Maharadjahs
Publié le 15/05/2020
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1.
Les anciens souverains des Etats indiens (radjahs, maharadjahs, nizams, nawabs,
princes, etc.) se sont engagés, depuis 1962, dans l'action politique.
Nombre d'entre
eux, candidats aux élections de février 1967, se présentaient contre le Parti du Congrès.
C'est pourquoi, en juin 1967, le comité panindien de ce parti a demandé à Mme Gandhi de mettre fin à leurs privilèges.
Cette mesure qui nécessite un amendement de la Constitution a ressoudé la solidarité de tous les anciens princes, et leur opposition, grâce à leur influence, risque de porter un coup sévère au Parti du Congrès.
2.
Lors de l'indépendance, l'Inde comprenait, outre les "provinces" de l'adminis
tration britannique, 562 Etats princiers représentant environ la moitié de la superficie de la colonie, et un tiers de la population.
Ces principautés, de taille très variable, durent fusionner entre elles ou avec les provinces voisines pour former les nouveaux
Etats.
Cette opération, achevée en 1950, fut menée pacifiquement.
Les anciens princes recevaient en dédommagement, du gouvernement fédéral, une pension exo
nérée d'impôts dont le montant variait avec la taille de leurs Etats (5 millions de
roupies, soit 240 000 livres sterling par an, pour le nizam d'Haïderabad, quelques centaines de roupies pour certains Etats minuscules).
Ces pensions devaient être
diminuées progressivement pour les héntiers jusqu'à extinction complète.
3.
Les maharadjahs et autres princes, dont plusieurs possédaient une richesse fabu leuse, avaient signé avec l'Union indienne des accords qui leur garantissaient, avec la pension, certains privilèges: étendard personnel, immunité devant la justice, plaques d'immatriculation spéciales pour leurs voitures, certaines exemptions de droits de
douane ...
Néanmoins leur situation économique s'était considérablement dégradée.
Certains se sont mis dans les affaires, d'autres ont transformé leurs palais en hôtels, d'autres sont devenus diplomates (le maharadjah de Jaipur est ambassadeur de l'Inde à Madrid, fonctions pour lesquelles il ne touche pas de traitement).
4.
Quand le gouvernement eut pris des mesures menaçant les nantis, beaucoup de princes mécontents ont adhéré au Parti Swatantra.
(Ce parti, qui réunit les grands
propriétaires fonciers et les industriels, dénonce la vénalité et la corruption du Parti
du Congrès).
D'autres s'appuient sur le Jan Sangh, parti hindou orthodoxe qui voit dans les maharadjahs les sauveurs éventuels d'une république hindoue.
Le rôle de
ces anciens souverains n'est pas négligeable, car leur fortune leur permet de mener
une campagne électorale.
Pourtant un nombre important de princes avaient joué la carte du Congrès pour maintenir leurs privilèges: le maharadjah de Cachemire est
ministre du Tourisme, trois petits princes détiennent des portefeuilles, le gaekwar de
Baroda est le membre le plus important du gouvernement provincial du Gujerat.
5.
En juin 1967, la maharanée douairière de Gwalior a pu renverser le gouvernement provincial (à majorité du Parti du Congrès) du Madhya Pradesh.
Le Parti du Congrès
a été défait par les anciens princes à Orissa et au Bihar.
L'attaque contre leurs privi lèges a resserré la solidarité des maharadjahs qui ont formé un "syndicat, (dirigé par le maharadjah de Baroda) dans lequel se retrouvent partisans et opposants du gou vernement de Mme Gandhi.
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