L'infidélité
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
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L’infidélité est un sujet qui a toujours beaucoup fait parler ou couler d’encre.
Actuellement, on peut penser qu’il y a une sorte de banalisation du phénomène qui peut laisser perplexe.
Pluspersonne ne s’offusque si le mari a une aventure avec la baby-sitter ou si la femme prend du bon temps avec son professeur de yoga.
Malgré cette apparente perte de gravité de l’acte,l’infidélité a tendance à garder une connotation négative pour la grande majorité des personnes.
On peut alors se demander si être fidèle ou non est une mode qui évolue à travers letemps.
RECHERCHES ETYMOLOGIQUES
Le mot latin infidelitas signifie l’infidélité, la mauvaise foi et le paganisme.
Avec ce dernier, on retrouve une connotation religieuse.
En effet, les gens qui ne suivaient pas les croyancesd’une religion monothéiste étaient définit par le terme péjoratif païens, alors que les autres étaient des fidèles.
Avec cette recherche étymologique, on constate que les origines del’infidélité sont non seulement négatives mais qu’en plus elles touchent à la religion.
Le mot latin fides désigne en même temps la foi, la confiance et la fidélité.
Ces grands concepts sont aujourd’hui encore liés, entre autre dans nos relations avec autrui.
A ces troisvaleurs s’oppose donc la notion d’infidélité,
ce qui peut expliquer pourquoi aucun terme positif ne ressort lorsqu’on aborde ce sujet.
Pendant des siècles, l'infidélité du mari n'était pas jugée importante ou condamnable, alors que la trahison de l'épouse la couvrait de honte et la déshonorait.
La raison officielle de cettedifférence de traitement est que la femme brouillait la filiation.
L'étymologie du mot adultère, du latin adulterium, est d'ailleurs altération, dans le sens où le sang est souillé.
Cette originepeut nous montrer que pour un acte infidèle similaire, l’homme et la femme ne sont pas blâmables de manière égale.
Dans le Grand Dictionnaire Littré, on peut distinguer quatre sortes d’infidélité :- Manque d'exactitude, de vérité, en parlant des personnes ou des objets.- En acte.
D’abord, quand nous manquons à la foi dans le mariage ou dans l'amour.
Ensuite, lorsqu’une personne, en qui nous avons confiance, manque à cette confiance parsoustraction d’argents, etc.- Simples inexactitudes.- Situation dans laquelle se trouvent les personnes qui ne croient pas en « la vraie religion ».
APPROCHE PSYCHOLOGIQUE
(Cette partie-là est basée sur le livre « Petites infidélités dans le couple » écrit par Patrick Blachère et Sophie Rouchon) Chacun a une idée de ce qui est bien ou mal
c’est pourquoi la question de la fidélité est toujours abordée très tôt dans une relation amoureuse.
Malgré tout, faire un pacte de fidélité n’apportera pas les résultats escomptés parce quece n’est qu’en étant confronté à une situation particulière que l’on peut se considérer comme infidèle ou trahi.
A ce moment-là, les auteurs expliquent que la personne trahie peut réagir deplusieurs manières.
D’abord, elle peut entrer dans un monde de secrets et de solitude parce qu’elle se sentirait humiliée.
Ensuite, à la peine s’ajouterait la culpabilité de ne pas suffire àl’autre.
Enfin, la douleur ressentie serait si intense qu’elle engendrait de l’agressivité.
En bref, l’état que nous éprouvons dépend de notre manière d’aimer.
Dans l’ouvrage « L’infidélité », Yvon Dallaire explique que les spécialistes s’accordent le plus souvent pour ne pas mettre toute la faute sur le traître.
Les termes de « victime » ou «coupable » ne sont donc pas adéquats pour qualifier les deux acteurs parce que la personne trompée est coresponsable du déséquilibre conjugal qui est à la source de l’infidélité de sonpartenaire.
Malgré cette double responsabilité, trahir l’être aimé n’est jamais sans conséquences et peut laisser des traces indélébiles.
