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MARC AURELE : PENSEES POUR MOI-MEME (Résumé & Analyse)

Publié le 15/05/2020

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« Pensées pour moi-même. Dessein et démarche Il s'agit de Pensées pour moi-même, recueil de maximes tournées davantage vers l'éthique que vers la physique ou lalogique.

L'ouvrage, composé non point en latin, mais en grec, se présente comme formé de douze livres et s'efforce detransformer le discours intérieur de l'homme, de telle sorte que le sujet confère aux réalités leur sens vrai et qu'il puissecontempler d'en haut les affaires humaines.Peut-on trouver un ordre dans les Pensées? Les douze livres convergent vers l'idée de l'autonomie du sage et vers sonadhésion à l'ordre universel.

Le dessein de Marc Aurèle est de pratiquer des exercices spirituels pour que le sujet puissedevenir un homme de bien et atteindre la sagesse.

En somme, l'empereur tend à mettre en évidence des pratiquespersonnelles destinées à opérer une transformation du moi.

Par exemple, on pensera sans cesse à la mort.

Donc il n'y arien à désirer au-delà du présent.

Ainsi, l'idée de la mort conduit à l'absence de désir excessif et à l'autonomie du sage. ANALYSE DE L'OEUVRE A) Livre ILe livre I énumère les exemples de tous ceux qui ont contribué à former l'empereur ou à lui apporter bases et conseils: sesgrands-parents, sa mère, ses maîtres, comme Junius Rusticus, homme d'État qui voulut faire passer dans sa viel'enseignement des stoïciens, etc.

L'égalité d'âme, la bienveillance, la politesse et bien d'autres marques furent ainsitransmises à Marc Aurèle, qui remercie tous ceux qui l'ont formé. B) Livres II à XIILes livres II à XII ne semblent pas obéir à un plan précis.

Toutefois, comme le montre Pierre Hadot dans La Citadelleintérieure (Fayard), on peut déceler des thèmes caractéristiques. A) LIVRES II ET IIILes livres II et III sont centrés autour de deux thèmes : La mort et le « génie intérieur ».

La première est imminente: faischacun de tes actes comme si c'était le dernier de ta vie.

La vie est courte pour chacun, et la tienne est déjà presqueachevée sans que tu aies eu le respect de toi-même.

La durée de la vie humaine? Un point.

Le composé corporel dans sonensemble? Prompt à pourrir.Le « génie intérieur » ou raison universelle présente en chacun doit être préservé : « La philosophie consiste à garder sondémon intérieur à l'abri des outrages.

» L'accent est donc mis sur ce génie présent en chacun, qui guide l'homme et le rendlibre face aux vicissitudes externes.

L'homme de bien qui préfère en tout sa raison universelle parvient au niveau suprêmedu bonheur humain.

Celui qui a choisi son génie ne dramatise ni ne gémit (Pensées, in Les Stoïciens, La Pléiade, Gallimard,p.

1155). B) LIVRE IVLe livre IV met fortement en évidence le thème de la paix spirituelle, par opposition à l'illusoire tranquillité extérieure.

C'estla paix de l'âme qui constitue notre vrai refuge.

La foule fuit vers des retraites lointaines; au contraire, le sagetrouve en lui-même sa retraite et se retire en lui-même, de telle sorte qu'il reste immobile: « Être semblable aupromontoire contre lequel se brisent continuellement les flots » (ibid., IV, 49, p.

1168). c) LIVRE VLe livre V voit réapparaître l'importance du « génie intérieur ».

Il ne faut rien faire qui soit contraire à ce dernier.Quant à La mort, elle est, dans ce livre, conçue comme une libération : il faut se consoler soi-même en attendant ladissolution naturelle (ibid., p.

1173).

Cette délivrance qu'est la mort va nous purifier des choses vides, pourries etmesquines (ibid., p.

1177). D) LIVRES VI À XIIEnfin, dans toute la suite et jusqu'au livre XII, s'affirment quelques thèmes essentiels : vivre une vie conforme à la nature(thème éminemment grec), ne pas mépriser la mort, car elle est une chose que veut la nature (ibid., IX, p.

1213), atteindrel'ataraxie, noyau central du stoïcisme (et de l'épicurisme), autant d'idées centrales : « Impassibilité, en tout ce quiconcerne les événements venus d'une cause extérieure » (ibid., p.

1218).Comment ne pas noter que le livre XII s'achève avec l'idée de sérénité? « Va donc en paix; car celui qui te congédie t'estpropice » (ibid., p.

1247).

Or cette note fait écho au début du livre II et confirme bien notre hypothèse de base, à savoirque le dessein de Marc Aurèle est de nous faire parvenir dans les Pensées à ta sagesse et à la sérénité à travers desexercices spirituels.

Dans le livre II, on lit, en effet: « Renonce à ta soif de livres, pour mourir non en murmurant, maisvraiment dans La sérénité et en ayant envers les dieux une reconnaissance véritable ». • CONCLUSION Ce qui donne son unité à cet ensemble est la volonté constante de maîtriser le jugement et de forger des représentationsadéquates.

La discipline et la purification du jugement permettent ainsi de donner aux choses leur vraie valeur: « A chaqueaccident de ta vie, te représenter ceux à qui la même chose est arrivée, et qui ensuite en souffraient [...] Où sont-ils doncmaintenant? Nulle part.

Pourquoi donc veux-tu les imiter? » (ibid., VII, p.

1197).

Représentation adéquate et conquête dela sérénité unifient les cahiers de Marc Aurèle, composés au jour le jour.

Vivre lucidement pour être serein, tel est le but.Le stoïcisme de Marc Aurèle laisse pressentir un stoïcisme éternel, attitude possible de la conscience humaine en quête desérénité et d'ataraxie, face aux vicissitudes des réalités extérieures.. »

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