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L'INDONÉSIE AU XXe SIÈCLE

Publié le 16/09/2020

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État de l'Asie du Sud-Est, qui comprend les îles de la Sonde (entre autres, Java, Sumatra, Bali, Florès, Timor), la plus grande partie de l'île de Bornéo, les Célèbes, les Moluques, ainsi que la Nouvelle-Guinée occidentale ; capitale Djakarta. • Des origines à la colonisation hollandaise • L'Indonésie sous les Néerlandais (1602/1949) • L'Indonésie indépendante Des origines à la colonisation hollandaise L'apparition de l'homme en Indonésie remonte au paléolithique inférieur et on a découvert à Java de nombreux restes d'Homo erectus, comme le pithécanthrope de Trinil ou l'enfant de Mojokerto. La chronologie du paléolithique reste cependant incertaine, et les cultures qui se situent entre le paléolithique et le néolithique sont également mal déterminées. Au début du IIe s. de notre ère, Java était en relations avec l'Inde et la Chine. La civilisation indienne, sous ses formes brahmanique et bouddhique, joua un rôle déterminant dans le premier développement de l'Indonésie. Aux VIIe/VIIIe s., l'empire de Çrivijaya se constitua dans le sud-est de l'île de Sumatra, autour du port de Palembang, étape inévitable dans les relations maritimes entre la Chine et le monde indien et arabe. Puissance essentiellement commerciale, Çrivijaya devint un foyer du bouddhisme mahayaniste (du Grand Véhicule). Au IXe s., Çrivijaya était passé à une dynastie bouddhiste javanaise, celle des Çailendra, qui avait édifié de magnifiques monuments religieux à Java, notamment l'immense stupa du Boroboudour (seconde moitié du VIIIe s.), chef-d'œuvre de l'art indonésien. Pendant plusieurs siècles, la prospérité de l'empire maritime de Çrivijaya fit l'admiration des voyageurs arabes et persans ; des comptoirs avaient été établis à Canton, au Bengale, sur la côte de Coromandel, et les souverains de Palembang avaient sous leur autorité directe non seulement toutes les côtes de Sumatra, mais l'extrémité méridionale de la péninsule malaise, la partie occidentale de Java et de nombreuses îles. Maîtres des deux rives du détroit de Malacca, ils contrôlaient absolument le passage entre l'océan Indien et la mer de Chine. Cependant, au début du XIe s., Çrivijaya était menacé à la fois de l'O. et de l'E., par la nouvelle puissance maritime des Chola de l'Inde méridionale, qui commençaient à intervenir en Malaisie, et par les rois çivaïtes javanais de Singhasari, qui se rendirent complètement maîtres de Java vers la fin du XIIIe s. Après la mort du dernier roi de Singhasari, Kritanagara, en 1292, son héritier fonda l'empire du Majapahit, qui acheva d'éliminer Çrivijaya dans la seconde moitié du XIVe s. et étendit sa suzeraineté sur toute l'Indonésie actuelle ainsi que sur la péninsule malaise. Mais l'Indonésie, visitée depuis la plus haute Antiquité par des marins et des commerçants arabes, commençait, au XIIIe s., à subir l'influence de l'islam. La nouvelle religion, qui s'implanta d'abord fortement au N. de Sumatra, trouva des sympathies dans les petites et moyennes principautés maritimes qui voulaient secouer l'autorité du Majapahit hindouiste. La chute du Majapahit, sous les coups d'une coalition de principautés vassales, vers 1520, marqua le triomphe de l'islam, qui est resté la religion prédominante de l'Indonésie (de 80 à 90 % des habitants actuels sont musulmans), l'hindouisme, mêlé d'éléments polythéistes, ne survivant, sous sa forme çivaïte, qu'à Bali.  C'est à la même époque que les Européens, attirés par les épices, firent leur apparition dans les eaux indonésiennes. Les premiers furent les Portugais : en 1511, Albuquerque s'empara de la base de Malacca ; puis des forts et des comptoirs portugais furent fondés à Amboine (1521), à Tumasik (Singapour, 1526), à Macassar (1545)... Les Portugais, comme les Hollandais qui leur succédèrent, ne songeaient qu'à s'assurer le monopole des épices et n'entreprirent aucune conquête de territoires : seules les intéressaient quelques bases navales pour contrôler leurs routes commerciales. Après la disparition de l'empire du Majapahit, l'Indonésie s'était fractionnée en de nombreux États : les principaux étaient Bantam, à l'O. de Java, et le sultanat javanais de Mataram, qui, de l'intérieur