Littérature
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Dans les oeuvres littéraires du passé, l'histoire des mentalités trouve l'attestation précieuse de la vie
quotidienne, des comportements et des sentiments d'antan. À priori, on pourrait croire que c'est sa meilleure
base de données, mais on se tromperait.
Elle ne l'utilise que de façon limitée et avec prudence.
Se ferait-elle
scrupule de pratiquer une « lecture élémentaire qui fait du texte littéraire le simple reflet de la pratique sociale
du temps »? Elle se montre consciente de ce risque et parfois même respectueuse de la valeur artistique,
cependant ce ne sont, de toute évidence, que les derniers de ses soucis.
Craindrait-elle de ne trouver dans ces
oeuvres que des fictions, peu capables de la renseigner sur les réalités des époques passées? Ce serait
possible, parce qu'elle n'ignore pas que, si la littérature est un miroir, ce miroir est plus ou moins
« déformant », en fonction des « désirs conscients ou inconscients de l'âme collective », en fonction des
intérêts, des préjugés et des sensibilités propres aux groupes sociaux qui le fabriquent, ainsi que le soulignait
Jacques Le Goff.
Cependant, il nous paraît évident que, du point de vue de l'histoire des mentalités, ce risque
n'est pas très grave.
On sait que les fantasmes et les « réalités idéelles » lui paraissent plus importants que les
institutions et les rapports sociaux.
Ce n'est donc ni la réduction ni la fiction qu'elle craint.
Si ses sentiments à l'égard du document littéraire sont
mitigés, c'est parce que celui-ci a été élaboré par un individu d'exception, alors qu'elle veut connaître
l'expression des croyances et des sentiments du commun des mortels.
Pour l'histoire des mentalités, la
littérature c'est « le discours des élites »: l'utiliser afin de saisir les façons de penser des gens simples ce serait
- affirme Michel Vovelle dans Idéologies et mentalités - extrapoler indûment « à partir des attitudes des groupes
dominants ».
L'historien doit se consacrer aux « masses anonymes: celles qui n'ont pas pu se payer le luxe
d'une expression, si peu que ce soit, littéraire » [i] .
Cependant il n'envisage pas de renoncer au document
littéraire, qu'il qualifie en même temps d'ambigu et de pertinent.
Seulement, il faut savoir le délester de toute
empreinte de la personnalité qui l'a créé, en n'y laissant que ce qu'il a en commun avec d'autres textes de.
»
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