linguistique.
Publié le 08/12/2021
Extrait du document
Ci-dessous un extrait traitant le sujet : linguistique.. Ce document contient 1043 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Encyclopédie
linguistique. n.f., étude scientifique du langage et des langues.
La longue histoire d'une science.
Il est impossible d'assigner une date, même approximative, à la naissance de la
linguistique : il faudrait pour cela pouvoir dater la fonction métalinguistique du langage, celle
qui permet de parler non des choses du monde, mais de ces objets spécifiques que sont
les éléments de la langue, sons, mots, phrases. Les premiers témoins indiscutables de
l'existence d'une réflexion linguistique sont les efforts de création d'écritures, de quelque
type qu'elles soient : ainsi, la mise en place de l'alphabet grec, avec la notation de tous les
sons, y compris vocaliques, montre clairement que, dès cette époque, s'était effectuée
une analyse exhaustive du système phonologique de la langue.
Une réflexion linguistique explicite s'est manifestée en Inde - notamment chez Panini,
auteur, au IVe siècle avant J.-C., de 3 996 règles relatives au sanskrit dans sa forme
littéraire. Les philosophes grecs, eux aussi, se sont longuement intéressés à des problèmes
de langage, en particulier celui des origines : les mots sont-ils attachés aux choses en
vertu d'un lien nécessaire, qui leur fait dire le vrai sur ce qu'ils désignent ? Ou au contraire
sont-ils affectés aux objets sous l'effet d'une convention aléatoire ? Traité notamment
dans l'illustre dialogue de Platon Cratyle ou De la rectitude des noms , ce débat préfigure,
sous l'angle de la question des origines, le problème de l'arbitraire du signe, qui fut repris au
début du XX e siècle dans le Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure. Dès le
IVe siècle avant J.-C., Aristote mit en place les éléments d'une théorie des « parties du
discours », qui, affinée par d'autres grammairiens grecs, puis latins, survit encore pour
l'essentiel dans la terminologie grammaticale traditionnelle : les termes utilisés à l'école
pour l'analyse grammaticale sont, à d'infimes détails près, ceux qu'enseignait Quintilien au
Ier siècle après J.-C. Le Moyen Âge connut une réflexion linguistique foisonnante, orientée à
la fois du côté de la philosophie du langage et de la description d'une langue, le latin.
L'époque classique fut à l'origine, par exemple dans la Grammaire générale et raisonnée
(ou Grammaire de Port-Royal ) de Claude Lancelot, d'une théorie linguistique fondée sur le
principe de la conformité de la grammaire à la logique. Annoncées par quelques rares
précurseurs au XVIIIe siècle, les méthodes de la grammaire comparée se mirent
progressivement en place, sous l'impulsion notamment de l'Allemand Franz Bopp et du
Danois Rasmus Rask, au début du XIXe siècle. Elles culminèrent à la fin du siècle avec
l'école allemande des Junggrammatiker, les néogrammairiens, qui élaborèrent une
linguistique historique et comparative fondée sur l'idée que les lois qui déterminent
l'évolution des langues (et qui permettent de repérer leurs parentés) s'appliquent avec une
rigueur absolue. Ce fut l'époque des grandes lois de la grammaire comparée (loi de Verner,
loi d'Osthoff, etc.).
L'oeuvre de Saussure ne met nullement en cause les acquis de la grammaire
comparée : son premier travail est un M émoire sur le système primitif des voyelles en
indo-européen (1879). On voit cependant dès le titre apparaître la notion de système, qui,
une trentaine d'années plus tard, réapparaîtra dans son Cours de linguistique générale
(publié de façon posthume en 1916) comme fondement de la définition de la langue : « La
langue est un système de signes. » Nécessairement, cette définition de la langue postule
des relations de caractère synchronique qui sont instituées, au sein d'un état de langue
donné, entre des éléments non plus successifs mais contemporains les uns des autres.
Ainsi, la linguistique historique, dite diachronique, pratiquée jusqu'alors, se trouve doublée
de cette nouvelle linguistique synchronique, qui, sans éliminer la première, est pensée par
Saussure comme indépendante d'elle pour permettre d'analyser le fonctionnement de la
langue à un certain moment de son histoire.
