L'intrus

« GABRIELE 'ANNUNZIO L'intrus En 1975, Luchin o V isco nti a adapté l' Intrus au ciné ma, avec Gian Car lo Giannini et Laura Antonelli .

Il s'ag it du dernier film du grand réalisateur italien.

Peintures de Giovanni Boldini Un innocent paie les frais d 'une reconquête amoureuse T ullio Hermill est un égoï ste qui a pour lui-même beaucoup de complaisance .

Mais lorsque Juliane , sa femme , tombe malade, il est à son chevet.

Il lui prodigue des soins et affiche une grande attention .

Cependant son esprit est ailleurs.

Il pense à sa maîtresse qui 1 ui écrit périodiquement.

Il n'a de pensées vraies que pour« l'absente ».

Souvent Tullio a trompé Juliane.

Juliane l'a toujours su.

Elle lui a toujours pardonné ses incartades .

Lorsqu'il décide enfin de lui rester fidèle, Juliane lui avoue que, pour une fois, elle l'a trompé .

Elle s'effondre dans ses bras, lui assure que ce fut un égarement des se ns , qu 'elle l 'aime toujours .

Mais Juliane est enceinte de son amant ! Tullio est effondré , mais, ayant été lui­ même si souvent pardonné, force lui est de le faire à son tour.

Et puis , il tient à Juliane .

Mai s égoïste, jaloux, il ne peut supporter l'épreuve.

L'enfant naît.

Juliane est trè s malade.

Toutes les pul­ sio ns destructives de Tullio se retour­ nent contre le nouveau-né .

Entraîné par sa haine , il commet l'ac te irréparable : il tue l'innocent.

Un tableau de figures tragiques L e titre de l'œuvre , en langue origi­ nale , est L ' Inno cente.

L'innocent p aie les frais de la reconquête amou­ reuse.

En supprimant l 'enfant, le mari pense qu 'il effacera le passé, la faute, et recréera un espace de liberté dans le­ quel il reconquerra sa femme.

D 'Annunzio développe donc ces deux figures tragique s : celle de l'enfant et celle de la femme prise dans un conflit entre un amour de façade pour son mari et son amour pour son enfant.

Elle doit afficher son amour pour son mari.

Elle ne peut en faire autant pour son enfant, preuve vivante de sa faute.

Toute l'écri­ ture de ce roman publié en 1892 con­ siste en un non-dit, une attente, une certaine vacuité des mou vement s, de s faits, qui installent le lecteur dans une atmosphère lourde et étouffante.

\.\ • ~IH 'LI Un jeune noble, contraint par ses propres fautes d 'accepter l'inacceptable, est entraîné par sa haine jusqu'à l'infanticide.

« J'avais la conviction d'être , non pas seulement un esprit d 'élite, mai s en• core un esprit rare ...

». »