Sachant cela, il serait sans doute plus
sage de ne pas avouer à l’autre son petit écart.
Pourtant, trois raisons poussent la personne à parler : la culpabilité, déclencher une crise pour arriver à une rupture, le désir detransparence ou encore faire souffrir l’autre pour avoir la preuve de son attachement.
Ensuite, Yvon Dallaire se demande si un couple peut survivre à une infidélité.
La réponse est complexe parce que beaucoup de facteurs entrent en compte.
La rupture est conseillée si lepardon est impossible, si l’infidélité continue, si le traître est indifférent à l’autre ou s’il ne l’aime plus.
Par contre, se séparer par vengeance ou par culpabilité ne semble pas êtreapproprié.
De même, la personne trahie peut tirer des bénéfices secondaires de l’infidélité, comme prendre le pouvoir sur son conjoint « fautif ».
Dans ce cas là aussi, il est plus sage derompre afin de ne pas amener un nouveau déséquilibre dans le couple.
Tout ce qui a été mentionné jusque-là sur l’infidélité est négatif et il est vrai que c’est assez difficile de trouver un point de vue positif sur le sujet.
Malgré tout, plusieurs aspects positifssont abordés par Patrick Blachère et par Sophie Rouchon.
D’abord, une liaison est parfois un détour pour mieux se comprendre, savoir ce que l’on veut et surtout à qui l’on tient.
Ensuite, avouer un écart peut déverrouiller la communication au sein du couple et permettre de repartir sur des bases plus saines.
Enfin, chacun découvre des aspects de la personnalitéde l’autre.
APPROCHE SOCIOLOGIQUE
Considérée comme un crime sous l'Ancien Régime, puis un délit jusqu'en 1975, l’infidélité n'est aujourd'hui plus condamnable et est devenue une affaire strictement privée.
Durant lapériode hippie (mai 68, l’émancipation de la femme, les contraceptifs plus sûrs, etc.), l’infidélité devient une tendance branchée.
Mais aujourd’hui, pourquoi sommes-nous encore infidèles? La société impose une certaine norme dans le couple qui peut devenir écrasante et qui pousserait à aller voir ailleurs.
De nos jours, l’infidélité pourrait donc incarner l’expression d’unerecherche de liberté.
D’un autre côté, on peut penser que l’infidélité est avant tout un signe que quelque chose ne va pas dans le couple, comme l’approche psychologique nous l’a montré.
La sociologue etspécialiste du couple Patricia Delahaie explique dans son livre « Fidèle, pas fidèle ? » pourquoi quelqu’un est fidèle et pourquoi quelqu’un est infidèle.
D’après les témoignages qu’elle arecueillis, une personne est fidèle pour plusieurs raisons : par amour, par choix, pas la tête à
être infidèle, pas le goût à l’être, trop compliqué, difficile de trouver ou même d’oser trouver un amant, avoir une aventure est uniquement un fantasme, plaire suffit amplement, etc.
Lesraisons qui poussent quelqu’un à être infidèle sont plus complexes : Les hormones, la crise de la quarantaine, se sentir libertine, pour s’amuser, la fantaisie, la vengeance, la tristessesuite à une mort, pour se trouver, une crise personnelle ou conjugale, pour le sexe, etc.
En examinant attentivement ces réponses, on peut remarquer qu’elles sont très différentes lesunes des autres, voire même l’opposé dans le cas de la tristesse et de l’amusement.
D’autres recherches m’ont apprises que l’infidélité peut se faire dans un état « normal » et dans unétat « inhabituel » comme sous l’effet de l’alcool, d’une quelconque émotion ou d’une distance avec l’être aimé.
Comme nous avons pu le voir, les causes de l’infidélité sont diverses et il serait impossible de toutes les citer.
Cependant, il est important de préciser que deux personnes ne peuvent pasavoir les mêmes besoins ou envies.
La société impose un idéal conjugal à avoir mais qui est dur ou impossible à atteindre.
Cette frustration et ce sentiment d’échec peuvent pousser unepersonne à chercher une liberté en dehors du couple..
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