Mangeclous
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
ALBERT
OHEN
Quatre romans constituent la saga des Sola! :
Sola/ (1930) , Mangecl ous (1938) , Bell e
du Seigneur
(1 968) et L es Valeure ux (1969 ).
B elle du Seigne ur (Gran d Prix de
l'Académie française, 1968) est
généralement consid éré comm e l' œ uvr e la
plu s ré u ss ie
de la série , tant par son ampl eur
que par la peinture fine et sans indul gen ce
de la psychologie amoureuse.
Les situation s de s roman s de Cohen (1895-
1981) so nt nées de sa propre expérie nce :
juif né à Corfou , il étudi a à Mar seille pui s à
Genève.
Sa car
rière diplomatiqu e l 'amen a,
tout comme Sola!, à occuper un poste
important , après 1945, aux Nation s
Un ies.
L 'inquiétude de l 'auteur quant à la mont ée
d e l'antisémitisme app ara
ît trè s so uvent
dan s
Mangecl ous.
En 1988, le r éalisa te ur Moshé Mizrahi a
adapté Je roman
de Cohen à l'écran.
Les
int erprètes en étaient
Pierre Rich ard ,
Charl es Aznavour , Jean -Lu c Bid
eau,
B ernard Blier, J
ean Carme t, Jac que s
Du filho
et Jacques Villeret.
Peintures de Marc Cha ga ll
Man eclous
De Céphalonie à Genève
C
inq membres de la famille Solal, juifs français
émigrés
à Céphalonie , surnommés les Valeureux
-
Saltiel , le vieil oncle inventeur, Mangeclous , faux
avocat et roi de l' invention verbale, Mattathias , riche
et avare, Michael , beau moustachu taciturne, et
Salomon, petit et humble -reçoivent un beau jour un
chèque où est inscrite une énigme.
Le cryptogramme
déchiffré les conduit
à Genève en passant par
Mar seille , où ils rencontrent leur vieil ami Scipion ,
au ss i menteur et fantaisiste que Mangeclous.
A Genève , le
my stère du chèque s'ex plique : Solal,
neveu de Saltiel, ayant fait une brillante carrière
diplomatique qui
l'a mené au poste de sous-secrétaire
général
à la Société de s Nations, a envoyé le chèque
dans un moment de nostalgie de sa turbulente famille
m éditerranéenne.
Solal est amoureux d'Ariane
Deume , femme d'un petit fonctionnaire de la Société
des Nations.
Les dernier s chapitres du roman
racontent la vie stérile de petit s-bour geois des parents
et du mari d'Ariane et
s'a chèvent san s que le lecteur
sac he ce que
Solal , dégui sé en vieux juif et caché dans
la chambre d'Ariane entrepre ndra avec
l'aide de
Michael, pour conquérir la
jeune femme.
Bell e du
Seigneur,
qui paraîtra trente ans plus tard , reprendra
l'histoire
là où Man geclous l'a laissée.
Style héroï-comique
et satire
L
e roman met en vedette l'ingéniosité de
Mangeclou s et son manque absolu de
sc rupule s : chantage exercé sur certains compa
triote s qu '
il menace de perdre en racontant
s ur eux ,
à toute la communauté, des hi stoire s
mon strueu ses ; invention d'une cage comme
moyen de tran sport pour se protéger
d'une
lionne évadée ; faux télégramme du Dr Weiz
mann invitant
Saltiel à former le gouvernement
d'Israël.
Il apparaît comme un double gai de
Solal dans sa misogynie et son pessimisme
quant
à la nature humaine.
Le contraste entre le
di sco urs emphatique des Valeureux -ceux-ci
aiment et cultivent les auteurs classiques
français -et le ridicule de certaines situations
so uligne l
'as pect héroï-comique du roman.
En revanche , lor squ '
il fait la satire du milieu petit
bourgeoi s, celui des Deurne et des fonctionnaires
internationaux, l
'auteur se montre féroce.
---- --- --
\\< 'SIEC 1.E
roman de Cohen
met en scène un monde
joyeusement ouvert à la vie et,
en contrepoint, un monde bourgeoi s,
austère, dans un style tantôt
héroï-comique et tantôt
sat irique.
«C'était un ardent , maigre et long
phti sique à la barb e fourchue, au vis age décharné et tourmenté ...
».
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Dans un de ses ouvrages, Albert Cohen fait dire à un de ses personnages, Mangeclous : « Les romanciers mentent plus profond que moi, ils font tous de mauvais livres qui font croire aux jeunes filles que l'amour est une volière du paradis, et aux femmes que le mariage est un égout ! ». Pensez-vous, comme Mangeclous, que les écrivains soient des menteurs ? Le roman ne peut-il nous aider à comprendre les événements de l'existence, à nous instruire ?
- Albert Cohen, Mangeclous