Au XX e siècle, la linguistique s'est développée dans de multiples directions. Les
différentes écoles structuralistes fondées sur l'héritage saussurien (Prague, Copenhague, le
fonctionnalisme français, le distributionnalisme américain) ont élaboré des procédures de
description linguistique, dont le trait commun est de considérer les langues comme des
systèmes autonomes, objets d'une analyse « immanente » (Louis Hjelmslev). Issues de
certains développements du distributionnalisme, les grammaires génératives, qui se
profilent dès 1957 dans les premiers travaux de Noam Chomsky, ont bouleversé le
paysage de la linguistique, en introduisant notamment la notion de structure profonde,
éventuellement différente pour deux phrases exactement homophones dans leur structure
de surface (par exemple : « J'ai reçu un vase de Chine »). Dans les années soixante a
émergé, sous l'impulsion notamment d'Émile Benveniste, la problématique du sujet et de
son activité dans la production du discours, avec d'un côté, la linguistique de l'énonciation,
représentée par Culioli, et de l'autre, les différents travaux d'analyse du discours de
Pêcheux. Toujours au cours des années soixante, la linguistique, alors considérée comme
science pilote, a exporté ses concepts et ses méthodes dans d'autres champs
préalablement considérés comme structurés sur le modèle du langage : ce fut l'époque du
développement de la sémiotique (Barthes, Greimas), de la psychanalyse lacanienne, qui
postule que « l'inconscient est structuré comme un langage », et des lectures
structuralistes de Marx par Althusser.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Guillaume Gustave
Les disciplines linguistiques.
Science des langues, la linguistique est partagée entre autant de disciplines que de types
d'unités ; ainsi, les sons et phonèmes sont l'objet de la phonétique et de la phonologie ; les
formes grammaticales et lexicales sont étudiées par la morphologie ; la syntaxe envisage
la structure des syntagmes et des phrases ; la lexicologie et la sémantique se partagent le
domaine des mots.
Comme science du langage, la linguistique prend en outre en charge les relations entre
le sujet et le langage, qu'il s'agisse des problèmes d'acquisition du langage
(psycholinguistique), des dysfonctionnements du langage (neurolinguistique) ou des
relations entre langage et inconscient. Sur un autre plan, elle s'intéresse aux aspects
sociaux du fonctionnement du langage à travers la sociolinguistique et l'ethnolinguistique.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Benveniste Émile
Bopp Franz
Chomsky Noam
codage
Cours de linguistique générale
diachronie
énonciation
ethnolinguistique
grammaire
Hjelmslev Louis Trolle
Jakobson Roman Ossipovitch
Lacan Jacques Marie
langage
langue
lexicologie
métalangage
morphème
morphologie - 3.LINGUISTIQUE
neurolinguistique
Pêcheux Michel
phonétique
phonologie
Prague (cercle de)
Prolégomènes à une théorie du langage
psycholinguistique
Saussure (Ferdinand de)
sémantique
sens [2]
signe - 2.LINGUISTIQUE, SÉMIOTIQUE
signifiant
signifié
sociolinguistique
structuralisme
synchronie
syntagme
syntaxe
Tesnière Lucien
Troubetskoï (Nikolaï Sergueïevitch, prince)
linguistique. n.f., étude scientifique du langage et des langues.
La longue histoire d'une science.
Il est impossible d'assigner une date, même approximative, à la naissance de la
linguistique : il faudrait pour cela pouvoir dater la fonction métalinguistique du langage, celle
qui permet de parler non des choses du monde, mais de ces objets spécifiques que sont
les éléments de la langue, sons, mots, phrases. Les premiers témoins indiscutables de
l'existence d'une réflexion linguistique sont les efforts de création d'écritures, de quelque
type qu'elles soient : ainsi, la mise en place de l'alphabet grec, avec la notation de tous les
sons, y compris vocaliques, montre clairement que, dès cette époque, s'était effectuée
une analyse exhaustive du système phonologique de la langue.
Une réflexion linguistique explicite s'est manifestée en Inde - notamment chez Panini,
auteur, au IVe siècle avant J.-C., de 3 996 règles relatives au sanskrit dans sa forme
littéraire. Les philosophes grecs, eux aussi, se sont longuement intéressés à des problèmes
de langage, en particulier celui des origines : les mots sont-ils attachés aux choses en
vertu d'un lien nécessaire, qui leur fait dire le vrai sur ce qu'ils désignent ? Ou au contraire
sont-ils affectés aux objets sous l'effet d'une convention aléatoire ? Traité notamment
dans l'illustre dialogue de Platon Cratyle ou De la rectitude des noms , ce débat préfigure,
sous l'angle de la question des origines, le problème de l'arbitraire du signe, qui fut repris au
début du XX e siècle dans le Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure. Dès le
IVe siècle avant J.-C., Aristote mit en place les éléments d'une théorie des « parties du
discours », qui, affinée par d'autres grammairiens grecs, puis latins, survit encore pour
l'essentiel dans la terminologie grammaticale traditionnelle : les termes utilisés à l'école
pour l'analyse grammaticale sont, à d'infimes détails près, ceux qu'enseignait Quintilien au
Ier siècle après J.-C. Le Moyen Âge connut une réflexion linguistique foisonnante, orientée à
la fois du côté de la philosophie du langage et de la description d'une langue, le latin.
