Luis Váez de TorresXVIIe siècleParmi les explorateurs de l'océan Pacifique,
Publié le 22/05/2020
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Luis Váez de Torres
XVIIe siècle
Parmi les explorateurs de l'océan Pacifique, la figure de Luis Váez de Torres présente un
certain mystère, non seulement parce que les récits de sa grande découverte du détroit qui
sépare l'Australie de la Nouvelle-Guinée sont restés enfouis dans les archives espagnoles
pendant plus de cent cinquante ans, mais encore parce que nous savons peu de chose de
cet homme, sinon qu'il fut à la fois un loyal subordonné et un commandant ouvert,
navigateur habile et courageux.
Torres était capitaine du San Pedro et second de Ferdinand de Quiros, lequel commandait
sur le San Pedro y San Pablo, lorsqu'il quitta Lima le 21 décembre 1605 pour un voyage de
découverte, à la recherche du continent austral encore inconnu.
Quiros, qui avait navigué
auparavant dans l'océan Pacifique et y avait découvert des îles, qu'il espérait revoir encore,
était un visionnaire, un mystique religieux.
Il eut la chance de s'assurer l'aide du brave et
pratique Breton (certains récits le disent Portugais), dont il refusa cependant d'accepter le
sage conseil quant à la route à suivre et, plus tard, à propos d'une mutinerie qui germait à
bord du vaisseau amiral, et dont Torres avait eu vent.
Alors qu'ils faisaient voile à travers le vaste océan Pacifique, les vivres, l'eau et le
combustible se firent rares et les équipages furent mis à la portion congrue ; enfin, des îles
apparurent, atolls de corail émergeant des profondeurs presque insondables de l'océan.
Impossible d'aborder, ni même de jeter l'ancre près des rivages.
C'était Torres qui, chaque
fois, conduisait les détachements envoyés pour tenter de gagner la terre, lui encore qui
affrontait les récifs battus par le ressac, à la recherche d'un accostage, ou qui plongeait
même dans la mer pour nager jusqu'à la rive, premier Européen à prendre ainsi contact,
sur des plages inconnues, avec les indigènes armés.
Lui-même sans armes, il les saluait
amicalement ; il leur demandait par signes de l'eau et des vivres, ou des renseignements
sur la situation d'autres îles et la distance qui les en séparait.
Finalement, Torres trouva un ancrage aux abords d'une île nommée par les indigènes
Taumaco.
Tandis que Quiros était resté à bord, il avait plongé dans la mer et grimpé sur la
grève rocheuse.
“ Tous les chefs vinrent à moi pour faire la paix ”, écrivit-il.
A la différence
des atolls de corail, bas et couverts de palmiers, l'île Taumaco était élevée, montueuse et
boisée, et il fut bien agréable de s'y reposer six jours.
Torres y trouva, avec de l'eau et des
vivres frais en abondance, des indigènes bienveillants qui lui apprirent l'existence de
“ plus de quarante îles, grandes et petites, et toutes habitées ”, à la recherche desquelles il
décida de faire voile.
Après avoir aperçu une autre petite île habitée par des indigènes qui opposèrent une vive
résistance à la tentative de débarquement, on vit surgir les crêtes d'une haute terre : les îles
des Nouvelles-Hébrides, que Quiros prit pour la grande terra incognita australis.
Cette fois
encore, ce fut Torres qui partit en avant pour marquer l'endroit propre à jeter l'ancre, et se
battre pour mettre pied à terre.
En grande cérémonie, Quiros prit possession de l'île au
nom du roi d'Espagne, conférant à tous ses officiers des titres pompeux et créant un ordre
de chevalerie.
Torres se vit attribuer le grade de maître de camp.
Par loyalisme envers
Quiros, il en accomplit alors la tâche qu'il détestait, et qui lui fut imposée par la folle vanité.
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