de l'île, mena rapidement la conquête des villes côtières (fin XVIe/début du XVIIe s.). Les Hollandais, arrivés pour la première fois en Indonésie en 1596, expulsèrent les Portugais en moins d'un demi-siècle, par la prise d'Amboine (1605) et de Malacca (1641). L'Indonésie sous les Néerlandais (1602/1949) La Compagnie hollandaise des Indes orientales (v.), fondée en 1602, imposa aux princes locaux des contrats qui lui assuraient le monopole des épices : cette politique des « livraisons forcées », à bas prix, ruina rapidement l'activité maritime séculaire des îles. Pour rendre effectif son monopole, la Compagnie fut amenée à intervenir brutalement dans les États indonésiens et à se transformer en puissance territoriale. Dès le XVIIe s., elle occupait les Célèbes et les Moluques, Timor, les côtes de la presqu'île de Malacca et celle du sud de Sumatra ; elle avait pris pied dans l'île de Bornéo, à Sukadana, condamné à une lente asphyxie le sultanat de Mataram et porté un coup mortel à la puissance maritime de Bantam, contrainte de lui accorder le monopole des échanges extérieurs. Fondée en 1619 sur le site de Djakarta, Batavia devint le centre de la domination hollandaise. Celle-ci commença à décliner au début du XVIIIe s. Après la guerre de 1780/84, l'Angleterre imposa la liberté de navigation et de commerce, et la Compagnie, au bord de la banqueroute, disparut en 1789, en laissant un passif énorme. L'administration de l'Indonésie passa désormais directement au gouvernement des Pays-Bas. Profitant des guerres napoléoniennes, les Anglais occupèrent les Indes néerlandaises de 1811 à 1816. Revenus dans les îles, les Néerlandais, sur l'initiative de Van den Bosch, introduisirent, en 1830, un « système de culture » qui n'était qu'une adaptation aux circonstances nouvelles de la politique des livraisons forcées pratiquée jadis par la Compagnie. Toutes les cultures d'exportation (café, canne à sucre, indigo, thé, tabac, coton, poivre) reçurent l'apport d'une sorte de service du travail obligatoire auquel les populations étaient astreintes plus de deux mois par an. Ce système assura à l'Indonésie un grand essor économique, mais la population locale n'en bénéficia nullement. Au contraire, la diminution des rizières au profit des cultures d'exportation entraîna des famines. Le système provoqua des protestations aux Pays-Bas mêmes et finit par être abandonné en 1877.  Au début du XXe s., se développa un mouvement nationaliste qui attaquait aussi bien les exactions coloniales que la domination sclérosée de l'aristocratie. En 1912 fut créé le Sarekat Islam, d'inspiration musulmane. Les Néerlandais établirent, en 1918, une Assemblée consultative, le Volksraad (Conseil du peuple), mais son rôle politique était à peu près nul et déjà les intellectuels nationalistes réclamaient l'autonomie. Le parti communiste indonésien, fondé dès 1920 (le plus ancien parti communiste asiatique), déclencha une grave insurrection (1926/27) et fut interdit. Le parti national indonésien, fondé en 1927 par Soukarno et Mohammed Hatta, subit bientôt le même sort, et ses dirigeants furent emprisonnés. À la suite de l'occupation des Pays-Bas par la Wehrmacht (1940), les Indes néerlandaises restèrent sous l'autorité du gouvernement néerlandais réfugié à Londres, qui, dès le début de la guerre du Pacifique, déclara la guerre au Japon (déc. 1941). L'occupation de l'Indonésie par les Japonais (à partir de janv. 1942) constitua une étape décisive sur la voie de l'indépendance : les Japonais libérèrent les chefs nationalistes, qui collaborèrent avec eux, et, deux jours après la capitulation du Japon, Soukarno et Mohammed Hatta proclamèrent l'indépendance de l'Indonésie (17 août 1945). Après une période confuse, au cours de laquelle alternèrent les négociations et les combats, les Pays-Bas, sous la pression de l'ONU et des États-Unis, finirent par reconnaître l'indépendance de l'Indonésie, qui restait toutefois liée à l'ancienne métropole par une union nominale (27 déc. 1949). L'Indonésie indépendante La Constitution du 2 nov. 1949 faisait de l'Indonésie un État fédéral (États-Unis d'Indonésie), mais, dès le mois d'août 1950, elle fut remplacée par une Constitution unitaire et centralisatrice. Président de la République, Soukarno se trouvait en effet aux prises avec de nombreux mouvements sécessionnistes qui secouèrent successivement les Moluques (1950/52), les Célèbes, Sumatra et Bornéo (1957), auxquels s'ajoutait l'agitation de maquis communistes à Java et du Darul Islam, mouvement extrémiste musulman. Ayant finalement écrasé les tentatives de sécession, Soukarno décida, en juill. 