L'époque classique fut à l'origine, par exemple dans la Grammaire générale et raisonnée
(ou Grammaire de Port-Royal ) de Claude Lancelot, d'une théorie linguistique fondée sur le
principe de la conformité de la grammaire à la logique. Annoncées par quelques rares
précurseurs au XVIIIe siècle, les méthodes de la grammaire comparée se mirent
progressivement en place, sous l'impulsion notamment de l'Allemand Franz Bopp et du
Danois Rasmus Rask, au début du XIXe siècle. Elles culminèrent à la fin du siècle avec
l'école allemande des Junggrammatiker, les néogrammairiens, qui élaborèrent une
linguistique historique et comparative fondée sur l'idée que les lois qui déterminent
l'évolution des langues (et qui permettent de repérer leurs parentés) s'appliquent avec une
rigueur absolue. Ce fut l'époque des grandes lois de la grammaire comparée (loi de Verner,
loi d'Osthoff, etc.).
L'oeuvre de Saussure ne met nullement en cause les acquis de la grammaire
comparée : son premier travail est un M émoire sur le système primitif des voyelles en
indo-européen (1879). On voit cependant dès le titre apparaître la notion de système, qui,
une trentaine d'années plus tard, réapparaîtra dans son Cours de linguistique générale
(publié de façon posthume en 1916) comme fondement de la définition de la langue : « La
langue est un système de signes. » Nécessairement, cette définition de la langue postule
des relations de caractère synchronique qui sont instituées, au sein d'un état de langue
donné, entre des éléments non plus successifs mais contemporains les uns des autres.
Ainsi, la linguistique historique, dite diachronique, pratiquée jusqu'alors, se trouve doublée
de cette nouvelle linguistique synchronique, qui, sans éliminer la première, est pensée par
Saussure comme indépendante d'elle pour permettre d'analyser le fonctionnement de la
langue à un certain moment de son histoire.
Au XX e siècle, la linguistique s'est développée dans de multiples directions. Les
différentes écoles structuralistes fondées sur l'héritage saussurien (Prague, Copenhague, le
fonctionnalisme français, le distributionnalisme américain) ont élaboré des procédures de
description linguistique, dont le trait commun est de considérer les langues comme des
systèmes autonomes, objets d'une analyse « immanente » (Louis Hjelmslev). Issues de
certains développements du distributionnalisme, les grammaires génératives, qui se
profilent dès 1957 dans les premiers travaux de Noam Chomsky, ont bouleversé le
paysage de la linguistique, en introduisant notamment la notion de structure profonde,
éventuellement différente pour deux phrases exactement homophones dans leur structure
de surface (par exemple : « J'ai reçu un vase de Chine »). Dans les années soixante a
émergé, sous l'impulsion notamment d'Émile Benveniste, la problématique du sujet et de
son activité dans la production du discours, avec d'un côté, la linguistique de l'énonciation,
représentée par Culioli, et de l'autre, les différents travaux d'analyse du discours de
Pêcheux. Toujours au cours des années soixante, la linguistique, alors considérée comme
science pilote, a exporté ses concepts et ses méthodes dans d'autres champs
préalablement considérés comme structurés sur le modèle du langage : ce fut l'époque du
développement de la sémiotique (Barthes, Greimas), de la psychanalyse lacanienne, qui
postule que « l'inconscient est structuré comme un langage », et des lectures
structuralistes de Marx par Althusser.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Guillaume Gustave
Les disciplines linguistiques.
Science des langues, la linguistique est partagée entre autant de disciplines que de types
d'unités ; ainsi, les sons et phonèmes sont l'objet de la phonétique et de la phonologie ; les
formes grammaticales et lexicales sont étudiées par la morphologie ; la syntaxe envisage
la structure des syntagmes et des phrases ; la lexicologie et la sémantique se partagent le
domaine des mots.
Comme science du langage, la linguistique prend en outre en charge les relations entre
le sujet et le langage, qu'il s'agisse des problèmes d'acquisition du langage
(psycholinguistique), des dysfonctionnements du langage (neurolinguistique) ou des
relations entre langage et inconscient. Sur un autre plan, elle s'intéresse aux aspects
sociaux du fonctionnement du langage à travers la sociolinguistique et l'ethnolinguistique.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Benveniste Émile
Bopp Franz
Chomsky Noam
codage
Cours de linguistique générale
diachronie
énonciation
ethnolinguistique
grammaire
Hjelmslev Louis Trolle
Jakobson Roman Ossipovitch
Lacan Jacques Marie
langage
langue
lexicologie
métalangage
morphème
morphologie - 3.LINGUISTIQUE
neurolinguistique
Pêcheux Michel
phonétique
phonologie
Prague (cercle de)
Prolégomènes à une théorie du langage
psycholinguistique
Saussure (Ferdinand de)
sémantique
sens [2]
signe - 2.LINGUISTIQUE, SÉMIOTIQUE
signifiant
signifié
sociolinguistique
structuralisme
synchronie
syntagme
syntaxe
Tesnière Lucien
Troubetskoï (Nikolaï Sergueïevitch, prince)
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Sémantique: “La référence en linguistique“
- la linguistique
- Chap. III- La linguistique de terrain
- LINGUISTIQUE
- Psychologie et Linguistique