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L'oeuvre de Monteverdi OEUVRES PRINCIPALES

Publié le 23/05/2020

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MONTEVERDI Claudio. Musicien italien. Né en mai 1567 (baptisé le 15) à Crémone (Lombardie), mort le 29 novembre 1643 à Venise. Il est avant tout représentatif du style dit « récitatif » du début du XVIIe siècle italien, et l’on peut dire qu’il est l’un des musiciens les plus profonds de ce siècle. Fils d’un médecin, il fit des études philosophiques et littéraires dans sa ville natale et y reçut probablement ses premières notions de musique à la cathédrale, puisqu’il déclare lui-même qu’il fut l’élève du maître de chapelle de cette cathédrale, Marc’Antonio Ingegneri. A seize ans, Monteverdi faisait imprimer un volume de Sacrae cantiunculae à trois voix (1584); au cours des années suivantes, il agrandit son domaine musical en cultivant également le chant et la viole (dont il devint l’un des meilleurs joueurs de Crémone), après quoi il publia le premier volume des Madrigaux à cinq voix (1587). Avant 1590, il fit un bref séjour à Milan où il donna un échantillon de ses talents de violiste chez l’amateur Riccardi auquel il dédia, par la suite, le second livre des Madrigaux a cinq voix (1590). Après ce voyage, il réussit à s’introduire à la cour de Gonzague où il fut engagé, cette même année 1590, par le duc Vincenzo, comme joueur de viole et chanteur. Cette cour avait une vie musicale florissante à laquelle les noms du Flamand Jacques de Wert et des Italiens Gian Giacomo Gastaldi et Benedetto Pallavicini donnaient du prestige : là, Monteverdi déploya une activité intense qui dura jusqu’en 1612. Peu après son arrivée à Mantoue, il épousa Claudia Cattaneo, fille d’un des violistes du duc, dont il devait avoir deux fils qu’il envoya plus tard faire leurs études à Bologne. En 1596, Monteverdi suivit le duc en Hongrie, pendant la campagne entreprise pour défendre l’archiduc Rodolphe contre les Turcs : deux ans après il accompagna de nouveau le duc pendant un voyage dans les Flandres, où il eut certainement connaissance des nouvelles tendances de l’art musical français. Pendant ce temps, sa production musicale s’était enrichie d'autres livres de Madrigaux : le troisième en 1592, le quatrième en 1603, le cinquième en 1605, tous à cinq voix; l’épître dédicatoire du dernier, au duc Vincenzo Gonzague, a été écrite de Venise. Dans ce texte, Monteverdi repousse les attaques d’Artusi et annonce un traité purement théorique, Seconda Pratica, ou de la perfection de la musique moderne qui ne parut jamais, bien que l’auteur y eût travaillé jusqu’à son dernier jour. 1607 est la date de publication des Scherzi musicali à trois voix, composés depuis 1599, et, chose beaucoup plus importante, c’est aussi celle de l’apparition de son premier ouvrage lyrique, l'Orphée , joué pour le carnaval à l'Académie degl’Invaghiti de Mantoue et, peu après, redonné au théâtre de la cour. La même année, Monteverdi fut frappé par la mort de sa femme; l’année suivante (1608), on exécuta à la cour ducale son second ouvrage théâtral, Ariane à Naxos , dont il ne nous est parvenu que le grand Lamento d’Ariane et son Bal des ingrates ; Monteverdi se retira alors à Crémone où il demeura pendant quatre mois. Il retourna ensuite à la cour de Mantoue, puis, en 1609, il est de nouveau à Crémone. En 1610, il fit un voyage à Rome pour présenter au pape un recueil de musique sacrée, Sanctissimae Virginis missa senis vocibus ac vesperae pluribus decantandae cum nonnullis sacris concentibus, publié à Venise la même année avec une dédicace au pape Paul V; cette Messe fut admise au nombre des ouvrages choraux de la Sixtine. La