Marcel Carné

« Marcel Carné De 1936 à 1946, Carné fut l'un des cinéastes français les plus prestigieux, entouré d'une équipe de premier ordre.Ses films doivent autant à la poésie des scénarios de Prévert, au talent des meilleurs acteurs de l'époque qu'à sesqualités de metteur en scène.

Ils se caractérisent par ce qu'on a appelé le "réalisme poétique". Avant-guerre. Marcel Carné commença par faire un apprentissage d'ébéniste (profession de son père), puis il travailla dans unecompagnie d'assurances.

Passionné de cinéma et de music-hall, il suivit des cours de photo et obtint un diplôme detechnicien.

L'amitié de Françoise Rosay lui ouvrit les portes des studios.

Il fut assistant opérateur, réalisa quelquesfilms publicitaires et devint l'assistant de Jacques Feyder de 1929 à 1935.

Il adhéra à l'Association des artistes etécrivains révolutionnaires et filma une manifestation du Front populaire pour Ciné-Liberté.

Journaliste à Cinémagazineet Hebdo-Film, il se passionna pour l'expressionnisme allemand et les films policiers américains, critiquantl'atmosphère irréelle des décors de studio.

Pour son premier long-métrage, en 1936, il exigea la collaboration dePrévert.

La froide exigence de l'un complétait le délire de l'autre.

De 1936 à 1946, le tandem réalisa sept chefs-d'œuvre.

Carné s'entoura d'autres collaborateurs de premier ordre, les opérateurs Roger Hubert et EugèneSchufftan, les musiciens Maurice Jaubert et Joseph Kosma, le décorateur Alexandre Trauner, et fit appel auxmeilleurs comédiens.

Sa vision pessimiste, où le destin accable les êtres purs confrontés auxsalauds, fut tempérée par la générosité et l'humour de Prévert.

Contre les comédies à l'eau de rose en vogue àl'époque, il voulut donner une image de son temps, dans un style réaliste. Occupation et après-guerre. La censure du gouvernement de Vichy obligea Carné et Prévert à choisir des sujets historiques et allégoriques pourles deux films réalisés pendant cette période.

Après la guerre, avec l'émergence du néo-réalisme italien, le "réalismepoétique" devint désuet.

Les deux compères, une fois séparés, produisirent des œuvres estimables, mais neretrouvèrent plus l'inspiration d'avant-guerre. Principaux films. Nogent, Eldorado du dimanche, 1929 -Jenny (avec F.

Rosay), 1936 - Drôle de drame (F.

Rosay, M.

Simon, Jouvet,Barrault), 1937 - Quai des brumes (Gabin, M.

Morgan, P.

Brasseur, M.

Simon), 1938 - Hôtel du Nord (L.

Jouvet,Arletty, scénario Henri Jeanson), 1938 - Le jour se lève (Gabin, Arletty, Berry), 1939 - Les Visiteurs du soir (Berry,Arletty), 1939 - Les Enfants du Paradis (Barrault, Arletty, M.

Casarès, P.

Brasseur), 1943-1944 -Les Portes de lanuit, 1946 - Thérèse Raquin, 1953 - Les Tricheurs, 1958.. »