MAITRE BERTRAM

« MAITRE BERTRAM XJVe - X ve siècle MAITRE BERTRAM LE PEINTRE compte parmi les rares artistes allemands du XIVe siècle dont on puisse faire la biographie.

Originaire de Minden, en Westphalie, il se fixa comme peintre à Hambourg au plus tard en I367, où il eut un atelier important.

Il fit son testament en 1410, car.

« il n'y a rien de plus certain que la mort, et rien de moins certain que votre heure dernière ».

Il est mort avant 1415, car son frère Cord de Byrde brigue son héritage au cours de cette même année.

L'œuvre personnelle de Bertram consiste en tableaux peints en 1383 pour l'autel de Saint­ Pierre de Hambourg.

Une œuvre un peu plus récente est l'autel de la Passion, au Musée régional de Hanovre.

C'est dans l'atelier de Bertram que virent le jour l'autel de la Vierge à Buxtehude, les six tableaux du Musée des Arts décoratifs à Paris, un petit autel de la Vierge provenant de Harvestude, à la Galerie de Hambourg, et le grand autel du Musée Victoria-et-Albert de Londres, se composant entre autres de quarante-cinq scènes de l'Apocalypse.

On retrouve l'influence de Bertram dans les autels de Tempzin, Wismar et Doberan sur la Baltique.

Les œuvres de Maître Bertram reflètent l'état de l'art durant la seconde moitié du XIVe siècle à l'est de l'Europe centrale.

D'abord à Vienne, puis surtout à Prague, les peintres de la cour de Charles IV se rallient au nouvel art italien dont Giotto fut le protagoniste.

A la peinture plastique aux figures monumentales qui se développa sous cette influence succéda une nouvelle peinture qui accommoda ce style au gothique.

La France joua un rôle déterminant dans la formation de cette peinture.

Le style de Maître Bertram tire son origine de la plastique pesante de son maître Théodoric, c'est-à-dire de l'école de peinture de Prague des années 1360 à 1370.

Mais il remplace la placidité solennelle de son modèle par un mouvement plein d'une péné­ trante et rationnelle subtilité.

Le génie de l'Allemagne du Nord est responsable de ce qu'il y a de brutal dans l'art de Maître Bertram.

Dans cette seconde peinture, les personnages sont plus petits par rapport à la surface totale de la toile et accusent un caractère plus gothique.

Le coloris s'en­ richit.

La grandeur solennelle est remplacée par la recherche de l'atmosphère.

Ce changement profond s'accentue encore dans les tableaux de l'atelier de ~faître Bertram, ainsi que dans l'autel de Buxtehude, tandis que d'autres ouvrages conservent le style ancien.

54 KARL-M.

SWOBODA Professeur d'histoire de l'art à l' Universitl Directeur de J'Institut d'histoirt de l'art de l' Universitl Vierme MAITRE BERTRAM «La Cim.

» ( Niednsiichsisclu Landesga/erie, HtJIUJvre.). »