Sonate sur « Sancta Maria » comprise dans ce recueil offre l’un des premiers exemples de musique symphonique. A la mort du duc Vincenzo, en 1612, Monteverdi quitta la cour de Mantoue, se rendit pour quelque temps à Crémone, puis à Milan et l’année suivante s’installa à Venise, où, le 19 août, il fut nommé maître de chapelle de la basilique Saint-Marc, poste qu’il devait occuper jusqu’à sa mort. En 1614, il publia le Sixième Livre de madrigaux à cinq voix avec un dialogue à sept, avec basse continue de façon à pouvoir les accorder avec le clavecin et d’autres instruments. En 1615, il fut de nouveau en rapport avec la maison de Gonzague à laquelle il fournit le ballet Tirsis et Cloris, et, deux ans plus tard, en collaboration avec Altri, les intermèdes pour le drame sacré La Madeleine [La Maddalena] de G.B. Andreini; en 1617, pour la cour de Parme, il composa les intermèdes pour Les Amours de Diane et d’Endymion et entreprit un opéra, Andromède, qui demeura inachevé. Il fit un voyage à Bologne en 1619, et de retour à Venise composa son œuvre La Lamentation d’Apollon et publia le Septième Livre des madrigaux à une, deux, trois, quatre et six voix, avec des chants d’un autre genre (il y inclut le ballet de Tirsis et Cloris déjà mentionné), qu’il dédia à la maison de Gonzague. Il composa d’autres Intermèdes pour la cour de Mantoue, et, en 1624, donna l’une de ses œuvres les plus importantes, le Combat de Tancrède et Clorinde , exécuté à Venise chez les Mocenigo, et compris, ensuite, dans le dernier livre de Madrigaux. En 1627, sur un livret de Striggio, il composa un opéra pour la cour de Mantoue, La Finta pazza di Licori, et il en choisit pour interprète Margherita Basile; pendant cette même année il s’occupa d’autres travaux, notamment de la composition d’un Renaud et Armide , et s’efforça d’obtenir un canonicat à Crémone. L’année suivante il reçut la visite du grand musicien allemand Heinrich Schütz. Au cours de ces années il composa d’autres ouvrages qui, de même, ne nous sont pas parvenus, L’Enlèvement de Proserpine , Della e Ulisse. En 1632, il fut ordonné prêtre; la même année, il fit paraître son recueil de Scherzi musicaux, c’est-à-dire des airs et des madrigaux en style récitatif avec une Chacone à une et deux voix; entre-temps, il s’occupait toujours de l’ouvrage théorique mentionné ci-dessus : Seconda Pratica...; enfin, en 1636, sortit son dernier livre de Madrigaux, qu’il dédia à l’empereur Ferdinand III — le Combat de Tancrède et Florinde et Le Bal des ingrates s’y trouvaient inclus. En 1639, son nouvel opéra, Adonis , fut donné au théâtre vénitien de Saint-Jean et Saint-Paul (on doit se rappeler que les premiers théâtres lyriques furent précisément ouverts à Venise à cette époque) et, en 1640, fut publié le dernier recueil dont il s’occupa lui-même, la Selva morale e spirituale, dédié à Eléonore de Gonzague. Au cours des deux années suivantes, on représenta dans les théâtres vénitiens ses trois dernières œuvres : Les Noces d’Enée et de Lavinie , Le Retour d’Ulysse et Le Couronnement de Poppée ; notons que les deux dernières sont, avec Orphée et le Lamento d’Ariane, les seuls ouvrages lyriques de Monteverdi qui soient venus jusqu’à nous. En 1643, âge et fatigué, le musicien demanda un congé de six mois pendant lequel il se rendit encore une fois dans sa ville natale; de retour à Venise, il y mourut après une courte maladie. Ce fut seulement après sa mort que parurent les deux recueils : Messe à quatre voix et psaumes à une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit voix avec accompagnement... [1650] et les Madrigaux et chansons à deux et trois voix [1651].

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