Luca della Robbia1400-1482Indépendamment de la notoriété qu'il s'est acquise grâce
Publié le 22/05/2020
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Luca della Robbia
1400-1482
Indépendamment de la notoriété qu'il s'est acquise grâce à ses terres cuites vitrifiées — il
fonda un atelier florissant qui travailla jusque vers la fin du XVIe siècle — on doit compter
Luca della Robbia parmi les plus grands artistes individuels de la Renaissance.
Au début
du Quattrocento, il prit sa place dans le mouvement — parallèle à celui qu'ouvrit
Donatello, le révolutionnaire — dont les représentants les plus importants étaient alors
Jacopo della Quercia, Ghiberti, Nanni di Banco.
Il sut donner une impulsion qui les
maintint vivantes aux valeurs essentielles de l'héritage gothique, en y associant, d'une
manière originale, les nouveaux éléments classiques et naturalistes, parfois venus
directement de Donatello avec qui il fut souvent en contact.
Les premiers documents qui
nous sont parvenus sur l'activité de Luca nous le montrent âgé de plus de trente ans,
engagé dans une œ uvre de grande importance : la Cantoria du Dôme de Florence
(1431-1438).
Et une reconstitution de son œ uvre juvénile basée sur les indices stylistiques
est rendue malaisée par l'homogénéité, presque déconcertante, de sa vaste production.
On
croit, cependant, généralement, depuis le XVIIe siècle (Baldinucci), qu'il s'était initié dans
l'atelier de Ghiberti.
Il faut écarter, au contraire, pour des raisons de chronologie,
l'assertion de Vasari lui donnant pour premier maître l'orfèvre Leonardo di ser Giovanni
(un des principaux auteurs des parties de l'autel d'argent du Baptistère de Florence qui
datent du XIVe siècle).
A l'exception de deux robustes puttis de bronze, qui sont
actuellement au Musée Jacquemart-André à Paris, la Cantoria, démembrée et privée de
plusieurs de ses éléments d'architecture, est aujourd'hui conservée au Musée de l' Œ uvre
de Florence, vis-à-vis de son pendant sculpté, à la même époque, par Donatello.
Les deux
œ uvres, placées déjà à l'origine l'une vis-à-vis de l'autre au-dessus des entrées des deux
sacristies du Dôme, ont donné à Vasari l'occasion d'une confrontation — qui s'impose à
nous aussi — entre deux conceptions diverses du relief.
Par opposition aux fougueux
puttis donatelliens, entraînés dans un effet de danse impressionniste, les groupes précis de
Luca — enfants et adolescents qui chantent et jouent de leurs instruments ou esquissent un
léger rythme de danse — révèlent un sens architectonique intime où s'exprime une vision
sereine de la vie.
Toute l' œ uvre de Luca est pénétrée de cette sérénité, lice à un sens
constant de la dignité de la figure humaine.
Dans les cinq reliefs en marbre figurant les
Arts (1437-1439) pour le côté nord du soubassement du Campanile se manifeste un goût
franchement gothique : dans la molle retombée des draperies, le rythme des attitudes,
l'atmosphère sylvestre de la Musique (Orphée jouant du luth au milieu de feuillages et
d'animaux).
Toutefois leur modération, leur pureté de forme les rendent dignes de
compléter la glorieuse série ouverte par Giotto et Andrea Pisano.
De 1439 sont, aussi, les
deux bas-reliefs en marbre (Florence, Musée National) destinés à l'autel de Saint-Pierre du
Dôme.
Leur caractère d'inachevé accentue encore l'effet de grandeur plastique : dans la
Délivrance de saint Pierre, où la scène de l'ange et du saint, qui s'éloignent d'un pas large et
mesuré du groupe des soldats endormis, est encadrée d'une architecture simple et
massive ; dans le Martyre, où le geste même du bourreau, qui lève le bras pour clouer les
membres du saint sur la croix, évoque le caractère épique des stèles attiques.
L'autel du
Saint-Sacrement (1441-1442) de Sainte-Marie de Peretola (à l'origine à Santa Maria Nuova,
à Florence) est d'un intérêt particulier pour le développement de la technique de Luca.
La
terre cuite vitrifiée y apparaît, pour la première fois, appliquée à une sobre architecture,
caractéristique de la première Renaissance florentine : fond d'azur de la lunette, feston.
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