous l'action des neutrons
issus de la fission, l'uranium 238 se transforme en neptunium 239, puis en plutonium 239.) En dehors de ses applications militaires, ce plutonium -est un combustible indis
pensable aux réacteurs surgénérateurs.
4.
Dans les trois réacteurs de Marcoule, le modérateur (destiné à ralentir les neu
trons) est le graphite, et le refroidisseur un gaz: air à la pression atmosphérique pour G1, co, sous pression pour G2 et G3.
La chaleur véhiculée par ces gaz est récupérée
dans un groupe d'échangeurs.
La vapeur d'eau qui y est produite alimente des turbo
alternateurs qui fournissent la puissance électrique.
5.
A leur sortie des réacteurs, les barreaux de combustible contiennent un mélange
d'uranium, de plutonium et de produits de fission.
L'usine chimique d'extraction sépare
le plutonium de ce mélange.
Le traitement, entièrement automatique, pour des raisons
de sécurité évidentes, est basé sur l'extraction sélective de certains constituants du
mélange par un solvant organique.
Le nitrate de plutonium obtenu par ce procédé
est transformé après plusieurs étapes
en plutonium métallique.
6.
La radio-activité des eaux issues de l'usine d'extraction, quoique faible, exclut
qu'on puisse les rejeter dans le Rhône.
Il a fallu construire à Marcoule une station de
traitement des effluents radio-actifs.
Il a également fallu prévoir un atelier d'usinage
des pièces de graphite destinées aux réacteurs.
Marcoule est aussi un centre de
recherches dans le domaine des réseaux uranium naturel-graphite (assemblage
crique
«Marius») et dans celui du traitement des combustibles irradiés.
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