Louis VALTAT:LA MAISON ET LE TROIS-MÂTS.

« Louis V ALTAT LA MAISON ET LE TROIS-MÂTS D'un tempérament peu expansif, Valtat a pourtant été un précurseur très audacieux.

Alors que les fauves en étaient encore à s'essayer au pointillisme, il annonce par la force de certaines compositions et la puissance de ses couleurs les bouleversements qu'allait connaître l'histoire de la peinture.

L'histoire a heureusement revalorisé la place de Valtat dans l'histoire de la peinture moder­ ne.

Nous ne sommes qu'en 1893 , et, com­ me le souligne justement le critique Georges Peillex, « Valtat par cette façon de donner à son tableau une structure volontairement affirmée s'éloigne de plus en plus de l' impressionnisme et fait pressentir ce que sera le fauvisme en lui donnant des antécé­ dents» .

LE TABLEAU On doit d'abord reconnaître à cette toile une grande originalité dans l'arrangement et le choix des éléments.

Cette vision d'un trois­ mâts à demi-masqué et collé à une maison v"ue de dos est si forte que Valtat ne lui • consacre pas moins de trois toiles , faisant varier ses sujets les uns par rapport aux autres.

la composition est resserrée comme dans une nature morte.

Chaque figure s'équilibre avec une autre.

les mâts , le poteau et le corps élancé de la jeune femme se répondent en formant une série de lignes rythmées et ner­ veuses.

le rouge pur du toit, peint en aplat et Auto~rtrait de Valtat réalisé en 1900.

«Un homme simple, modeste et bon •, disaient de lui ses amis.

Louis V AL TAT 1869-1951 • L11 MaisM et le troû-ldt:s .Huile sur tolle 46 an x 55 an • Slpf en bas, à droite, « L.V • • Pebat en 1893 • Loealisation : collection partieulière placé au centre de la toile, en renforce la tonalité.

l'agitation du ciel et le foisonnement de la végétation traduisent la même force d'interprétation.

L'HOMME Ce qui a surtout manqué à Valtat, c'est un destin aussi tragique que celui des deux peintres qu'il admirait le plus : Van Gogh et Gauguin.

C'est pourtant lui qui prit la tête de la révolte contre l'enseignemen t de l'Acadé­ mie jullian et qui poussa ses amis Bonnard et Maurice Denis à quitter l'atelier pour s'i nspi­ rer des sujets de la vie quot idienne.

Mais, de par son caractère, il n'était pas du genre à devenir le chef de file d'un nouveau mouve­ ment.

«Il ne fit rien pour se mettre en vedette , p. »