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L'OUGANDA AU XXe SIÈCLE

Publié le 20/09/2020

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« Article encyclopédique Le nom d’« Ouganda » est une déformation de « Buganda », le plus puissant royaume de la région des Grand Lacs, en Afrique de l’Est, au xixe siècle.

Entre 1890 et 1900, les Britanniques créent par étapes le protectorat de l’Ouganda que les Baganda (les habitants du Buganda) vont partager avec un grand nombre d’autres populations (royautés à l’ouest et au sud, sociétés sans État au nord et à l’est), suivant le tracé frontalier réalisé par les Britanniques. Dès 1900, les bases de ce qui va caractériser la vie politique ougandaise pendant plus de huit décennies est déjà en place.

Les Britanniques entretiennent en effet une relation privilégiée avec les Baganda - principaux auxiliaires de la colonisation, représentant approximativement un quart de la population - au détriment des autres Ougandais.

À partir des années 1920, la culture du caféier se développe au Buganda, puis dans le sud et dans les zones d’altitude.

Au tournant du xxie siècle, elle sera encore la principale source de devises du pays.

Pour éviter de donner trop de puissance aux Baganda, l’armée coloniale recrute principalement parmi les populations moins favorisées du Nord.

Il en résulte des tensions entre groupes ethniques. La polarisation religieuse entre catholiques et protestants est unique en Afrique.

Le Buganda a été converti au christianisme à la fin du xixe siècle. Entre 1888 et 1893, le royaume a connu trois guerres de religion.

Dès leur conversion, les élites reproduisent la compétition religieuse dans tout le protectorat.

Religion et identité ethnique vont marquer l’histoire de l’Ouganda. Trois partis s’organisent pour prendre part aux élections : le Parti démocrate (DP), catholique ; le Congrès du peuple ougandais (UPC), anti-Baganda, protestant et se définissant comme progressiste, et le Kabaka Yekka (KY, « le roi seul »), royaliste, protestant et conservateur.

Ce parti, dirigé par le roi du Buganda Mutesa II (1924-1969), revendique pour le Buganda une position privilégiée à l’intérieur de l’Ouganda. Le protestantisme est un trait d’union entre le KY et l’UPC.

Leur alliance leur donne la victoire à l’indépendance, en 1962.

L’hostilité entre les deux partis est cependant trop grande pour durer.

Le chef du gouvernement et de l’UPC, Milton Obote (1924-2005), est un Nordiste.

Il tranche la rivalité en faisant appel à l’armée le 24 mai 1966.

Mais, M.

Obote ne parvient pas à stabiliser son pouvoir.

À la fin des années 1960, il adopte une rhétorique de gauche (« The move to the left », le mouvement vers la gauche), qui inquiète les puissances occidentales.

Le 25 janvier 1971, le chef d’État-Major de l’armée, Idi Amin Dada (1925-2003), qui est musulman et originaire du Nord-Ouest, prend le pouvoir, encouragé par le Royaume-Uni et Israël.

Il établit un système politique fondé sur les identités ethnico-régionales, la fuite en avant et le pillage de l’économie.

La communauté indienne (75 000 personnes), qui contrôle l’essentiel de l’économie ougandaise, en est la première victime.

En 1972, elle est expulsée et ses richesses spoliées.

Idi Amin se brouille avec ses parrains occidentaux et développe une politique étrangère se réclamant de l’anti-impérialisme et du panislamisme. Des centaines de milliers de morts. En 1978, l’Ouganda occupe la rive gauche de la Kagera (Kagera salient), région. »

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