Lord Halifax

« Lord Halifax L'ambassadeur britannique aux USA. Edward Frederick Lindley Wood, premier comte de Halifax, et ministre des Affaires étrangères du gouvernementNeville Chamberlain, de 1938 à 1940, reçut cette parfaite éducation, empreinte de bienveillance et de dévouementau bien public, qui formait les politiciens idéals des jours où l'Empire britannique, en pleine stabilité, était dans sesplus grandes frontières.

Cela cependant, pas plus que la formation habituelle des politiciens britanniques — Oxford,Eton et chasse à courre — ne préparèrent Halifax à affronter des dictateurs aussi rusés qu'Adolf Hitler et BenitoMussolini.

Lord Halifax, du Yorkshire, était un homme aux convictions religieuses sincères, si probe et sérieux qu'on lecompara une fois, à «un grand verre d'eau froide».

Il fut plus à son aise aux Indes, où il enrichit son expériencepolitique comme vice-roi, de 1925 à 1931, ou comme titulaire de portefeuilles moins importants, tels que ceux deprésident de la Commission d'Education (1922-1924) et de ministre de l'Agriculture (1924-1925).

Comme NevilleChamberlain, pour lequel il éprouvait une certaine sympathie, Halifax était trop candide et honnête pour croire lesdeux autocrates fascistes réellement animés des pires intentions.

En succédant à Anthony Eden, qui démissionna duministère des Affaires étrangères en 1938, Halifax s'identifia totalement avec la politique d'apaisement deChamberlain, position désastreuse dont l'histoire lui tint rigueur.

Toutefois, c'était un personnage plus idéaliste quefaible, manquant plus de perspicacité que de caractère.

Quand l'occasion lui fut donnée de mettre en valeur sescapacités, il se montra fort efficace. Ambassadeur britannique aux Etats-Unis après décembre 1940, il apporta une aide inestimable à la cause alliée et,en 1944, on le récompensa du titre de comte de Halifax.

En 1945, nommé délégué britannique à la conférence deSan Francisco, il assista aux premières séances de l'Organisation des Nations Unies.

Halifax se montra parfaitementà l'aise dans les affaires d'outre-mer, comme aux Indes.

Cependant, les manœuvres plus brutales de la politiqueeuropéenne des années 30 se déroulaient à un niveau tout à fait différent que celui, élevé, auquel Halifax avait étédestiné.. »