Madame Bovary analyse linéaire - chapitre 12
Publié le 07/03/2025
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Madame Bovary - ANALYSE LINÉAIRE
Ce texte est un extrait du roman réaliste Madame Bovary de Gustave Flaubert, grand
romancier du XIXe siècle, il est connu pour être obsédé par le style parfait comme en
témoignent ses brouillons.
Publié en 1857, Madame Bovary est le premier roman de
Flaubert.
Le roman est inspiré de faits divers, il retrace la vie d’Emma Bovary épouse d’un
médecin de campagne, qui s’ennuie, tant sa vie ne ressemble pas à celle qui est évoquée
dans ses lectures.
Madame Bovary fait d’ailleurs l’objet d’un procès en 1857 pour outrage
aux bonnes moeurs en racontant la vie dissolue d’une bourgeoise
de province.
Dans le roman, on retrouve l’ironie de Flaubert, se moquent alors des élans
romantiques de son héroïne.
L’extrait que nous allons analyser est un exemple de ses
rêves.
Il est situé au chapitre 12, dans la deuxième partie du roman.
Cet extrait met en avant
la protagoniste, Emma en pleine rêverie tandis que tout le monde autour d’elle dort : nous
allons alors analyser son rêve éveillé et nous intéresser à quel portrait Flaubert dépeint de
l’héroïne, et en quoi ce texte illustre-t-il parfaitement le bovarysme ?
Pour répondre à cette question, nous analyserons les 4 mouvements du texte : ainsi, les
deux premières lignes présentent la réalité d’Emma construite sur des faux semblants, les
lignes 3 à 11 mettent en avant le rêve de fuite d’Emma, les lignes 11 à 18 suggèrent un rêve
exotique.
Enfin les trois dernières lignes expriment le retour brutal à la réalité.
Lecture
Premier mouvement
● Nous allons analyser le premier mouvement qui porte sur la mise en place du cadre :
la réalité d’Emma Bovary dans sa relation avec son mari Charles, qui est basée sur
des faux semblant.
Cette mise en place se construit sur la focalisation zéro adoptée
par le narrateur, ce dernier connait la vérité sur Emma et indique ce que font
simultanément les deux époux.
● Cette focalisation zéro se reconnaît par l’utilisation du « tandis que » à la ligne 1,
cette formulation évoque les actions simultanées d’Emma et Charles.
La relation
entre ces derniers et donc basée sur de faux semblants.
● Le narrateur évoque ceci par des jeux d’opposition : par exemple, à la ligne 1 le
verbe « dormait », à la forme négative, s’oppose à l’adjectif « endormie » qui est
associé à la locution verbale « faisait semblant », ceci illustre alors un jeu sur les
apparences.
De plus, le parallélisme « il s’assoupissait à ses côtés, elle se réveillait
en d’autres rêves » aux lignes 1 et 2, souligne encore l’opposition entre l’homme et la
femme : il s’assoupit, elle se réveille, il est à ses côtés, elle est ailleurs, mettant
encore en avant cette relation fondée sur les apparences.
● Après la mise en place du cadre, le narrateur aborde le rêve éveillé d’Emma, un rêve
dans lequel elle s’enfuit avec son amant Rodolphe.
C’est le contenu du deuxième
mouvement, qui évoque ce rêve en deux temps.
● Pour marquer le basculement dans le rêve d’Emma, le narrateur adopte un point de
vue interne, tout le rêve est alors raconté à travers la subjectivité et la sensibilité
d’Emma.
Deuxième mouvement :
● La référence aux « quatre chevaux » à la ligne 3, référence aux carrosses des
contes de fées met en avant le fait que le rêve éveillé d’Emma est influencé par ses
lectures.
● Ce rêve éveillé est un rêve de fuite, ainsi, aux lignes 3 et 4, l’évasion d’Emma est
illustrée par le champ lexical du mouvement avec à la ligne 3 l’expression «
emportée » puis à la ligne 4, le verbe « allaient » qui souligne une fuite vers l’avant.
Un peu plus loin dans le texte, à la ligne 7, le verbe « marchait » viendra renforcer
cette idée de fuite, de départ.
Le rythme des phrases est saccadé, comme pour
imiter le mouvement du galop des chevaux.
En outre, la répétition de « ils allaient » à
la ligne 4 accentue le mouvement de fuite, soulignant ainsi une volonté d’évasion,
Emma voudrait tout laisser derrière elle.
● Dans son rêve, la protagoniste y inclut son amant, comme on peut le voir par le
passage du « elle » singulier à la ligne 3 au « ils » pluriel à la ligne 4.
C’est un rêve
d’amour, un rêve romantique, traduit par exemple par l’apposition « les bras enlacés
», ligne 4.
● Cependant, on remarque que dans le rêve, le nom de l’amant d’Emma n’est pas
mentionné : sa présence ne compte pas, le plus important est l’évasion.
De plus, le
groupe infinitif « sans parler » sous-entend qu’il n’y a pas de communication dans
cette union, c’est une relation vouée à l’échec.
Ce rêve de fuite est donc influencé
par des lectures : on remarque l’influence des romans du XIXe siècle dans le rêve.
On remarque ainsi dans la phrase « des cathédrales de marbre blanc, dont les
clochers aigus portaient des nids de cigogne » ligne 6 et 7, l’influence du roman de
Victor Hugo, Notre Dame de Paris.
« bouquets de fleurs que vous offraient des
femmes habillées en corset rouge » est inspirée de Carmen de Prospère Mérimée et
à la ligne 10, l’extrait « des tas de fruits, disposés en pyramide au pied des statues
pâles » est influencé par le livre Le Comte de Monte Cristo par Alexandre Dumas.
Troisième mouvement :
● La deuxième partie du rêve évoque un rêve qui est exotique.
Dans les lignes 11 à 18,
on retrouve à nouveau l’influence romantique dans le rêve d’Emma : le narrateur
nous emmène en bord de mer, peignant ainsi ce paysage avec des expressions
comme filets bruns », « falaise », « cabanes ».
● Dans ces lignes, on retrouve encore l’abolition de l’espace avec la référence aux «
gondoles » qui rappellent l’Italie, côtoyant le « hamac » ligne 14, rappelant quant à
lui, plutôt les îles.
On a à nouveau l’idée d’un pêle-mêle d’images à la manière des
rêves.
● Malgré l’apparition du verbe « s’arrêteraient », qui indique un arrêt dans la fuite, on
observe toujours l’idée de mouvement grâce aux verbes « se promèneraient » et «
se balanceraient » à la ligne 14.
On remarque aussi la présence du parallélisme des
deux propositions : « ils se promèneraient en gondole, ils se balanceraient en hamac
», qui créé alors un effet de balancement.
● Néanmoins, le temps des verbes n’est plus le même que dans la première partie du
rêve,....
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