Marcel ARLAND, Terre natale, 1938.
Publié le 30/06/2020
Extrait du document
Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Marcel ARLAND, Terre natale, 1938.. Ce document contient 2223 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.
« Un coin de sable, un arbre, un mur, oui, c'était là sans doute mon décor et la source de ma joie. Mais ce coin de sable avait une ampleur de citadelle, où les plus belles aventures pouvaient naître, et cet arbre, dont le tronc, dès la base, se partage en deux branches, c'est son déchirement, sa figure intime, son être propre qui m'émouvait comme un visage et plus qu'un visage. Car tout prenait une âme; il n'était que de rester silencieux, immobile, pour la sentir; et le monde se peuplait ainsi de compagnies amicales et stables, d'autant plus précieuses que nul que moi ne semblait les reconnaître. Chers refuges. Il m'arrivait, après une journée d'école, de courir jusqu'à une lande, derrière le village, ou à une baraque de cantonnier, au bas de la côte, ou simplement au jardin. Et souvent, maussade, énervé, je ne voyais rien survenir, tout me semblait fermé. J'attendais vainement une heure; je me sentais au comble de la misère. Soudain, je ne sais pourquoi, je ne sais comment, tout est changé; le monde s'est ouvert; je perçois un chant de grillon : comment ne l'avais-je pas entendu, si régulier et strident? Un poirier tremble; une odeur de menthe me serre la gorge. Cet air vif, cette rumeur des peupliers sur la route, ces nuages agiles dans un ciel pensif: voilà ma vie. J'ouvre, je ferme les mains, je respire à peine; mais tout cela respire pour moi. C'est un peu de moi-même et je suis un peu de l'arbre déchiré, de la terre'bumide, du vent tiède, un peu de l'heure aussi qui a son visage, mon.visage. Marcel ARLAND, Terre natale, 1938. ...»
«
Un
coin de sable, un arbre, un mur, oui, c'était là sans doute mon
décor et la source de ma joie.
Mais ce coin de sable avait nne ampleur de
citadelle, où les plus belles aven�]T9W pouvaient naître, et cet arbre, dont
le tronc, dès la base, se partage en deux branches, c'est son dêchirement,
sa figure intime, son être propre qui m'émouvait comme un visage et plus
qu'un visage.
Car tout prenait une âme; il n'était que de rester silencieux,
immobile, pour la sentir; et le monde se peuplait ainsi de compagnies
amicales et stables, d'autant plus précieuses que nul que moi ne semblait
les reconnaître.
Chers refuges.
Il m'arrivait, après une journée d'école, de courir
jusqu'à une lande, derrière le village, ou à une baraque de cantonnier, au
bas de la côte, ou simplement au jardin.
Et souvent, maussade, énervé, je
ne voyais rien survenir, tout me semblait fermé.
J'attendais vainement
une heure; je me sentais au comble de la misère.
Soudain, je ne sais
pourquoi, je ne sais comment, tout est changé; le monde s'est ouvert; je
perçois un chant
de grillon : comment ne l'avais-je pas entendu, si régu
lier et strident? Un poirier tremble; une odeur de menthe me serre la
gorge.
Cet air vif, cette rumeur des peupliers sur la route, ces nuages
agiles dans un ciel pensif: voilà ma vie.
J'ouvre, je ferme les mains, je
respire à peine; mais tout cela respire pour moi.
C'est un peu de moi
même et je suis un peu de l'arbre déchiré, de la terre·bumide, du ,ent
tiède, un peu de l'heure aussi qui a son visage, mon.
visage.
Marcel ARLAND, Terre natale, 1938.
Vous étudierez ce texte sous forme de commentaire composé.
Vous pourrez vous interroger, par exemple, sur la manière
dont l'auteur fait revivre l'enfant qu'il a été, sur la nature des
rapports que ce dernier créait et entretenait avec le monde, et
sur les rythmes qui caractérisent cette page.
plan n°
1
1 re
démarche possible à propos du texte
" en allant du plus extérieur au plus intime et des obser
vations les plus simples aux impressions les plus personnel-.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Les Fausses Confidences - Marcel Arland
- Arland (Marcel) Écrivain français (Varennes-sur-Amance, 1899 - Saint-Sauveur-sur-École, Seine-et-Marne,1986).
- Marcel Arland
- Les Fausses Confidences: Selon Marcel Arland, auteur d’une étude sur Marivaux, celui-ci « n’a de cesse qu’il n’ait contraint le masque à tomber et qu’il n’ait révélé, sous l’apparence, la vérité de l’homme. »
- Arland, Marcel Dorgelès, Roland Green, Julien