Marc Aurèle: Dusses-tu vivre trois mille ans
Publié le 03/09/2020
Extrait du document
«
MARC
AURÈLE
« Dusses-tu vivre trois mille ans et aut ant de fo is dix mille ans,
sou
viens-t oi po urtant que personne ne vit une autre vie que celle qu'il vit,
et
qu'il n'en vit pas d'autre que celle qu'il perd.
Donc le plus long et le
plus court reviennent au même.
Car le présent es
t égal pour tous ; est
donc égal aussi ce qui périt ; et la perte apparaît ains
i comme instanta
née; car o
n ne peut perdre ni le passé ni l'avenir; comment en effet
pourrait-on vous enlever ce que vous ne po
ssédez pas ? Il faut donc s e
so
uvenir de deux choses : l'u ne qùe tout es les choses sont ét ernellement
semblables et recommençantes, et qu'il n'importe pas qu'on voie les
mêmes choses pendant cent o
u deux cents ans o u pendant un t emps
infini ; l'autre qu'on perd au
tant, que l'on soit très â gé ou que l'o n meure
de suite : le présent es
t en effet la seule ch os e dont on peu t êt re privé,
puisque c'est la seu
le chose qu'on po ssède, et que l'o n ne perd pas ce
que l'on n'a pas.
» Grenoble,
juin 83, série A.
La question
La mort est-elle un mal ? Elle est en tous cas redoutée et l'on préfère
parfois ne pas y penser.
Toutefois refouler une idée désagréable ne fait
souvent que renforcer l'angoisse, aussi est-il peut-être préférable d' es
sayer de regarder la mort en face.
Cette stratégie de lucidité, adoptée ici
par Marc Aurèle, permet de chasser les craintes irrationnelles.
Au fond,
que perdons-nous quand nous perdons la vie ? Si l'on exclut de ce bilan
tout ce qui n'est que virtualité, tous les espoirs mal définis placés dans
l'avenir, il ne reste plus grand chose.
Ce téxte permet donc d'apaiser
l'âme inquiète et de lui redonner courage.
Toutefois, le raisonnement.
»
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