1959, de revenir à la première constitution indonésienne, celle de 1945, qui donnait au président des pouvoirs quasi illimités, ce qui ouvrit la période de la « démocratie dirigée ». À l'extérieur, Soukarno revendiquait la Nouvelle-Guinée néerlandaise (l'Irian Jaya, pour les Indonésiens), dont le sort avait été laissé en suspens lors des accords de 1949 : la tension entre Djakarta et La Haye aboutit à la dissolution de l'union avec les Pays-Bas (août 1954), à l'expulsion de tous les ressortissants néerlandais (déc. 1956), à l'intervention de commandos indonésiens en Nouvelle-Guinée et, finalement, au transfert de celle-ci à l'Indonésie (mai 1963). Au cours de ce long conflit, Soukarno, qui s'était d'abord fait le champion du neutralisme, avait cherché appui auprès de l'URSS, qui apporta à l'Indonésie son aide financière. Soukarno s'était également rapproché étroitement de la Chine populaire, et, à l'intérieur, il s'appuyait de plus en plus sur le parti communiste indonésien, de tendance maoïste, ce qui suscita l'inquiétude des chefs militaires.  En sept. 1965, un coup d'État attribué à un complot communiste prochinois fut déjoué par l'armée et Soukarno, tout en restant président, fut alors contraint de laisser progressivement le pouvoir aux militaires et à leur chef Souharto. Dans le pays, les communistes furent massacrés en masse. En févr. 1967, Soukarno dut finalement abandonner le gouvernement au général Souharto. Cumulant les fonctions de président de la République et de Premier ministre, Souharto rompit les relations diplomatiques avec Pékin pour se rapprocher des États-Unis et de l'Occident. Cependant, la politique autoritaire de transmigration (« colonisation » des autres îles par les Javanais), le népotisme gouvernemental et la répression politique (génocide à Timor (v.) annexé en 1976, terreur policière à Djakarta) accrurent les mécontentements locaux et la réprobation internationale. La croissance économique des années 1980/90 avait aggravé les inégalités sociales et la crise financière asiatique en 1997/98, en entraînant une flambée des prix, provoqua des émeutes violemment réprimées. En mars 1998, le général Souharto fut réélu à la présidence mais il dut démissionner deux mois plus tard, incapable de faire face à la crise sociale et à la montée de l'opposition politique conduite notamment par Megawati Soukarnoputri (la fille du premier président indonésien, Soukarno). Jusuf Habibie, dauphin de Souharto, assura l'intérim. Il montra la volonté de rompre avec le régime de terreur de son prédécesseur en réformant la Constitution et surtout en proposant, en août 1998, un statut d'autonomie partielle au Timor oriental. Cependant, les émeutes de la faim continuèrent d'être réprimées avec la même violence. Les législatives de juin 1999 furent remportées par le PDI-P (Parti démocratique indonésien-Combat) de Megawati Soukarnoputri ; néanmoins, l'assemblée porta à la présidence le lettré coranique Abdurrahman Wahid (surnommé Gus Dur, « frère aîné »), la majorité des députés répugnant à voir une femme à la tête du plus grand État musulman du monde. Cependant, en juill. 2001, le président, accusé de corruption, fut destitué par l'Assemblée consultative du peuple et remplacé par la vice-présidente Megawati. Après plusieurs années de violence, en mai 2002, le Timor oriental accéda officiellement à l'indépendance. En oct. 2002, sur l'île de Bali, l'Indonésie fut la cible d'un violent attentat terroriste vraisemblablement commandité par une organisation islamiste, ce qui a contribué, en éloignant les touristes et les investisseurs, à entretenir le marasme économique. Dans ce contexte difficile, les institutions démocratiques se sont néanmoins renforcées (effacement de l'armée dans les instances législatives, rejet des demandes d'instauration de la loi islamique). Malgré tout, la justice indonésienne continue à faire preuve de beaucoup de clémence dans les nombreuses affaires de corruption et dans la poursuite des responsables de massacres à Timor.

