Madame des UrsinsL'égérie des Bourbons d'Espagne.

« 1 / 2 Madame des Ursins L'égérie des Bourbons d'Espagne 1642-1722 Marie-Anne de La Trémoille a 17 ans lorsqu'elle épouse Adrien Blaise de Talleyrand, prince de Chalais.

Un duel oblige son mari à s'exiler; elle le suit en Espagne puis en Italie.

Elle est très affectée, en 1670, par la perte de c~t époux et passe plusieurs années au cou­ vent.

Sa peine surmontée, elle s'installe à Rome où le cardinal d'Estrées décide de l'utiliser au service des intérêts français et arrange son remariage avec un grand aristocrate romain, le prince Orsini, duc de Bracciano (1675).

Le palais Orsini devient une véritable succursale de Ver­ sailles, où intriguent diplomates et hom­ mes politiques.

En 1698, après la mort de son second mari, la princesse francise le nom de «degli Orsini» en «des Ursins» et se consacre entièrement à la politique.

Elle prépare ainsi le mariage du petit-fils de Louis XIV, le jeune duc d'Anjou devenu roi d'Espagne sous le nom de Philip­ pe V, avec Marie-Louise-Gabrielle de Savoie.

Sur recommandation de Mme de Maintenon, elle est nommée «came­ rera mayor» de la nouvelle reine en 1701.

Elle sait se rendre indispensable auprès de ces jeunes souverains âgés de 18 et 13 ans.

Elle gouverne en fait l'Espagne à travers eux.

La guerre de la Succession déchire le pays et Mme des Ursins montre quelque indépendance vis-à-vis des intérêts français.

On juge son influence trop grande et elle se fait beaucoup d'ennemis.

Le cardinal d'Es­ trées, dont elle a provoqué le rappel, est de ceux-ci.

Des ragots compromettent sa réputation auprès de Louis XIV.

Ce dernier la rappelle en 1704.

Mme des Ursins vient se justifier à Versailles.

Elle obtient aisément gain de cause, car la situation en Espagne s'est aggravée depuis son départ.

De retour à Madrid, elle apprend que, devant les revers de ses armées, Louis XIV envisage de déposséder son petit­ fils au profit de l'archiduc Charles que soutiennent les coalisés.

Elle refuse de se résigner et réussit à faire accepter Phi­ lippe V par les Espagnols en domptant la noblesse et en éloignant les étrangers de l'entourage royal.

La victoire du duc de Vendôme à Villaviciosa (1710) con­ court opportunément à sauver la cou­ ronne du jeune Bourbon.

Après la mort de la reine Marie-Louise, Mme des Ursins est chargée de trouver une nouvelle épouse à Philippe V.

Abu­ sée par le représentant de Parme, Albe­ roni, elle fixe le choix du souverain sur Elisabeth Farnèse qu'elle croit sans caractère.

Mais, dès son arrivée à Madrid, la nouyelle reine évince brutale­ ment Mme des Ursins qui doit aussitôt regagner la France.

Mal accueillie à Versailles et en Hollande, la princesse des Ursins se retire à Gênes, puis à Rome où elle meurt à l'âge de 80 ans. 2 / 2. »