Lysippevers 390-310 av.
Publié le 22/05/2020
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Lysippe
vers 390-310 av.
JC
Lysippe de Sicyone, fils de Lysippe (?), qu'on renvoie parfois, avec imprudence, dans les
livres, aux temps hellénistiques, sous prétexte que les nouveautés de son style auraient
débordé, forme et esprit, la doctrine classique — mais en va-t-il bien autrement pour
d'autres ? — appartient pleinement au IVe siècle.
Il y a formé, d'après les dates de sa
carrière, avec Scopas et Praxitèle, la triade essentielle des maîtres novateurs qui ont été,
peu ou prou, les contemporains de Platon, puis d'Alexandre.
C'est le dernier des grands
noms de la sculpture classique, et ce nom est celui d'un artisan devenu artiste de cour.
Rusé et parcimonieux, acharné et pauvre, Lysippe a créé jusqu'à sa mort : il avait ouvré, de
ses mains de fondeur, plus de mille cinq cents statues.
Chaque fois qu'il avait terminé et
livré l'une d'elles, il versait en souvenir, dans un petit pot, la dîme modeste d'une piécette
d'or.
Nous le voyons vivre, entre sa fonderie et sa forge, actif, songeur, grognon, l' œ il
luisant d'intelligence et de perspicacité ; ce merveilleux animateur du bronze, nous ne le
savons que depuis peu, avait débuté à peu près vers le même temps que Scopas ou
Praxitèle.
En 364, sinon un peu avant, il avait reçu des Thessaliens, pour Delphes, la
commande d'un Pélopidas , qui fut sans doute sa première effigie honorifique officielle, mais
non sans essai initial.
Grâce à sa longévité d'homme sobre, celui que l'Anthologie appelle
plaisamment et complaisamment à la pratique du courage, et nomme “ le Vieux
Sicyonien ”, a été un jour le portraitiste officiel d'Alexandre, emmené par lui aux armées en
Anatolie, à Rhodes puis jusqu'à Tyr et en Égypte.
Il a partout laissé la trace des leçons de son art efficace et sincère, nullement idéalisant ni
courtisanesque ; on lui doit encore un portrait de Séleucos roi, après 320.
Dieux et héros, princes et hommes du stade, les animaux, même les objets des arts dits si
injustement “ mineurs ”, tout l'a intéressé.
Il n'a pas dédaigné des commandes
commerciales pour des modèles de vases dignes d'assurer au mieux la diffusion des
grands crus de Macédoine ; il a sculpté des fauves, des chevaux, avec prédilection, des
chiens même.
Il a traité des statues isolées ou des groupes, tel celui des ancêtres et de la
famille du Pharsalien Daochos : syagenikon (“ ensemble de famille ”) dont nous avons les
copies en marbre à Delphes.
Il a fait naître des dieux colossaux, à Tarente, à l'isthme, Zeus,
Poseidon, Héraclès , et des statuettes de laraire jusqu'en Macédoine en Asie ; des scènes de
guerre violentes, comme le dangereux franchissement du Granique par la cavalerie des
Hétairoi ; ailleurs, des scènes de chasse, comme l' ex-voto de Cratéros , qu'il aménagea après
321 à Delphes avec Léocharès.
Qu'il s'agisse d'olympiens, d'athlètes, de chefs de guerre ou
d'animaux, on retrouve partout une même étourdissante habileté manuelle, sans cesse en
progrès, l'instinct de la vie plastique, le souci du détail, qui ne s'abaisse d'ailleurs jamais à
fignoler.
Les chevelures des guerriers, celles des “ olympioniques ”, sont, à l'occasion,
trempées de glorieuse et modeste sueur ; les bouches geignent ouvertement sous l'effort
imposé.
L' Hermès Azara qui est la plus “ humaine ” des effigies d'Alexandre combattant, a
servi de modèle à Philoxénos d'Erétrie, pour l'Alexandre de la Bataille de Gaugamela (copié
ensuite sur la mosaïque de la Casa del Fauno, à Pompéi) ; le visage du prince nous montre
moins l'éclat de la vie de cour que la fatigue du pouvoir suprême, ou le risque de la
conquête acharnée, sans lendemain..
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