LUMIÈRE D'AOUT de WILLIAM FAULKNER

« LUMIÈRE D'AOUT de WILLIAM FAULKNER Venue à pied de l'Alabama, la fruste paysanne, Lena Grove, enceinte, arrive à Jefferson, dans le Mississipi.

Le jourmême où le père de son enfant, un incapable nommé Lucas Burch, y est arrêté, soupçonné d'avoir incendié lamaison d'une blanche, Miss Burden, afin de cacher le meurtre de celle-ci...

Sous l'implacable lumière d'août, dansl'attente imminente de la naissance, va se dérouler un drame à la fois sordide et poignant, sous-tendu par lespréjugés, les malentendus, les malédictions accablant une société multiraciale, fermée au dialogue et à l'amour, oùles angoisses refoulées d'êtres exaspérés doivent tôt ou tard déboucher sur la tragédie. Publié en 1932 (alors que l'auteur venait de perdre un enfant), il est un des chefs-d'oeuvre de Faulkner.

C'est leréquisitoire réaliste, mais nourri d'un symbolisme très riche, d'un homme qui, hérissé par les tabous sociaux des Etatsdu Sud, se libère de ses révoltes.D'une lecture d'abord difficile, à cause de son architecture spéciale, ignorant volontairement le temps des horloges,ce roman est un document capital à verser au dossier du problème noir américain (dont il met en lumière lescomplexités psychologiques), et un incontestable "sommet" de la littérature universelle. Né en 1897, à New-Albany (Mississipi), non loin du cadre réel de Lumière d'août », W.

Faulkner avait une héréditéesclavagiste dont il chercha constamment à se dégager, tout au long de son oeuvre, lancinante et impressionnante« Saga ›, de l'âme sudiste.

Peu marqué par l'Europe, il n'en appartient pas moins à « la génération perdue » : «fugitif » à sa manière, il s'enferma, en effet, volontairement dans le Yoknapatawpha, comté fictif du Mississipi où sesituera l'action de ses plus grands romans : « Le Bruit et la Fureur » (1929), « Sanctuaire » (1931), « Lumière d'août», « Absalon ! Absalon ! » (1936)...

Lauréat du Prix Nobel en 1949 pour n'avoir pas « cru en la fin de l'homme », ilsera terrassé en 1962 à l'hôpital d'Oxford par une crise cardiaque.. »