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Lope de Vega.

Publié le 06/12/2021

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Lope de Vega.
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PRÉSENTATION

Lope de Vega (1562-1635), un des plus grands poètes et dramaturges espagnols, reconnu comme le père de la comedia, forme dramatique caractéristique du Siècle d'or espagnol.

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UN POÈTE PRODIGIEUX

Né à Madrid, fils d'artisan, Lope Felix de Vega Carpio, dit Lope de Vega, fait ses études à l'université d'Alcalá de Henarès. Il participe, en 1583, à la campagne militaire des Açores, puis en 1588 sert dans l'Armada, après qu'une liaison malheureuse a
entraîné son bannissement de Madrid. Gracié en 1595, il mène une vie sentimentale et sociale extraordinairement tumultueuse. Ordonné prêtre en 1614, bénéficiant de l'appui des pouvoirs politique et religieux, et d'un énorme succès populaire pour
son oeuvre, il devient une véritable légende vivante, dans son pays et à l'étranger. La fin de sa vie, marquée par le doute et la solitude, tandis que la scène est conquise par de jeunes auteurs (dont Tirso de Molina et Calderón), se place pourtant sous
le signe du désenchantement.

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NAISSANCE DE LA COMEDIA

Lope de Vega est considéré comme le fondateur d'un théâtre national espagnol, auquel il a donné une forme susceptible de rassembler toutes les sources, tous les sujets, toutes les forces en jeu dans la société changeante de son temps -- et, par
conséquent, d'unir la totalité du public espagnol autour de la célébration théâtrale. Producteur impressionnant, il a revendiqué la paternité de mille cinq cents pièces profanes (comedias) et religieuses (autos sacramentales), dont un peu moins de cinq
cents nous sont parvenues. L'inspiration, presque toujours amoureuse, peut être plus particulièrement religieuse, historique ou rustique ; elle peut tirer l'action du côté de la tragédie sacrificielle ou de la comédie de moeurs. Les pièces les plus jouées,
aujourd'hui encore, sont la comédie la Dame sotte (la Dama boba, 1613), la tragédie du Chevalier d'Olmedo (el Caballero de Olmedo, 1620-1625), les grands drames paysans comme Peribañez et le Commandeur d'Ocaña (Peribañez y el comendador
de Ocaña, 1614-1615), et surtout Fuente ovejuna (1618), qui représente, en la légitimant, la révolte d'un village contre un seigneur inique. En outre, Lope de Vega est l'auteur du premier opéra espagnol ( la Selva sin amor, 1629), ainsi que de
nombreux romans et poèmes.

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UNE DRAMATURGIE LYRIQUE ET POLITIQUE

Cette oeuvre protéiforme relève d'un « art nouveau «, dont Lope de Vega a énoncé les principes dans un texte théorique, el Arte nuevo de hacer comedias (1609). Non seulement l'art dramatique y est envisagé dans sa dimension pratique et dans sa
valeur lyrique, mais il est aussi défini comme « miroir « : le jeu sur scène vaut comme métaphore du jeu social et politique. Les trois actes d'une comedia, en effet, représentent à la fois les forces de violence et de désordre qui minent le champ
collectif, en les concentrant dans le microcosme d'un foyer, d'un village ou d'une cour, et l'harmonie retrouvée par le recours à des valeurs capables de transcender ce désordre, telles que l'amour généreux, la dignité des êtres simples, la magnanimité
du roi. Le théâtre prend ainsi un caractère de nécessité collective autant qu'intime.
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