Ma bohème
Publié le 28/06/2024
Extrait du document
«
Texte 15 : “Ma Bohème”
Intro :
Arthur Rimbaud est un poète du XIXe siècle qui cherche à s’émanciper des traditions.
Né dans une riche famille, il fait des études littéraires et religieuses.
Il a écrit de
nombreuses œuvres en s'inspirant de différents mouvements littéraires, dont les
célèbres Cahiers de Douai.
Le texte étudié est le dernier poème du second cahier, il
clôt donc ce recueil écrit par le poète au cours de l’année 1870 comme il l’indique
dans le paratexte de certains de ses poèmes.
La Bohème est une région de l’actuelle
République tchèque, les bohémiens étaient des nomades qui vivaient dans des
roulottes et par expansion Rimbaud désigne avec ce terme la vie vagabonde d’artiste.
Lecture :
Pbq :
Il s’agira de voir comment ce sonnet reflète l’âme d’un poète encore enfant qui
grandit.
Mvt :
Dans le 1er quatrain, le poète commence par se dépeindre en vagabond espiègle
dévoué à la muse, c'est-à-dire à la poésie.
Il se présente ensuite dans le second quatrain en Petit-Poucet heureux de se perdre
dans un espace nocturne, source d'inspiration poétique.
Les deux tercets enfin, le peignent en prince des poètes.
Mvt 1 : Récit de sa vie de bohémien exaltante.
Le titre : “Ma Bohème” montre qu’il s’agit d’une expérience personnelle avec le
déterminant possessif “ma”, immédiatement nuancé par le sous-titre.
C’est une
sorte d’antithèse car “fantaisie” signifie imaginaire.
Dès le premier mot : le pronom personnel “je”, on peut voir l’évocation de cette
expérience personnelle puisque l’on dénombre 19 occurrences de la première
personne ce qui donne à ce poème une tonalité lyrique.
Tonalité renforcée par
l’accumulation de points d’exclamation des troisième et quatrième vers.
En effet, ce poème s’avère d’emblée extrêmement musical : la présence de
deux allitérations en “p” et en “t” évoquent le rythme léger de la marche.
Un enjambement interne, la césure passe entre “les points” et “dans les poches”
coupant en 2 ce complément, vient immédiatement perturber avec espièglerie le
rythme classique de l'alexandrin.
L’anaphore de « j’allais » image une longue marche, cependant, il n’indique pas
jusqu’où.
De plus, le terme très prosaïque “paletot” renforce les “poches crevées” : on
comprend que dans sa situation l'humour réside dans le double sens de l'adjectif
“idéal” le paletot est tellement usé qu'il correspond à l'idéal de pauvreté de cette
bohème fantasmée mais il est aussi usé au point qu'il n'en reste plus qu'une
idée.
Dans le vers 3, il s’inscrit dans la tradition littéraire de la muse, ici apostrophée,
qui inspire le poète dont il est le serviteur fidèle.
La tournure “Oh ! là ! là !” donne une impression du pris sur le vif : il écrit
comme il parle.
Cela semble être de l’autodérision avec l’adj “splendides” et
l’irrégularité rythmique la signale également.
Par ailleurs, ces « amours » sont
« rêvées » et non réalisées.
Le participe « rêvées » lui rime ironiquement avec
« crevées » vers 1 comme si le rêve restait irréalisable et voué à l'échec.
Cclp 1 :
Dans ce premier quatrain, on comprend que le poète explique sa vision de la vie de
poète, la vie de bohème.
On ne connaît pas sa destination, qui est sans importance,
mais Rimbaud nous indique son but : la poésie.
On se rend compte dans ce premier
quatrain qu’il s’agit certes, d’une fugue physique mais aussi littéraire, en effet R.
a
beau respecter les règles du sonnet, une forme importée en France au XVème siècle,
très utilisée et vénérée des anciens.
Il y même des enjambements espiègles et des
termes prosaïques, Rimbaud joue avec les conventions poétiques classiques pour
exprimer à la fois l'idéal de pauvreté et une autodérision amusée.
Son style allie
lyrisme, humour et fantaisie rendant ce poème à la fois personnel et universel.
Mvt 2 : Un Petit-Poucet à la belle-étoile.
Le poète cherche à dépeindre l'usure de son costume en débordant sur le 2nd
quatrain avec « mon unique culotte avait un large trou » ce débordement au
mépris des règles classiques donne un tour naïf à cette autoportrait.
Avec les
termes « culotte » et « large trou » Rimbaud s'amuse à couler le grotesque et le
trivial dans l'alexandrin classique.
Ce cinquième vers reprend le motif des
“poches crevées” et du “paletot” avec le terme prosaïque “pied” qui est
récurrent chez R., dans “Le Dormeur Du Val” par exemple.
C’est aussi un terme
utilisé par Théodore de Banville, un autre poète avec qui Rimbaud semble jouer.
Ils font rimer ensemble « frou-frou » avec « trou » dans différents poèmes.
Rimbaud explicite sa fugue au vers 7 en la magnifiant : il dort à la belle étoile.
La référence intertextuelle « Petit-Poucet rêveur » du conte enfantin montre qu'il
élève l'enfant au rang des poètes, il s'y assimile à la différence qu'il ne sème pas
de cailloux mais des rimes comme le montre son rejet au vers 7.
Elles sont
rejetées du verre comme ils sont jetés de la poche.
Puis le terme prosaïque « frou-frou » contraste énormément avec cela ainsi
qu'avec le terme noble étoile
Étoiles qu'il s'approprie avec le déterminant possessif « ma » comme son
unique culotte ou encore sa course et son auberge.
Il montre ainsi que ce
sont des impressions et sensations qui lui sont propres et personnelles même
si elles sont imaginées.
« Doux frou-frou....
»
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