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MALHERBE François de

Publié le 07/11/2020

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Francis Ponge qui le donne en exemple, c'est à celui-ci que nous prêterons plutôt l'oreille, ainsi d'ailleurs qu'à Chénier (« On voit combien Malherbe était né à notre poésie, combien son oreille était délicate et pure dans le choix et l'enchaînement de syllabes, sonores et harmonieuses, et dans cette musique de ses vers, qu'aucun de nos poètes n'a surpassée »); à Baudelaire aussi, qui l'a longuement « pratiqué »; à Mallarmé qui imite les « sonnets galants » de Malherbe dans Placetfutile. Au total, ce poète, au cours des siècles et de nos jours encore, ne cesse de jouer, pour la technique de la poésie, le rôle que joue Bossuet pour la technique de la prose : il est un écrivain pour écrivains. Un modèle; mieux encore, un exercice. Et d'abord, à l'abandon (qui est parfois tenu pour la vertu propre aux lyriques), Malherbe préfère la tension. Son vers plein, dense, nerveux, fuit le bourrage, la «cheville» et (vice majeur à ses yeux), le débit « coulant » : l'épanchement, que chériront plus tard les élégiaques au siècle romantique. ll appelle de tous ses vœux la contrainte la plus rigoureuse : Mon goût, dit-il, cherche l'empêchement. Sans aucun doute, la poétique de Malherbe a gagné du terrain dans la mesure où celle d'un Lamartine, par exemple, facile et abondante, s'est vue de nos jours un peu dévaluée. Ensuite, au subjectif il préfère l'objet. Le but d'un poème n'est pas d'exprimer l'âme du poète, mais de parvenir à la fabrication d'un objet concret: le poème. Humilité - en apparence, du moins - puisque l'auteur n'a plus le droit de se laisser aller à l'exhibitionnisme. Son personnage n'intéresse personne. Ni démiurge, ni victime expiatoire, ni mage, ni guide, le spécialiste de l'art des vers ne se reconnaît aucune fonction sociale, aucune mission : Un bon poète, nous dit Malherbe, n'est pas plus utile à l'État qu'un joueur de quilles. Ce qui fait le grand artiste, ce n'est pas le «génie », au sens grec - le daimon -, c'est plus simplement la valeur artisanale du travail qu'il laisse sortir de son établi, de ses mains. Quant à lui, Malherbe se définissait un excellent arrangeur de syllabes (on pense à cette autre auto-définition, qui est celle du poète Queneau : « un forgeron de rythmes»). Humilité de pure apparence, disions-nous, car cet objet façonné par le poète ne se propose pas moins que de saisir le temps au vol, afin de le pétrifier à jamais. Il élève une marque étemelle, ainsi que le promet le fanfaron Malherbe à sa bien-aimée, Charlotte d'Auchy (Sonnet à Caliste). Monument d'un moment, le poème assure l'immortalité tout ensemble au destinataire (dernier vers de L'Ode sur les heureux succès de la Régence) et à l'expéditeur (dernier vers de L'Ode sur les heureux suc

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