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Lupos apud oves... linquere

Publié le 04/01/2022

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« Lupos apud oves ••• linquere Laisser les loups près de la bergerie Cette expression de Plaute (Pseudo/us, 141) désigne une action particu­ lièrement imprudente: plusieurs auteurs de la fin de I' Antiquité ou de l'époque médiévale utilisent des locutions voisines (pour plus de détails, cf.

Sutphen 178 sq.), notamment Térence (Eunuchus, 832 : lupo ovem commisisti), Cicéron (Philippiques, 3, 11, 27 : 0 praeclarum custodem ovium ...

lupum) et Ovide (Ars amatoria, 3, 7 sq.

et 2, 363 sq.

), à pro­ pos de Ménélas qui commit l'erreur stupide de partir en laissant Hélène aux côtés de Pâris.

Térence, comme Ovide, illustre la sentence par un exemple emprunté à la littérature amoureuse, et tous deux décrivent l'imprudence de l'amant qui abandoMe sa tendre agnelle (l'amante) aux crocs féroces du loup affamé (le rival) ; Abélard reprendra la même image (Ep., 1, 6), en rapportant que Fulbert, oncle d'Héloïse, lui confia ingénument sa nièce, en favorisant ainsi leur hymen.

Donat, en com­ mentant ce passage de I' Eunuchus, appliquait l'expression à Thaïs, la célèbre courtisane, car cette fo11111.1le décrivait selon lui une caractéris­ tique féminine et lascive (continet enim in se et femineam reverentiam et meretricium sensum).

Cicéron (Philippiques, 3, 11, 27), par contre, ne condamne pas celui qui confie ses brebis à la garde du loup mais celui qui se comporte comme un loup pa1111i des brebis.

Le topos était déjà présent chez les auteurs grecs, en particulier chez Hérodote ( 4, 149), et chez Esope (165 Hausrath): un berger imprudent confiait son troupeau à un loup qui avait fait semblant d'être inoffensif, mais qui dévora les bre­ bis dès que le berger eut tourné les talons.

L'image pouvait aussi évoquer Ltn ►, où les loups seraient amoureux des brebis et les épouseraient (cf.

n.

1677): c'est ainsi d'ailleurs que les parémiographes (Diogen.

5, 96) expliquaient l'expression ÀuKoS' Kal o"(v TToLµa(veL, >, alors que d'autres auteurs décrivaient un lion menant une existence pacifique au milieu d'un troupeau de brebis ( cf.

Polybe, 5, 35, 13 ; Plutarque, Vie de Cléomène, 54).

Le fait d'aban­ donner un troupeau aux loups (TTpo~ciXXovTES Kvalv dpvas) pouvait parfois être le signe d'une méchanceté intrinsèque, comme l'expli­ quaient les parémiographes ( cf.

Diogen.

7, 62), tandis que le Xv1eos TT.

La Fontaine (3, 3) utilise ce topos pour réprouver les actions allant à l'encontre des lois de la nature ( n.

160 l ; 1659) : le loup, parfaitement déguisé en berger, étant démas­ qué parce qu'il n'était p~ arrivé à contrefaire sa voix.

Notons enfin que l'on retrouve notre sentence latine au début de la Suzanne de Nicodème frischlin, tandis qu'au troisième acte de la Naissance du Christ de Lope de Vega, le tableau où les loups qui se mettent à compter les brebis est un signe miraculeux de la naissance du Rédempteur.. »

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