Databac

« Malheureux peut être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire ! » Comment comprenez- vous cette exclamation ?

Publié le 09/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : « Malheureux peut être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire ! » Comment comprenez- vous cette exclamation ?. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
xxx ?

« « Malheureux peut être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire ! » Comment comprenez- vous cette exclamation ? « Malheureux peut-être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire! » : c'est par ces mots que débute le poème de Baudelaire dans le recueil du « Spleen de Paris » intitule « Le désir de peindre ».

Baudelaire exprime danscette exclamation liminaire deux idées qui lui sont chères et que nous retrouvons dans nombre de ses poèmes, qu'ilssoient en prose comme ici ou en vers comme dans Les fleurs du mal.

D'une part, il existe une antinomie entrel'homme et l'artiste, ce dernier n'étant pas comme les autres en raison d'une différence intrinsèque que luicommunique sa pratique de l'écriture : être artiste, comme le disait Baudelaire, c'est être une sorte d' « Albatros »,c'est être « semblable au prince des nuées ».

L'autre idée majeure exprimée par cette citation est la suivante :l'expérience d'un désir déchirant, c'est-à-dire d'un manque qui n'est pas destine à être satisfait, est une expériencepositive pour l'artiste, précisément parce qu'il est plus, ou du moins différent des autres hommes.

L'expérience du« manque déchirant » s'avère en effet le moyen pour lui de créer une œuvre d'art qui se fondera sur le manque, laperte, l'impossible réunion avec une chose ou un être (dans le poème en question, il s'agit d'une femme) quidemeurera éternellement désirable.

Par conséquent, nous pouvons voir que pour Baudelaire, il existe une différenceintrinsèque entre l'homme et l'artiste dont il résulte une valeur distincte de l'expérience du désir insatisfait : alorsque l'homme sera toujours malheureux de désirer en vain, l'artiste trouvera dans ce désir une satisfaction, unbonheur, puisqu'il lui permettra d'écrire.Nous nous demanderons donc dans quelle mesure l'altérite de l'homme et de l'artiste explique la valorisation del'expérience du désir déchirant pour ce dernier, en tant que condition nécessaire à la création.Cependant, nous pouvons nous demander si cette distinction entre l'homme et l'artiste est bel et bien valable, et sitel n'est pas le cas, ce que vaut la valorisation du « désir déchirant » par l'artiste.Enfin, nous verrons qu'il n'y a pas lieu de valoriser inconsidérément le « désir déchirant » et plus largementl'expérience de la souffrance dans l'activité artistique, une œuvre d'art pouvant se fonder sur l'expérience dubonheur et se donner pour but de la susciter chez son lecteur.

I.

Altérité de l'homme et de l'artiste, vécu distinct du « désir déchirant » La conception héritée du romantisme de l'altérite essentielle entre l'homme et l'artiste a. Le propos de Baudelaire se fonde sur une distinction entre l'artiste et l'homme, puisque l'exclamation que nous avonsà interroger se présente ainsi : « Malheureux peut-être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire! ».

Si l'homme peut-être malheureux d'une expérience (celle du « désir déchirant ») qui rend au contraire l'artiste heureuxquoiqu'elle soit identique, c'est donc qu'il existe une différence intrinsèque entre ces deux personnages, unedifférence radicale.

Baudelaire a souvent été considère comme le dernier des romantiques, dans la mesure oùnombre d'éléments de son œuvre semblent directement s'inspirer du romantisme, reprendre des composantes del'esthétique et de l'idéologie romantique.

La question de l'identité de l'artiste est l'un des points de convergenceentre Baudelaire et le romantisme : pour l'auteur des Fleurs du Mal comme pour Victor Hugo, par exemple, l'artisteest un être a part, un « mage » pour Victor Hugo, un « phare » ou un « albatros » d'après Baudelaire, pourreprendre le titre de deux poèmes fameux des Fleurs du Mal .

Rappelons-nous la strophe conclusive de l'Albatros : « Le Poète est semblable au prince des nuéesQui hante la tempête et se rit de l'archerExilé sur le sol au milieu des huées,Ses ailes de géant l'empêchent de marcher ». Á la lumière de cette conceptualisation de la pensée de Baudelaire, pensée dans son rapport avec l'esthétiqueromantique, nous pouvons donc affirmer que l'exclamation sur laquelle nous avons a réfléchir exprime la thèse d'unecomplète altérité entre l'homme et l'artiste, ce dernier étant dote de plus de pouvoirs et de valeur que le premier.

L'expérience du désira déchirant est vaine pour l'homme, nécessaire pour l'artiste b. Cette conception distincte de l'homme et de l'artiste par Baudelaire nous permet de comprendre la valeur opposéede l'expérience du « désir déchirant » pour l'un et pour l'autre.

En effet, l'expérience en question est vécue en pureperte pour l'homme, elle est l'occasion d'une souffrance qu'il est incapable de rémunérer, une souffrance qui ne lui. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles