L'occupation de la RuhrPression sur l'Allemagne.
Publié le 17/05/2020
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«
1 / 2 L'occupation de la Ruhr
Pression sur l'Allemagne
Janvier 1923.
Cinq divisions, trois fran
çaises et deux belges, traversent la zone
démilitarisée et occupent la Ruhr, base
de la puissance industrielle allemande.
En Europe et aux Etats-Unis, l'émotion
est profonde.
Raymond Poincaré, prési
dent du Conseil et ministre des Affaires
étrangères, est à l'origine
de ce geste fra
cassant, accompli en accord avec le pré
sident de la République, Millerand, la
majorité de l'opinion et avec le soutien
des Belges et des Italiens.
En occupant
la Ruhr, Poincaré veut saisir un gage,
obliger l'Allemagne à mettre
fm à sa
politique de «grignotage» du traité de Versailles et la contraindre à en exécuter
toutes les charges, notamment en ce qui
concerne les réparations.
De fait, depuis 1920, les différents gouvernements alle
mands, invoquant le désarroi monétaire
du Reich, la chute du mark, ne fournis
saient même pas les prestations en natu
re exigées par la Commission interalliée.
Le Reich n'avait ainsi remis que 78% du charbon et 84% du coke qu'il aurait
dû donner.
En envoyant des troupes
dans la Ruhr, Poincaré
ne vise pas,
comme il l'affirme, «à étrangler l'Alle
magne ou à la ruiner», mais simplement à «chercher du charbon, obtenir d'elie
ce qu'elie peut raisonnablement nous
verser».
A peine déclenchée, l'opération pro
voque une explosion d'indignation en
Allemagne et une immense réaction
de «résistance passive» dans la Ruhr.
Che
minots, ouvriers, fonctionnaires ripos
tent à l'entrée des troupes alliées par la
grève générale.
Les trains ne circulent
Il janvier 1923
plus.
Les usines s'arrêtent, le charbon ne sort plus des mines.
La réplique franco
belge s'organise.
Des mineurs et des spé
cialistes arrivent
de France et de Belgi que.
Les trains sont remis en marche; les usines, les mines tournent à nouveau.
La résistance allemande se raidit alors
et devient active.
De violents incidents
se produisent aux usines Krupp.
Des
sabotages provoquent des déraillements.
Des cours martiales jugent
les activistes.
En dépit de ces réactions, de la condam
nation par les opinions américaine et
britannique et même par le Vatican,
Poincaré s'obstine et «attend patiem
ment que l'Allemagne revienne à la rai
son».
Cette obstination est récompen
sée.
Le 27 septembre, le chancelier Stre semann annonce l'abandon de la «résis tance passive».
Les soutiens accordés
aux travailleurs de la Ruhr ont provo
qué l'effondrement du mark.
En un an, le dollar est passé de 7250 mark à 12 milliards! Berlin offre alors de négocier
avec Paris.
Mais, légaliste, Poincaré
refuse et entend régler
le problème dans le cadre interallié.
La solution intervient en avril 1925.
La mise au point d'un
pian de règlement dépendra d'un
emprunt international au bénéfice
de l'Allemagne et de l'évacuation de la
Ruhr.
Illustration: L'occupation de la Ruhr: soldats
français
Photo Roger- Viollet © 1980, Edita-Service S.A., Genève, et Lib.
J.
Tallandier, Paris Imprime en Italie A 16 305 07-10
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