l'inconscient de descartes à freud
Publié le 23/01/2021
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INCONSCIENCE ET INCONSCIENT
L’existence de phénomènes inconscients met-elle en péril le statut de sujet, cad la capacité à se
connaître suffisamment pour pouvoir être libre et responsable de ses actes et de sa vie ?
Même si la connaissance de soi comme personne singulière reste une tâche problématique et à
jamais recommencée, l’entreprise cartésienne a montré la possibilité pour tout un chacun de neutraliser
tout ce qui pourrait nous déterminer à notre insu en pratiquant le doute.
Le témoignage des sens,
l’enseignement des autres, mes propres certitudes ou illusions, tout cela peut être neutralisé.
C’est donc
bien la liberté radicale du sujet qui est posée par Descartes et sa responsabilité.
Evidemment, mon existence est remplie de moments où je me laisse aller à des illusions ou des
préjugés par manque d’attention, de réflexion, de conscience en un mot.
Mais la possibilité du doute
radical semble s’accompagner, « absolument parlant » selon Descartes, de la possibilité de se libérer de
ces illusions ou préjugés.
Cependant, Freud au 20 ème
siècle va ébranler cette sérénité du sujet en mettant en avant le
concept d’inconscient.
Qu’en est-il et quelle différence avec ces phénomènes « inconscients » pris en
compte par Descartes mais considérés comme surmontables par le philosophe ?
I/ La question de « l’inconscience » prise en compte par la philosophie traditionnelle :
A/ Maîtrise du moi chez Descartes :
On pourrait distinguer deux plans de réflexion chez Descartes lui-même.
1/ Sur le plan de l’essence ou de la nature humaine :
D’abord, le sujet, chez Descartes, est capable, par méditation, de se saisir lui-
même en toute clarté.
Cela signifie que la conscience est capable de balayer de son
regard tout son « intérieur », de s’entretenir seulement avec elle-même.
Cette méditation demande des efforts de rigueur et surtout d’attention
extrêmes.
Mais au fond, rien de ce qui se passe en moi peut échapper à une conscience attentive.
2/ Sur le plan de l’existence ou de la condition humaine :
A l’évidence, dans notre existence, on se heurte à toutes sortes de phénomènes qui nous
« emportent » au-delà de nous-mêmes, qui mettent à mal notre statut de sujet.
Le désir, par exemple, mais aussi les emportements comme la colère qui nous font « sortir de nos
gonds », sortir de nous-mêmes.
L’ignorance ou les préjugés font qu’on agit parfois « à la légère »,
« inconscient » des répercussions de nos actes ou de nos paroles, de ce qui nous pousse à agir aussi
(après coup, on se demande parfois, comme dans un réveil, comment on a pu agir de telle ou telle
façon).
Clairement, ici, on agit avec inconscience.
Pour le dire autrement, dans notre existence, on éprouve une différence entre ce qui dépend de
nous et ce qui n’en dépend pas ou pas complètement.
Cette distinction, retenue par Descartes, provient
des Stoïciens .
Voyons cela.
Ce qui ne dépend pas (complètement) de nous :
Essentiellement, il s’agit d’abord des relations nouées avec les autres : qu’un autre me trompe,
abuse de ma crédulité, me fasse du mal ne dépend pas complètement de moi.
D’autre part, les aléas
auxquels mon corps peut être soumis par les accidents, les maladies, la vieillesse ou la mort, ne
dépendent pas non plus de moi : je ne suis pas responsable de la maladie qui me frappe.
Cependant pour Descartes, il reste possible d’augmenter notre pouvoir face à ces facteurs.
Les
progrès techniques et médicaux, d’abord, peuvent donner au sujet une certaine marge de manœuvre..
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