« Article encyclopédique L'INDONÉSIE AU XXe SIÈCLE Après trois cents ans d’occupation néerlandaise et trois ans d’occupation japonaise (après la capitulation du 8 mars 1942), Sukarno et Mohammad Hatta, les dirigeants du mouvement nationaliste, proclament le 17 août 1945 l’indépendance de l’immense archipel que forme, en Asie du Sud-Est, l’Indonésie, qui était le fleuron de l’empire néerlandais.

Bien que sa population soit en majorité musulmane, la nouvelle république n’est pas islamique.

Sukarno et M.

Hatta en sont respectivement le président et le vice-président.

Les Hollandais ne reconnaissent pas cet État et veulent récupérer leur colonie.

La lutte pour l’indépendance va durer quatre ans : de difficiles négociations (accords de Linggajati (Cheribon), novembre 1946, et du Renville, janvier 1948) alternent avec les « opérations de police » néerlandaises (juillet 1947, décembre 1948) qui réduisent la République à une portion de Java et de Sumatra, les zones pétrolifères retombant aux mains des Pays-Bas.

Simultanément, la République est déchirée par des luttes internes : la Constitution de 1945 prévoyait un régime présidentiel fort ; il évolue vers un régime parlementaire ; les ultranationalistes tentent un putsch (juillet 1946), l’armée hésite mais choisit de rester fidèle au gouvernement et, un peu plus tard, écrase les communistes accusés de vouloir prendre le pouvoir (« affaire de Madiun », septembre 1948). Sous la pression de l’ONU et des États-Unis, les Pays-Bas négocient les « accords de la Table Ronde » (La Haye, 2 novembre 1949), qui fondent la fédération des États-Unis d’Indonésie et une Union hollando-indonésienne entre cette fédération et les Pays-Bas, la Nouvelle-Guinée (Irian) occidentale restant provisoirement sous contrôle néerlandais.

Mais après le transfert de souveraineté (27 décembre 1949), les quinze États fédérés se rallient à la République, réunifiée le 17 août 1950.

Seule la République des Moluques du Sud résiste jusqu’en novembre. Démocratie parlementaire (1950-1959). La Constitution provisoire de 1950 institue un régime parlementaire qui sera marqué par l’instabilité : six gouvernements se succèdent en sept ans. Conservateurs et dominés par les musulmans réformistes, les trois premiers tentent en vain d’assurer la sécurité (lutte armée du Darul-Islam pour un État islamique, 1948-1962) et de redresser une économie dominée par les Hollandais et les Sino-Indonésiens.

En 1952, un putsch de l’armée contre le régime parlementaire échoue.

En 1955, alors que la montée des nationalistes favorables à Sukarno est soulignée par la réunion de la Conférence afro-asiatique de Bandung (avril) qui datera l’émergence du tiers monde, les premières élections consacrent quatre grands partis : le PNI (Parti national d’Indonésie de Sukarno), le Masjumi (musulman réformiste), le Nahdatul Ulama (« Renaissance des oulémas », musulman traditionaliste) et enfin le PKI (Parti communiste indonésien), dont le succès imprévu inquiète les courants musulmans et militaires.

Après l’abrogation des « accords de la Table Ronde » (1956), la campagne pour libérer l’Irian provoque la nationalisation des biens néerlandais (1957).

Dans le même temps, des rébellions militaires, soutenues secrètement par les États-Unis, éclatent dans les îles autour de Java.

L’état d’urgence est déclaré.

Un Gouvernement révolutionnaire de la République d’Indonésie, constitué à Sumatra (PRRI, 1958) avec des dirigeants du Masjumi est mis en échec par l’armée du général Abdul Haris Nasution (1918-2000), loyal à Jakarta.

Peu après,. »

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